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Sanctions : comme un poisson dans l’eau ! L’Iran et le Hezbollah se ressourcent grâce aux liquidités des banques américaines et européennes
Par Marc Brzustowski - Pour : lessakele et aschkel.info
Article mis en ligne le 24 mai 2010

Alors que la Turquie et le Brésil feignent un accord acceptable avec l’Iran, Hilary Clinton annonce qu’un nouveau train de sanctions, le 4ème, est en marche au Conseil de Sécurité de l’ONU ! Comme à chaque fois, un ou des pays tiers viennent s’insérer dans le jeu infini des médiations. Elles consistent à gagner le bien le plus précieux : le temps suffisant pour que les Mollahs mettent une dernière touche à leur arsenal nucléaire.

La semaine passée, la Syrie, secondée par la Turquie et le Brésil de Mr Lula ont donc sorti un nouveau lièvre du chapeau diplomatique. L’uranium devait être exporté d’Iran vers la Turquie, qui ne dispose pas d’infrastructures pour le convertir à des fins civiles. Mais ce n’est là qu’un détail technique ! Le double-jeu mollachique proclamait, dans le même temps, poursuivre son enrichissement au-delà des 20% qui lui suffisent à atteindre la bombe.

Au vu du peu d’inclination de la Chine et de la Russie à appliquer un nouveau train de sanctions, on pouvait redouter le pire. Finalement, le stratagème de Téhéran aura eu l’effet inverse de celui escompté. Prise de vitesse, l’Administration américaine, a dû s’empresser de relancer une campagne laborieuse pour mettre ses menaces à exécution. Sans quoi, les fameuses sanctions, qui n’ont jusqu’à présent, guère eu de résultat probant, risquaient tout simplement de tomber à l’eau.

La manœuvre iranienne, avec l’aide de ses alliés, était tellement transparente qu’aucun grand pays n’a pu se montrer assez stupide pour sauter à pieds joints sur une proposition aussi bancale. Sauf, le Président français Sarkozy, qui se formalisait brièvement du fait qu’un tel jeu de dupes était « un pas dans la bonne direction » !

Ces tentatives visant à repousser ou saboter la menace américaine ont pour objectif de diviser tout bloc international, en prétendant parvenir in extremis, à une alternative, aussi peu crédible soit-elle. Certes, il importe, pour Israël, notamment, et pour les Américains, surtout, que les sanctions promises soient réellement efficaces. Mais, le principal est qu’elles isolent Téhéran et permettent d’obtenir, au moins, un accord de façade, laissant l’initiative aux principaux pays impliqués ou menacés.

Dans cet esprit, le ralliement à reculons des Russes et des Chinois à ces mesures de rétorsion ne résulte pas d’un consentement aux propositions américaines. Il était inconcevable pour les grandes puissances que ces pays-tiers leur dictent les règles du jeu. Le rapprochement de la Turquie avec l’Iran ne pouvait qu’apparaître suspecte. Pour les Etats-Unis, il en allait du leadership dans la gestion de la crise. A Obama de sauver cette coalition de principe qu’il maintient, à travers bien des difficultés, dans un certain ordre de bataille.

Reste alors la question de l’efficacité réelle de sanctions : la Chine et la Russie les souhaitent aussi peu contraignantes que possible. On aurait beau jeu de jeter la pierre aux puissances de l’Est, intéressées par les réserves énergétiques de l’Iran et prêtes à fermer les yeux sur son accès à l’arme nucléaire.

Il suffit d’observer le suivi des mesures précédentes par les agences financières occidentales pour être saisi par le doute : un conseiller de la traque du blanchiment d’argent, ancien responsable du Département du Trésor Américain, Avi Jorisch, fait des révélations pour le moins troublantes : par un système de filiales tentaculaires, les banques iraniennes parviennent à soutirer aux principaux centres financiers mondiaux, une véritable assistance à l’ensemble des programmes de Téhéran :

  • 18 banques américaines sont ainsi répertoriées pour maintenir des relations indirectes avec celles des Ayatollahs.
  • Au total, 59 banques mondiales sont impliquées dans les systèmes à double-fond iraniens, permettant de contourner les sanctions.
  • Grâce à des réseaux de sociétés-écran, au moins 4 banques iraniennes continuent de fournir au régime les liquidités dont il a besoin pour parvenir à ses fins.
  • Trois d’entre elles sont les pourvoyeurs d’argent frais pour le programme nucléaire, les progrès balistiques et les réseaux terroristes alimentés par les Pasdaran.

Jorsich est certain que, sans ces liquidités en euros, dollars, livres sterling ou yens, l’Iran ne pourrait ni entretenir ses filières terroristes à travers le monde, ni obtenir l’arme nucléaire.

  • La Banque Sepah est un acteur essentiel du financement de la balistique iranienne.
  • La banque Sederat alimente le Hamas, le Jihad islamique, le FPLP et le Hezbollah. Durant les 5 ans de préparation de la Seconde Guerre du Liban, elle a apporté plus de 50 millions de $ au Hezbollah.
  • La Banque Melli est la plus importante en Iran : elle fournit le programme balistique et nucléaire. Elle a également offert plus de 100 millions de $ aux groupes terroristes, dont ceux en conflit direct avec Israël.

La Banque Sepah dispose de dizaines de filiales à Francfort, Athènes, Paris, Rome, et Londres, auxquelles s’ajoutent ses branches en Asie et au Moyen-Orient (Qatar, Emirats, etc.). L’existence même de ces filières est une parfaite violation des sanctions votées par l’ONU.

Le plus inquiétant est sans doute que ce sont les alliés des Etats-Unis, dont la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne, qui sont impliqués dans ce maintien de l’accès iranien à l’ensemble des marchés.

Le sous-secrétaire au Trésor Stuart Levey a parcouru le monde pour convaincre les banquiers en leur décrivant précisément ces trafics. Ainsi auprès de la direction de la Deutsche Bank. Cela ne l’a nullement empêché de poursuivre ce type d’activités. Elle n’est pas la seule : Jorisch cite parmi les principales : JP Morgan, la Bank of America, CityBank, la Société Générale, la Bank Tokyo Mitsubishi et VTB.

Selon l’expert, il y aurait une décision simple que les Etats-Unis pourraient imposer à ces institutions bancaires :

  • soit mettre un terme à leurs trafics avec l’Iran
  • soit cesser de faire des affaires avec les Etats-Unis.

Ce serait, la seule condition, qui puisse apporter un certain crédit aux votes du Conseil de Sécurité de l’ONU, conduit par l’Amérique. A cette heure, elles n’ont qu’une valeur symbolique ou incitative…



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