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La guerre sainte des palestiniens dans sa dimension psychanalytique
Par Bertrand Ramas-Muhlbach. Pour lessakele et aschkel.info
Article mis en ligne le 22 mars 2010

Le 16 mars 2010, des affrontements ont opposé les forces de l’ordre israéliennes à des centaines de jeunes Palestiniens dans plusieurs quartiers de Jérusalem Est. Ces derniers entendaient dénoncer l’inauguration (la veille) de la synagogue historique de la Hourva, considérée comme une véritable provocation. Le Hamas a marqué cet évènement par « une journée de la colère », sentiment partagé par le responsable Fatah du dossier de Jérusalem Hatem Abdel Kader qui l’a qualifiée de « prélude à la violence, à l’extrémisme et au fanatisme religieux ».

Le mouvement islamique Hamas a alors appelé à une 3ème Intifada dès le lendemain (17 mars 2010), pour « défendre Jérusalem et lutter contre sa judaïsation ». Plus précisément, le Hamas a avancé : « Nous considérons que l’Intifada face à l’occupant (israélien) est une obligation fondamentale pour mettre fin à son mépris envers le peuple palestinien et ses lieux saints ». Aussi, a-t-il appelé les Palestiniens à exprimer leur colère par tous les moyens disponibles, et à empêcher l’occupant de poursuivre ses tentatives de judaïser Jérusalem, d’en prendre le contrôle et d’en modifier son caractère arabo-islamique".

C’est donc sous l’angle de la guerre Sainte que les Palestiniens se positionnent, c’est-à-dire en exploitant, non pas l’esprit du message religieux (qui est de se parfaire individuellement en respectant un ensemble de règles morales et en se détournant des actions qui ne le sont pas), mais au contraire, en s’attachant à la lettre de certains versets qui justifient la haine des Juifs et la violence à leur encontre.

De nombreux passages du Coran suggèrent effectivement que les Juifs ont commis de graves erreurs tout au long de leur parcours historique, laissant supposer que l’occupation contemporaine de la Palestine n’est finalement que la suite d’une mécréance ininterrompue, très éloignée de la vertu et de la justice.

Le Coran impute en effet aux Juifs une succession de fautes et affirme péremptoirement qu’ils seraient à l’origine d’un rejet divin. Il est par exemple indiqué que les Juifs font d’Allah une description blasphématoire et qu’ils ont tué un grand nombre de ses prophètes et des ses messagers ; ils sont donc maudits pour avoir dit que la main d’Allah était « fermée » (Coran 5 ; 64) et doivent goûter le châtiment de la fournaise pour avoir tué les prophètes (Coran 3,181). Il est de même avancé que les Juifs auraient affirmé qu’Ouzayr était le fils d’Allah alors que ce n’est pas vrai ; qu’ainsi Allah doit les anéantir pour s’être écartés de la vérité (Coran 9 ; 30). D’autres versets coraniques annoncent que les Juifs ont altéré la parole d’Allah dans la Thora et qu’ils sont à ce titre maudits (Coran 5,13). Le malheur doit leur arriver pour ce qu’ils ont écrit et dont ils profitent (Coran 2,79). Ils ont également été maudits par la bouche de David et de Jésus parce qu’ils désobéissaient et transgressaient (Coran 5, 78-79). De plus, leur foi est médiocre et donc « que la malédiction d’Allah soit sur les mécréants ! » (Coran 2, 88-89). Voire encore que les Juifs détournent les mots de leur sens : « Nous avons maudit les gens du Sabbat car le commandement d’Allah est toujours exécuté. » (Coran 4, 46-47)...

Dans ce contexte, il n’est pas compliqué pour les leaders palestiniens de convaincre leurs compatriotes que le comportement contemporain des Juifs n’est qu’une pure aberration qui poursuit un comportement récurrent infidèle, des abus et des pratiques honteuses.

