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États-Unis, avril 2010 : des ténors interpellent l’administration Obama
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 18 avril 2010

Il y a les lettres ouvertes de Ron Lauder, Président du World Jewish Congress, et d’Elie Wiesel, Prix Nobel de la Paix, publiées dans le Wahsington Post. Il y a la lettre à Hillary Clinton signée par 76 Sénateurs américains, dont 38 Démocrates, et plus de 300 membres de la Chambre des Représentants, les mises en garde d’Eric Cantor, membre du Congrès, ou celles du Britannique David Pryce-Jones, spécialiste du Moyen-Orient.

A contrario il y a eu les déclarations de Barack Obama . Reprises par le Président Sarkozy ou d’une Hillary Clinton qui se contredit.

Ron Lauder et le Congrès Juif Mondial préoccupés

C’est en tant que « Américain fier de l’être et Juif fier de l’être » que Ron Lauder s’est adressé au Président Obama dans une lettre ouverte pour lui dire l’inquiétude des Juifs dans le monde. Par rapport à l’Iran et « ses intentions génocidaires vis-à-vis d’Israël » et de voir « l’État juif isolé et délégitimisé. » Mais aussi inquiétude face « à la détérioration dramatique des relations diplomatiques entre les États-Unis et Israël. »

Il précise que l’annonce de constructions à Jérusalem n’était qu’un « faux pas diplomatique et ne concernait que la quatrième étape sur sept d’un processus dans un permis de construire ; pour un projet de construction de maisons dans des années dans un quartier juif de Jérusalem qui restera une partie intégrante d’Israël dans un accord de paix, quel qu’il soit. »

Il se pose des « questions préoccupantes : pourquoi l’idée centrale du discours de cette Administration à propos du Moyen-Orient semble faire porter la responsabilité à Israël du manque de progrès dans les négociations de paix. Après tout, ce sont les Palestiniens et pas Israël qui refusent de négocier. »

Rappelant qu’Israël « a fait des concessions sans précédent, » il ajoute que « Israël a mis en place le plus important moratoire de son histoire sur les constructions en Judée Samarie »

« La source du conflit, » écrit-il, « a toujours été le refus palestinien d’accepter Israël en tant qu’État- nation du peuple juif. Chaque Président américain qui a tenté de négocier un accord de paix s’est heurté tôt ou ou tard à l’intransigeance palestinienne. » Il faut se souvenir, ajoute-t-il, « de l’angoisse du Président Clinton lorsque ses propositions de paix furent rejetées sans ménagement par les Palestiniens en 2000. Les implantations n’étaient pas la question clef alors. Par plus qu’elles ne le sont aujourd’hui. »

Autre question : « quelle est la position de l’Administration quant aux frontières d’Israël dans un accord final ? « Il note que « l’ambiguïté à ce sujet a provoqué une vague de rumeurs et d’angoisse » et redoute que « l’Amérique ne soit plus engagée pour s’assurer qu’Israël ait des frontières qui puissent être défendues.....et ait des frontières comme celles d’avant 1967 qui provoquèrent l’invasion du pays. »

Et « quelle serait la réponse des États-Unis si les Palestiniens voulaient ces frontières-là en déclarant unilatéralement leur indépendance ? Ce qui serait irresponsable. »

Ron Lauder s’interroge ensuite sur « les ambitions stratégiques de l’Amérique au Moyen-Orient au sens large. Son désir bien connu de vouloir améliorer les relations avec le monde musulman [se fera-t-il au prix ] de frictions avec Israël ? Pense-t-on que la détérioration des relations avec Israël pourront améliorer les relations avec les musulmans ? » Il conclut que « l’Histoire est claire sur ce point : l’apaisement ne marche pas. Et peut aboutir au contraire de ce que l’on recherche. »

Quant à l’Iran, « l’acteur le plus dangereux de la région, » c’est sur cette « énorme menace...d’un Iran doté de l’arme nucléaire » que les États-Unis devraient se concentrer, dit-il. En se souvenant que « Israël est l’allié le plus proche de l’Amérique au Moyen-Orient... » et que, « ce grand pays et le minuscule Israël partagent depuis longtemps les valeurs essentielles que sont la liberté et la démocratie. Un lien très précieux pour le peuple juif. »

