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Netanyahou, bouclier de l’unité de Jérusalem !
Par Marc Brzustowski. Pour aschkel.info et lessakele
Article mis en ligne le 28 mars 2010

La prestation de Benjamin Netanyahou aux Etats-Unis a révélé sa stature de leader historique. Tous ses prédécesseurs, depuis l’engagement du processus de paix, ont semblé hésiter sur la question capitale de Jérusalem. Chaque fois, l’affirmation de sa « nécessaire division » est revenue sur le tapis. Il en fallait un. Il a su être celui-là. Et dire : « non ! », les yeux dans les yeux, au dirigeant de la 1ère Superpuissance planétaire.

La confrontation, n’est pas sans rappeler celle entre Moïse et Pharaon. D’ailleurs, Hilary Clinton ne s’y est pas trompée, lors de son discours devant l’AIPAC. Elle s’est autorisée une lecture très personnelle de la Hagadah de Pessah, devant un auditoire à majorité juive. Israël, a-t-elle dit, doit faire des « concessions douloureuses » et « prendre des risques » pour la paix. « Il en faut bien un qui se jette à l’eau ! », a-t-elle ajoutée. Autrement dit, subtile inversion, le courage selon Mam Clinton consisterait, très chrétiennement, à tendre la main, être prêt à sacrifier sa capitale, son identité juive, quand le vis-à-vis refuse seulement de s’assoir à la table de négociation.

La semaine qui vient de s’écouler s’est avérée l’une des plus éprouvantes pour le cercle rapproché du Premier Ministre. Mahmoud Abbas, quant à lui, s’est réfugié derrière la stratégie confortable des « discussions indirectes ». Celles-ci passent par la médiation américaine et le filtre de la Ligue Arabe. De fait, tout est prévu pour faire du chemin que doit accomplir la délégation israélienne un véritable parcours du combattant. Le leader palestinien aura loisir de rajouter toujours plus de pré-conditions, tant qu’il n’est pas satisfait des bénéfices octroyés de l’autre partie.

En s’abstenant de jouer lui-même sa partition et en confiant la médiation au Président américain, Abbas s’abstient de toute responsabilité dans l’échec éventuel des négociations. La faute en incombera toujours à Israël. Il peut, alors, tout aussi bien réclamer la reconnaissance unilatérale d’un Etat, comme cela s’est produit au Kosovo. Mais la question de la pièce maîtresse : Jérusalem, ne serait jamais réglée.

Abbas est parvenu à transformer la position américaine, de celle d’arbitre à celle de juge et partie, jouant double-jeu à sa place. En inventant cette clause, qu’il n’avait jamais réclamée auparavant, du « gel de la construction » dans la Ville Sainte, mais surtout en la faisant endosser par l’Administration américaine, il s’est doté d’une arme fatale pour le processus lui-même :

La vérité, c’est qu’il s’agit d‘une ville de 750 000 habitants. Chaque jour peut survenir une forme quelconque de travaux, de zonage, d’achat, de planification ou de réfection de bâtiment. L’idée même qu’à chaque fois qu’un coup de pelle sera donné, le dialogue doit s’interrompre brutalement, est la meilleure recette pour qu’il n’y ait jamais de processus de paix !

Abbas semble tirer le meilleur parti possible du profil et des ambitions de ses vis-à-vis de Washington :

  • Le prince métis qui trône au sommet, de la pyramide, se veut être le symbole vivant de la réconciliation entre les civilisations.
  • A sa droite, se tient Rahm Emmanuel, son Eminence grise. C’est à lui qu’on doit la poignée de mains entre Itzhak Rabin et Yasser Arafat, en 1993. Il a ouvert le bal pour son précédent poulain, Bill Clinton ; et il compte bien offrir à Obama, le privilège historique d’apposer sa signature à l’accord final. Le Maître du monde a donné deux ans à ses obligés israélien et palestinien pour se plier à ses conditions.
  • L’évènement doit intervenir avant 2012, selon l’agenda électoral américain et assurer sa réélection. Il n’a aucun rapport avec les conditions propres au terrain mouvant du Moyen-Orient.
  • Derrière ces deux personnages centraux, se tient tout un florilège de ministres et conseillers. Tous ou presque, sont favorables à la partition de Jérusalem et opposés à toute intervention israélienne contre l’Iran. C’est d’ailleurs intéressant de voir à quel point les deux positions font bien la paire de ladouble-contrainte, de façon entretenir le conflit ad infinitum.

