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Le dernier refuge du libéral
Par Ch. Krauthammer - Jerusalem Post | Adaptation française de Sentinelle 5770 ©
Article mis en ligne le 1er septembre 2010

Que doit faire un libéral quand il a perdu sa crédibilité ? Recourir à l’accusation d’intolérance. Le libéralisme assiégé est vraiment un spectacle épouvantable. Tout hier était espoir, changement et retour au pouvoir pour le peuple. Mais le peuple s’est révélé si décevant. Sa résistance entêtée, en seulement 19 mois, a transformé l’ascendant libéral prédit il y a 40 ans (James Carville) en une totale débâcle.

Le peuple, les petites gens, les gens des petites villes, les gens ’aigres’, comme Barack Obama dans un moment de relâchement les avait mémorablement désignés, accrochés « aux fusils ou à la religion ou » - on se souvient moins bien de cette phrase – « à l’antipathie envers des gens qui ne sont pas comme eux ».

C’est une manière polie de dire : s’accrocher à l’intolérance. Et les accusations mêlées d’intolérance sont précisément la façon dont nos dirigeants actuels et leurs larges auxiliaires des media réagissent à un électorat dramatiquement entêté qui fait valoir sa pensée incorrecte.

Résistance à la vaste expansion, à l’intrusion et à la dette du pouvoir gouvernemental, représentées par le mouvement du ‘Tea Party’ ? pourquoi ce sentiment raciste à l’égard d’un président noir ? 

Dégoût et alarme contre l’absence de volonté du gouvernement fédéral de lutter contre l’immigration illégale, cristallisés dans la loi de l’Arizona ? Natalisme.

Opposition à la redéfinition la plus radicale du mariage dans l’histoire de l’humanité, exprimée par la proposition 8 en Californie ? Homophobie.
Opposition au centre islamique de 15 étages et à la mosquée près de ‘Ground Zero’ ? Islamophobie.

Désormais, nous savons pourquoi le pays est devenu « ingouvernable”, excuse de l’an dernier pour l’échec de la gouvernance des Démocrates : qui peut espérer gouverner une nation de racistes, natalistes, homophobes et islamophobes ? Remarquez ce qui relie ces problèmes. Pour chacun d’eux, les Libéraux ont perdu leur crédit dans l’esprit de l’opinion publique. Des majorités – souvent des majorités de grande taille – s’opposent au projet social-démocrate du président Obama (notamment le stimulus économique, et la couverture santé dite ‘Obamacare’), soutiennent la loi de l’Arizona, s’opposent au mariage gay, et rejettent une mosquée à ‘Ground Zero’.

Que doit faire un Libéral ? Recourir à l’accusation d’intolérance, le joker qui déplace le débat et ne confère ni sérieux ni substance à l’argument opposé. Le plus vénérable de ces jokers est bien sûr, la carte de la race. Quand le mouvement ‘Tea Party’ s’est soulevé, né d’une réaction spontanée, sans dirigeant et parfaitement naturelle (et typiquement américaine) contre la vaste expansion intrinsèque du gouvernement au projet politique transformationnel fièrement proclamé du président, le commentaire libéral l’a qualifié de révolte des petites brutes de blancs déguisant leur antipathie contre un président noir parlant intelligemment en termes économiques.
 
Puis sont venues Arizona et SB 1070. Il semble impossible à la Gauche de croire que des gens de bonne volonté pouvaient penser que : a) l’immigration illégale serait illégale ; b) le gouvernement ne devrait pas maintenir le respect de la frontière otage d’une très large réforme, à savoir une amnistie ; c) chaque pays a le droit de déterminer la composition de sa population d’immigrants.
 
De même pour la proposition 8, il est si difficile de comprendre pourquoi les gens pourraient croire qu’un juge isolé qui détruit le vote de 7 millions d’électeurs est un affront à la démocratie ? Que prêter du mérite au maintien de la structure la plus ancienne et fondamentale de toutes les institutions sociales humaines, est quelque chose d’autre qu’une haine présumée des gays – en particulier depuis que l’exigence d’un sexe du genre opposé a caractérisé virtuellement toutes les sociétés dans tous les millénaires jusqu’à il y a quelques années ? Et maintenant, la mosquée à ‘Ground Zero’. L’intelligentsia est presque unanime quant aux seules bases possibles de l’opposition : l’intolérance envers les musulmans.
 
Cette attribution complaisante d’intolérance aux deux tiers de la population s’articule autour de l’absence complète de liaison entre l’islam et l’islam radical, proposition qui correspond parfaitement à la prétention du gouvernement Obama, à savoir que nous nous sommes en guerre avec rien moins que ‘des extrémistes violents’ animés de motivations incompréhensibles et d’une foi indiscernable. Ceux qui rejettent cela comme étant à la fois ridicule et politiquement correct (un pléonasme admis) sont déclarés islamophobes, insulte ad hominem du jour.
 
C’est la mesure de la corruption de la pensée libérale et de l’effondrement de la confiance en soi qui, se trouvant aussi largement répudiée, recourt de manière réflexe au plus médiocre hameçon racial (selon une variété colorée de formes).
 
En fait, comment peut-on raisonner avec une nation de révoltes alimentées débordant « d’antipathie envers des gens qui ne sont pas comme eux » – noirs, hispaniques, gays et musulmans – nation qui, comme Michelle Obama l’a formulé succinctement, « s’exprime sans fard » ? Les Démocrates seront battus lourdement en novembre. Pas seulement parce que l’économie bat de l’aile. 

Et pas seulement parce que Obama a lu son mandat en gouvernant trop à l’extrême Gauche. Mais parce qu’une rétribution est due aux élites arrogantes dont le mépris non dissimulé pour la masse des mal lavés les empêche de concéder une once de pensée de valeur à ceux qui osent s’opposer à eux.


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