Elie Wiesel dit le cœur de Jérusalem

Dans le Washington Post le Prix Nobel de la Paix Elie Wiesel publie une lettre ouverte dans laquelle il évoque Jérusalem. Déplorant que la ville « soit à nouveau au centre des débats politiques et des tempêtes internationales. Détruite dix-sept fois, reconstruite dix-sept fois, elle se retrouve à nouveau au centre de confrontations politiques qui pourraient déboucher sur un conflit armé. »

Et il poursuit : « pour moi, le Juif que je suis, Jérusalem se situe au-dessus de la politique. Elle est mentionnée plus de six cents fois dans les Écritures et pas une seule fois dans le Coran. Sa présence dans l’histoire juive est dominante. Il n’y a pas de prière plus émouvante dans l’histoire juive que celle qui exprime notre ardent désir de retourner à Jérusalem. » Et il fait part d’un souvenir d’enfance : « la première chanson que j’ai entendue était une berceuse chantée par ma mère sur Jérusalem et pour Jérusalem. Sa tristesse et sa joie font partie de notre mémoire collective. »

Il rappelle que « depuis que le roi David a fait de Jérusalem sa ville les Juifs ont vécu à l’intérieur de ses murs avec deux interruptions seulement ; lorsque des envahisseurs romains lui en ont interdit l’entrée puis lorsque, sous l’occupation jordanienne l’entrée fut refusée aux Juifs dans le vieux quartier juif qui, quelle que soit leur nationalité, ne pouvaient aller méditer et prier au Mur, dernier vestige du Temple de Salomon. Il est important de se souvenir que si la Jordanie n’avait pas rejoint l’Égypte et la Syrie en 1967 pour entrer en guerre contre Israël la vielle ville de Jérusalem serait encore arabe. Il est clair que si les Juifs étaient prêts à mourir pour Jérusalem ils n’étaient pas prêts à tuer pour Jérusalem. »

Il souligne que « pour la première fois dans l’histoire Juifs, chrétiens et musulmans peuvent prier librement dans leurs lieux saints. Et, contrairement à ce que disent certains médias, ils peuvent construire dans la ville. L’angoisse ressentie à propos de Jérusalem n’a rien à voir avec de l’immobilier mais avec le souvenir. »

« Les pressions ne produiront pas de solution, » poursuit-il. Et, plutôt que « de s’attaquer au problème le plus complexe et délicat prématurément, » il préconise de « prendre d’abord des mesures permettant aux communautés israélienne et palestinienne de trouver le moyen de vivre ensemble dans une ambiance de sécurité. » Se référant au rabbin hassidique Nahman de Bratislav, il conclut que « Jérusalem est le cœur de notre cœur, l’âme de notre âme. »

On peut imaginer le désarroi qui doit être celui d’Elie Wiesel qui, il y a un an environ, disait à Genève qu’il n’aurait jamais pu imaginer entendre un jour le flot de haine antisémite que venait de déverser Mahmoud Ahmadinejad depuis la tribune du Conseil des Droits de l’Homme des Nations unies. Discours applaudi par une grande partie de ce Conseil. Mais Elie Wiesel, qui venait d’être violemment pris à partie par un Iranien hystérique ajoutait pourtant alors qu’il fallait poursuivre le combat, quoi qu’il en coûte.

Lettre à Hillary Clinton signée par les trois-quarts du Sénat américain et plus de trois cents membres de la Chambre des Représentants

C’est au Secrétaire d’État Hillary Clinton que s’adressait la lettre signée par 76 Sénateurs américains dont 38 Démocrates et près de 340 membres de la Chambre des Représentants. Ils y enjoignent le Secrétaire d’État de « ne rien faire qui puisse porter atteinte aux relations entre les États-Unis et Israël » préconisant des « négociations directes qui sont dans l’intérêt de tous ceux qui sont concernés, États-Unis y compris.

