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Clotilde Reiss, succès de communication et fiasco diplomatique.
Par Simon Frajdenrajch, analyste.
Article mis en ligne le 17 mai 2010

Clotilde Reiss est rentrée aujourd’hui et nous nous en réjouissons tous.
Clotilde est évidemment innocente. Après que les mollahs lui aient infligé une « amende » de 250.000 euros, ce qui représente très exactement la caution déjà prélevée aux Français.
Arrêtée en juillet dernier alors qu’elle s’apprêtait à quitter l’Iran à la fin de l’année universitaire, et un mois après la réélection « contestée » - c’est le moins qu’on puisse dire – du tyran illuminé Mahmoud Ahmadinejad, à la tête de ce pays devenu ivre de puissance et d’islamisme, elle a subi moins d’un an de détention arbitraire dans notre ambassade à Téhéran.

Clotilde n’a été que l’alibi du régime iranien qui se saisissait d’un otage destiné à servir de monnaie d’échange pour plusieurs criminels iraniens en délicatesse avec la justice française. Notamment pour faire libérer le meurtrier de Chapour Baktiar, ancien Premier ministre d’Iran après le départ du Shah. L’assassin est emprisonné en France depuis 1994.

L’écran de fumée servait aussi à faire pression sur notre gouvernement plutôt en pointe dans l’UE pour des sanctions contre l’Iran à la recherche de la bombe nucléaire.

Rapidement, la farce du procès de Clotilde a fait ressortir aux yeux des Français tous les aspects lugubres du régime des mollahs : brutalité, arbitraire, injustice flagrante, tenant les individus pour des objets d’échange.

Cette justice mollarchique a imposé une ‘caution’ de 250.000 euros pour autoriser l’accusée à séjourner à l’ambassade de France de Téhéran, au lieu de l’envoyer moisir dans la terrible prison d’Evin, ce qui aurait sans doute valu un élan de compassion légitime de la part du Peuple français.

Après son transport en avion du GLAM depuis Dubaï, le président de la République n’a pas manqué d’accueillir Clotilde à l’Elysée pour toucher le bénéfice de cette délivrance : la communication élyséenne n’est jamais en reste.

Dans l’histoire, le général carthaginois Pyrrhus est resté célèbre pour les victoires remportées sur les Romains dans le Sud de la péninsule. Mais ce brave général n’ayant pas su exploiter son succès, il demeure dans l’histoire un ‘cocu magnifique’.

A l’inverse, Napoléon sut transformer bien des batailles indécises de sa Campagne d’Italie en succès légendaires, grâce à son art de la communication : il sut inspirer l’admiration et la confiance en mentant effrontément voire en aidant le destin. Il devint ainsi Premier Consul et le reste appartient à l’histoire.

On compare assez souvent Nicolas Sarkozy à Napoléon Bonaparte : même courte taille, même passion du pouvoir, même sens aigu de la communication. Mais ont-ils autant de génie ?
Et puis l’aventure napoléonienne s’est assez mal terminée…

La diplomatie française, et son chef en tête, Bernard Kouchner, prétendent qu’aucune contrepartie n’a été versée pour la libération de Clotilde : outre la caution déjà payée et engloutie, et l’humiliation de notre diplomatie, le Quai d’Orsay a accepté de faire refuser l’extradition d’un criminel iranien demandée par les USA ; et le meurtrier de Chapour Baktiar ne devra sans doute pas attendre longtemps la bienveillance de notre justice… indépendante.

Nous aimerions que notre diplomatie soit aussi efficace pour obtenir la libération de notre compatriote franco-israélien Gilad Shalit, détenu depuis bientôt quatre ans dans les geôles du Hamas, sans aucun droit de communication avec ses parents, ni les représentants d’ONG en charge de veiller aux droits de prisonniers.
D’ailleurs, est-il un prisonnier de guerre, ce qui lui ouvre des droits régis par les conventions de Genève, ou bien un otage, ce qui jette un éclairage sordide sur le Hamas et le traitement diplomatique que ses dirigeants méritent ?

Sur toutes ces questions, le triomphalisme de la communication élyséenne et du Quai d’Orsay ont quelque chose d’indécent.

C’est Clotilde qui a eu raison de demander le droit à une vie tranquille.
Souhaitons lui qui les vautours et autres hyènes des media la laissent en paix.



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