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Comment Obama a créé l’incident Biden
Par Charles Krauthammer - Washington Post | Adaptation française de Sentinelle 5770 ©
Article mis en ligne le 19 mars 2010

Pourquoi le Président Obama a-t-il choisi de transformer une gaffe en une crise des relations américano-israéliennes ? Et c’était bien une gaffe : l’annonce par un bureaucrate du ministre de l’intérieur d’Israël d’une extension des logements dans un quartier juif du Nord de Jérusalem. L’agenda ne pouvait pas être pire : le vice-président Biden était en visite, Jérusalem est un sujet sensible, et vous ne soulevez pas des sujets sensibles qui puissent embarrasser un hôte de marque.

Mais ce n’était pas plus qu’une gaffe. Ce n’était sûrement pas un changement de politique, sans parler de trahison. Le quartier se situe dans Jérusalem, et l’accord de 2009 entre Netanyahou et Obama était un gel de 10 mois des implantations sur la Rive Occidentale, en excluant Jérusalem.

L’offense n’était pas intentionnelle. Le Premier Ministre Benyamin Netanyahou ne connaissait pas cette décision – quatrième mesure d’un processus d’approbation de sept mesures de construction qui, au mieux, ne commencera que dans deux ou trois ans.

Néanmoins , le premier ministre est responsable. Il s’est excusé auprès de Biden pour l’embarras. Quand Biden a quitte Israël le 11 mars, les excuses semblaient acceptées et la question résolue.

Le jour suivant, cependant, le gouvernement US est devenu explosif. Après avoir discuté avec le président le langage à utiliser, la secrétaire d’Etat Hillary Clinton a appelé Netanyahou pour lui délivrer un message de 45 minutes hostile et très agressif sur l’incident Biden à l’origine d’une crise sans précédent dans les relations américano-israéliennes.

Le porte-(parole de Clinton a alors annoncé publiquement qu’il était demandé à Israël de démontrer par le verbe et l’action son sérieux pour la paix.

Israël ? Les Israéliens ont recherché la paix – mourant littéralement du désir de paix – depuis 1947, quand ils ont accepté la partition de la Palestine par l’ONU en un Etat juif et un Etat arabe. (Les Arabes ont refusé et déclaré la guerre. Ils l’ont perdue).

Israël a fait des offres de paix en 1967, 1978 et lors des accords d’Oslo de 1993 que Yasser Arafat a déchiré sept ans après pour lancer une guerre terroriste qui causa la mort d’un millier d’Israéliens. Pourquoi, le mari de Clinton lui-même témoigne-t-il de l’offre de paix remarquablement courageuse et visionnaire faite en sa présence par Ehud Barak (actuel ministre de la défense de Netanyahou) lors des pourparlers de Camp David en 2000.

Arafat la rejeta. En 2008, le Premier Ministre Ehud Olmert offrit également des modalités généreuses au dirigeant palestinien Mahmoud Abbas. Il refusa encore.

Au cours de ces 63 années longues et sanglantes, les Palestiniens n’ont pas une seule fois accepté une offre israélienne de paix permanente, ni jamais proposé rien d’autre que la destruction d’Israël. Ils insistent plutôt sur un « processus de paix » - aujourd’hui dans sa 17ème année après Oslo, en n’offrant toujours aucune promesse palestinienne crédible de coexistence finale avec l’Etat juif – dont l’objectif est d’arracher des concessions israéliennes préalables, telles que l’interdiction de constructions juives dans des parties de Jérusalem conquises par la Jordanie en 1948, avant que des négociations pour une paix réelle aient même commencé.

Sous la pression d’Obama, Netanyahou a accepté d’engager sa coalition de centre-droit dans l’acceptation d’un Etat palestinien ; il a fait retirer des dizaines de barrages routiers et de points de contrôle antiterroristes pour faciliter la vie des Palestiniens ; il a aidé au développement économique de la Rive Occidentale au point où son PIB s’accroît au rythme étonnant de 7 % par an ; et donné son accord au moratoire sur la construction sur la Rive Occidentale, concession que la Secrétaire Clinton a qualifiée de « sans précédent ».

Quel geste réciproque, sans parler de concession, Abbas a-t-il fait pendant la présidence Obama ? Aucun.

En fait, bien avant l’incident Biden, Abbas a même refusé de reprendre les négociations directes avec Israël. C’est pourquoi le gouvernement Obama doit recourir à des « discussions de proximité » - procédure qui nous ramène 35 ans en arrière, avant le tremblement de terre de la visite d’Anouar Sadate à Jérusalem.
Et Clinton exige qu’Israël montre son sérieux pour la paix ?

Il s’agit là d’une insulte.

Aussi pourquoi ce stupéfiant unilatéralisme ? Parce qu’Obama aime apaiser les ennemis tout en frappant sur les alliés – ainsi Israël ne devrait pas s’en offusquer (selon Robert Kagan) ? Parce qu’Obama veut faire tomber la coalition gouvernementale israélienne actuelle (selon Jeffrey Goldberg) ?

Ou bien est-ce parce qu’Obama s’imagine en rédempteur historique dont le charisme irrésistible guérira le fossé entre la chrétienté et l’islam ou, si vous voulez, entre l’Occident post-impérialiste et le monde musulman – et dispose de peu de patience pour ce satané Etat juif qui insiste sans vergogne sur son droit à l’existence, et de façon encore plus insolente, sur le droit des Juifs à vivre dans leur capitale antique et historique, désormais restaurée de nos jours ?

Qui sait ? Peut-être devrions-nous interroger ces acolytes d’Obama qui ont constitué 63 % des Américains qui soutiennent Israël – au moins 97 % de ces partisans, pensez-y, ne sont pas juifs – au sujet de l’engagement durable du candidat Obama en faveur d’Israël.


http://www.washingtonpost.com/wp-dy...



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