Ils soulignent également que « en dépit de tous vos efforts, cela fait plus d’un an que des négociations israélo-palestiniennes sont gelées, un renversement par rapport à une politique menée pendant 16 ans. » Ils attribuent clairement la responsabilité de ce blocage aux Palestiniens qui « mettent en avant une liste de plus en plus fournie de préconditions sans précédent. Alors que le Premier ministre d’Israël a affirmé catégoriquement qu’il veut entamer sans conditions des négociations de paix avec les Palestiniens. »

Et il faut, disent-ils, « réaffirmer qu’il y a entre les États-Unis et Israël des liens sacrés ....et empêcher l’Iran d’acquérir des armes nucléaires. » Et ne pas perdre de vue « les menaces d’agression et de terrorisme » qui existent dans une région où « Israël est la seule véritable démocratie et un facteur de stabilité. »

Enfin, ils mettent l’Administration actuelle en garde, rappelant que « c’est la force même de notre relation qui a rendu possibles les accords de paix arabo-israéliens à la fois parce que cela a convaincu ceux qui qui voulaient détruire Israël de renoncer à cet espoir et parce que cela a donné aux gouvernements israéliens successifs la confiance nécessaire pour prendre des risques calculés. Comme l’a dit le Vice-Président lors de sa visite récente en Israël : « il y a progrès au Moyen-Orient lorsque tout le monde sait qu’il n’y a aucune divergence entre les États-Unis et Israël. » C’est un soutien américain inébranlable qui a contribué à ce que des traités de paix puissent être signés avec l’Égypte et la Jordanie. »

Quant aux désaccords portant sur des points précis, « mieux vaut les résoudre à l’amiable et d’une manière qui convient entre deux alliés stratégiques de longue date. »

Une Hillary Clinton qui se contredit

Hillary Clinton, lorsqu’elle était Sénatrice, savait que l’incitation à la violence et la haine antisémite chez les Palestiniens rendaient impossible tout espoir de paix et le disait en recevant Palestinian Media Watch au Sénat. Mais cette même Hillary Clinton, aujourd’hui Secrétaire d’État s’empêtre dans des déclarations contradictoires

Ainsi dit-elle que « l’OLP est devenu un partenaire de paix crédible. Elle a rejeté la violence, amélioré la sécurité et progressé dans sa lutte contre l’incitation [ à la haine et la violence ] et accepté le droit qu’a Israël d’exister. » Mais, dans ce même discours elle dit aussi : « il reste un travail considérable à fournir. L’Autorité palestinienne doit redoubler d’efforts pour en finir avec l’incitation et la violence, la corruption et installer une culture de la paix et de la tolérance chez les Palestiniens. Les dirigeants devraient éviter d’utiliser des organisations internationales, notamment les Nations unies, comme tribunes pour des discours incendiaires. » Pourtant les dirigeants palestiniens continuent à faire l’éloge du terrorisme ...

Eric Cantor appelle un chat un chat après les dernières déclarations de Barack Obama

« Israël est une démocratie qui a toujours fait les sacrifices nécessaires pour parvenir à la paix en dépit des menaces constantes remettant en cause son existence même, » a rappelé également Eric Cantor, Sénateur républicain chargé de la discipline dans son parti.

« Le seul véritable obstacle empêchant de mettre un terme au conflit au Moyen-Orient est le refus palestinien d’accepter de vivre aux côtés d’Israël en tant qu’État juif. Tandis qu’Israël continue à chercher un partenaire fiable pour parvenir à la paix, on célèbre toujours le terrorisme en Cisjordanie et à Gaza. En dépit de cette réalité et depuis le premier jour la Maison Blanche applique un double standard grave en refusant de tenir les Palestiniens pour responsables de leurs nombreuses provocations. On en arrive à se demander où sont les adultes responsables dans cette Administration. »

S’il s’agit « de se faire bien voir de certains dans le monde arabe, » dit-il, « cela ne fera en rien avancer la cause de la paix au Moyen-Orient. Quelle sorte de message est envoyé au monde quand notre pays semble tourner le dos à des alliés stratégiques de premier plan qui partagent nos valeurs ? »