    Le renfort de la Ligue Arabe est précieux pour faire pression sur l’Administration. Les pétrodollars sont les bienvenus sur les campus, dans les think tanks et les divers lobbies. Abbas a réclamé et obtenu 500 millions de dollars de la part des Pays arabes pour empêcher ce qu’il appelle : « la judaïsation de Jérusalem ». L’expression, elle-même, défie toute concurrence en matière de révisionnisme et de vandalisme archéologique.

    Benjamin Netanyahou s’est lancé dans une partie qu’il sait des plus périlleuses.

    Il s’avère un adversaire coriace et tient seul la dragée haute à une Administration à l’affût de la moindre décision administrative pour générer une crise. Ehud Barak et lui savent que chaque geste qu’ils feront entraînera l’exigence d’un nouveau en l’échange de rien.

    Obama-Clinton démontrent que la souveraineté d’un pays ami, la relation transhistorique d’un peuple à sa capitale, ne leur inspirent pas plus de respect qu’un gain magistral lors d’une banale partie de poker-menteur. Ils oublient que les bérets rouges israéliens se sont battus au couteau, au corps à corps, pour libérer Jérusalem.

    La vénalité de leurs intentions devient indécente.

    Laissons de côté, les aspects émotionnels, religieux et contentons-nous, un instant, d’un pur point de vue gestionnaire :

    toute l’histoire passée et récente démontre que la protection des différents lieux de culte dans la Ville Sainte ne peut relever que de la gestion d’un pouvoir politique souverain. Il doit veiller à la sécurité de tous, dans le respect de la diversité des croyances.

    L’Islam, pour s’imposer, passe par la violence du Jihad global, ou du « Fatah », c’est-à-dire, littéralement : la conquête. Il n’a, à cette heure, jamais atteint la maturité d’une spiritualité ouverte sur la vie. Hormis dans l’expression soufie, qui n’a pas cours en monde sunnite.

    L’épisode de la révolte contre la reconstruction de la Synagogue de la Hourva, a, été particulièrement instructif : à cause de cet édifice, Ahmadinedjad, le Hamas et tout ce que la terre compte de fanatiques, ont accusé Israël de vouloir « détruire la Mosquée al-Aqsa ». Le démiurge de Téhéran a promis une mort prochaine à tout Israël et exigé des Occidentaux qu’ils se taisent, pour avoir sanctifié ce centre communautaire réduit à l’état de ruines par les Jordaniens, entre 48 et 67.

    Par simple mesure conservatoire, si les états impliqués dans le processus visaient vraiment l’objectif déterminé de la paix universelle, ils éviteraient de faire du statut de cette cité-lumière un objet de controverses, de division et de disputes incessantes.

    Ils veilleraient, tant que le présumé « choc des civilisations » ne parvient à aucun dénouement, à limiter le débordement de la violence religieuse sur la sphère politique.

    Mais, Winston Churchill le disait déjà :

    « Un conciliateur c’est quelqu’un qui nourrit un crocodile en espérant qu’il sera le dernier à être mangé. »

    Des solutions aménagées, équilibrées à Jérusalem sont-elles possibles, sans sacrifier sa souveraineté ?

    En 1967, Israël a offert aux Palestiniens la gestion de la Mosquée al Aqsa, à travers le Waqf.

    Toutes ces précautions consistent à n’aborder le dialogue interreligieux que dans ses aspects les plus féconds et les moins meurtriers.

    Ce sont les seules conditions préalables nécessaires, si l’on souhaite éviter de faire de la question de Jérusalem une grenade politique dégoupillée, prête à exploser de façon intempestive.

    Une fois de telles aspirations pacifiées, l’Autorité Palestinienne peut très bien participer, à travers un comité de liaison, à l’administration municipale des quartiers Est. Il conserve la gestion publique et spirituelle de la Mosquée al Aqsa. La solution d’une capitale à Abu Dis, en périphérie de Jérusalem, par exemple, où installer son Gouvernement et son Parlement, n’a rien d’infondé.

    Toujours est-il que les questions doivent être traitées séparément, par ordre d’importance, avec le but d’atteindre la paix globale.

    Mais, on ne gommera pas la volonté de réunification de la Capitale de l’Etat Juif et son attente de reconnaissance par son environnement, pour mettre un terme au Conflit.

    Le choc des civilisations n’est en rien une fatalité et Jérusalem reste central, comme son principal laboratoire.



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