Or, pour perpétuer la conviction d’une faute commise par les Juifs, les Palestiniens leur adressent des reproches qui relèvent manifestement de ce mécanisme de défense introduit par Freud dans le langage de la psychanalyse à savoir, la projection. Il s’agit d’une opération mentale généralement inconsciente, par laquelle une personne place sur une autre ses propres sentiments, dans le but de se sortir d’une situation émotionnelle intolérable. Les Palestiniens n’ont pas forcément conscience de ce qu’ils projettent sur les Juifs les sensations qu’ils ne supportent pas mais grâce à ce mécanisme, ils transfèrent sur les Juifs des sentiments négatifs dont la représentation consciente est chargée d’angoisse et de culpabilité.

Il s’agira par exemple de reprocher aux Juifs de judaïser Jérusalem en inaugurant la « Hourva » alors que cette synagogue date du 17ème siècle, qu’elle était un haut lieu de culte des Juifs en Palestine avant la création de l’Etat d’Israël en 1948, et qu’elle a d’ailleurs été visitée par Theodor Herzl en 1898 avant d’être détruite par l’armée jordanienne en 1948 (Hourva signifie ruine en hébreu).

Cette projection prendra également la forme d’une critique d’Israël qui s’en prend aux Lieux Saints de l’Islam alors que ce sont les Jordaniens, qui ont, en 1950, interdits aux israéliens de rentrer dans la vieille ville et d’accéder au Mur occidental en violation avec les accords de cessez le feu de mars 1949. Ce sont également les Jordaniens qui ont effacé les traces de toute présence juive en construisant une route à travers le cimetière juif du Mont des Oliviers ou en utilisant les pierres tombales pour paver les bases militaires jordaniennes. Ce sont encore les Jordaniens qui ont profané et détruit les 58 synagogues du quartier juif, en ce compris la Hourva.

(Jamais, il n’est rappelé que la Knesset s’est empressée, après la reconquête de la Vieille Ville, de voter une loi sur les Lieux saints, prévoyant leur libre accès aux fidèles de toutes les religions, et accordant l’autonomie à toutes les religions).

Dans ce même mécanisme de projection, les Palestiniens redoutent une volonté israélienne de les anéantir, alors que ce sont les palestiniens qui se sont fixés cet objectif dans leurs textes fondateurs. Citons par exemple la Charte de l’Olp de 1967 dont l’article 9 mentionne que « La lutte armée constitue la seule façon de libérer la Palestine » ou encore l’article 10 pour qui « L’action de commando constitue le cœur de la guerre populaire de libération de la Palestine qui requiert aussi l’unité des masses arabes, de façon à assurer la continuation de la révolution, son escalade, et la victoire »... Dans la Charte du Hamas, on retrouve cette idée exprimée avec tout autant de violence avec en outre, une dimension religieuse du combat : l’article 11 pour lequel « La Palestine est un territoire islamique consacré aux générations musulmanes jusqu’au jour du jugement. La loi gouvernant la terre de Palestine est celle de la Sharia Islamique (Loi) et la même loi est valable pour toutes les terres que les Musulmans ont conquis par la force. Toute procédure en contradiction avec la Sharia Islamique, où la Palestine est concernée, est nulle et non avenue. ».

En Islam, le meurtre est interdit sauf « à bon droit » (Coran 17,33). Aussi, en projetant sur les Juifs, une volonté de leur nuire, les fondamentalistes musulmans se place dans une situation de légitime défense qui leur fait recouvrer ce droit de tuer.

Dans ces circonstances, la communauté internationale ne doit donc pas imaginer régler le conflit israélo-palestinien par des moyens politiques ou diplomatiques. Pour autant, comme l’histoire finit toujours par rejeter les thèses qui ne résistent pas à l’analyse, la solution du soit disant conflit israélo-palestinien arrivera toute seule. Plus précisément, lorsqu’il sera bien compris en quoi le différend repose sur un mensonge historique et religieux destinés à égarer les Palestiniens.



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