Il précise que « la liste des griefs qui sont censés alimenter la haine des terroristes islamiques est sans fin et elle évolue. Avant qu’Al Qaida utilise contre nous notre soutien à Israël, le grief majeur de Ben Laden était la présence de troupes américaines en Arabie Saoudite et les sanctions contre l’Irak de Saddam Hussein – griefs qui n’existent plus. Suggérer que les terroristes en Irak et en Afghanistan déposeront leurs armes si nous prenons nos distances avec Israël relève d’un aveuglement naïf. Nous le savons parce que cela a déjà été essayé. Lorsque, par exemple, la Russie a pris le parti des ennemis arabes d’Israël depuis l’époque de la Guerre Froide et, aujourd’hui, en condamnant Israël aux Nations unies, en vendant des armes aux ennemis jurés d’Israël que sont la Syrie et l’Iran et en tentant de bloquer des sanctions internationales qui aient un sens contre le programme nucléaire iranien. Est-ce que cela a empêché des bombes humaines terroristes d’assassiner 38 personnes dans une attaque perpétrée dans deux stations de métro moscovites le mois dernier ? »

Citant la lettre ouverte de Ron Lauder, il note que de plus en plus d’Américains « sont de plus en plus inquiets de voir que les relations entre les États-Unis et Israël se détériorent, » ajoutant que « le peuple américain comprend qu’Israël est un allié stratégique au Moyen-Orient, aux côtés de qui nous devrions nous tenir dans notre combat mutuel pour empêcher que l’islamisme et un Iran nucléaire progressent. »

Eric Cantor menacé

Les positions d’Eric Cantor restent inébranlables en dépit des menaces de mort proférées à son encontre et celle de sa famille sur You Tube fin mars. Menaces verbales émanant d’un dénommé Norman Leboon qui lui ont valu d’être inculpé et arrêté après une enquête menée par le FBI de Philadelphie.
Quelques jours plus tôt des individus avaient tiré contre les bureaux du Sénateur américain qui reçoit régulièrement des menaces de mort

David Pryce-Jones dénonce qautre « erreurs présidentielles, » épinglant des déclarations de Barack Obama

En réaction à des déclarations de Barack Obama lors d’une récente conférence de presse l’analyste David Pryce-Jones énumère les erreurs de taille faites par le Président américain. Celui-ci, en effet, déclarait notamment que des conflits comme celui du Moyen-Orient « nous coûtent chers en termes de sang versé et de trésors dépensés. » Déclaration reprise par le New York Times qui y voit, à juste titre sans doute, un changement dans la politique américaine. Il y va, disait le Président américain de « l’intérêt vital de la sécurité des États-Unis » de résoudre ce type de conflit.

En réalité, affirme l’analyste, « c’est Israël qui tient la ligne de front contre l’Iran dont le pouvoir s’étend dans la région via la Syrie, le Hezbollah et le Hamas. Si Israël ne tenait pas ce front les États-Unis seraient confrontés à un choix difficile : soit s’attaquer de front à l’Iran soit concéder que la Pax Americana n’a pas marché et se retirer du Moyen-Orient de la manière la moins honteuse possible. »

La seconde erreur est de croire que « la paix entre Israël et les Palestiniens sera la clef de la stabilité au Moyen-Orient....s’il y avait la paix demain et un État palestinien, cela ne changerait en rien la division entre Sunnites et Chiites, les ambitions d’Ossama Ben Laden ou de Mahmoud Ahmadinejad ou la guerre civile au Yémen, les conflits confessionnels au Liban, les despotes indéboulonnables en Égypte et en Syrie, etc. »

La troisième erreur est, selon lui, purement et simplement de croire en cet État de Palestine car « les Palestiniens sont irrémédiablement divisés entre le Fatah et le Hamas et [ la création de ] un État déclencherait une guerre civile pour déterminer quelle faction en est le propriétaire. »

Et, dit-il, « embourbé dans ces idées fausses et cette ignorance, Obama envisage d’utiliser sa présidence pour imposer une certaine solution à Israël, » ce qui est « une quatrième erreur, » car « aucune solution de ce type n’existe. Tenter d’imposer quelque chose à Israël l’obligerait à considérer que son existence même est devenue un problème aigu d’auto-défense et de survie. Les conséquences que cela pourrait entraîner défient l’imagination. »

Et de conclure : « à la Maison Blanche il semble que quelqu’un aime jouer avec le feu. »



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