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Des responsables palestiniens menacent de reprendre la lutte armée et de lancer une troisième Intifada
MEMRI Middle East Media Research Institute
Article mis en ligne le 28 novembre 2009

Après que le président de l´Autorité palestinienne Mahmoud Abbas eut obtenu la tenue d´un Sixième Congrès général du Fatah, gagnant la confiance du mouvement et y consolidant son assise, il a du essuyer quelques revers : la campagne de diffamation menée contre lui par le Hamas ; le refus du Hamas de signer l´accord de réconciliation inter-palestinienne au Caire ; le refus des Etats-Unis de l´appuyer dans son intention de faire du gel de la colonisation une condition au renouvellement des négociations avec Israël.

Ces échecs sont peut-être ce qui l´a poussé à annoncer qu´il ne se présenterait pas aux prochaines élections palestiniennes, prévues pour janvier 2010. C´est peut-être aussi un moyen d´exercer des pressions sur les Etats-Unis et Israël pour qu´ils modifient leurs positions.

Suite à ces événements, le ton est monté chez les hauts responsables du Fatah et de l´Autorité palestinienne, qui ont souligné qu´il existait des alternatives aux négociations avec Israël, dont la reprise de la lutte armée et le lancement d´une troisième Intifada.

Ci-dessous des extraits de déclarations de responsables palestiniens publiées dans la presse palestinienne :

Toutes les formes de combat sont possibles

Nabil Shaath, membre du comité central du Fatah, a déclaré dans un entretien : « Nous avons aujourd´hui le droit de recourir à la lutte armée afin de rétablir nos droits. Pendant dix-huit ans, nous avons essayé de négocier, mais Israël a poursuivi ses agressions, sa destruction, les massacres et [la construction] de colonies. Aujourd´hui, nous avons le droit de revenir aux autres [options]… Si les négociations échouent, nous recourrons à la lutte armée. C´est notre droit, comme je l´ai dit… Le droit international stipule que, quand une force occupante se saisit de votre terre et vous déshonore, vous avez le droit de recourir à la lutte armée. » (1)

Muhammad Dahlan, membre du comité central du Fatah, a déclaré que si l´Autorité palestinienne n´obtenait pas une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies endossant la création d´un Etat palestinien indépendant, le comité central et les comités exécutifs de l´OLP auraient plusieurs autres idées et propositions à présenter, en plus de celle de la résistance populaire contre les colonies, la barrière [de séparation] et l´occupation. « Nous sommes fatigués de l´occupation et avons naturellement et légitimement le droit de nous y opposer par tous les moyens légaux sanctionnés par [la loi] internationale et les résolutions des Nations unies », a-t-il déclaré. (2)

Mahmoud Abbas s´est pour sa part déclaré favorable à l´option de la résistance armée lors d´un rassemblement commémorant le 5ème anniversaire du décès de Yasser Arafat : « Nous poursuivrons la longue et épuisante lutte [de Yasser Arafat], menée dans le sang, la sueur et les larmes. La voie [que nous empruntons] aujourd´hui est ancrée dans un noble héritage de lutte érigé par des mains courageuses, un esprit éclairé et une réflexion patriotique [découlant d´] une longue expérience. Nous avons combiné lutte armée et activité politique. Nos armes n´étaient pas celles des bandits de grand chemin. C´étaient des armes politiques [mobilisées] pour un noble objectif. » (3)< /DIV>

Le retour à la lutte armée n´est pas écarté

Amin Maqboul, secrétaire général du Conseil révolutionnaire du Fatah, a déclaré que la confrontation avec Israël « inclut très clairement [la possibilité d´un recours à] la lutte armée. Cette possibilité n´a pas été écartée. Elle a été approuvée lors du Sixième Congrès général [du Fatah] et représente l´une de nos options. » (4)

Marwan Barghouti, membre du comité central du Fatah, emprisonné en Israël, a déclaré : « J´ai toujours appelé de mes vœux une créativité combinant négociations, résistance et activisme politique, diplomatique et populaire. J´ai prévenu qu´il ne fallait pas compter uniquement sur les négociations, mais certains ont mis du temps à le comprendre. » (5)

Hafez Barghouti, directeur du quotidien de l´Autorité palestinienne Al-Hayat Al-Jadida, écrit : "Nous devons arriver à un point de non retour : soit nous obtenons un Etat palestinien complètement souverain dans les frontières du 4 juin 1967, soit ce sera le déluge…

Le peuple palestinien ne permettra pas que cette tragédie se répète sans rien faire. S´il doit choisir entre une mort rapide et une morte lente, il choisira la voie rapide et mettra le feu à la terre…

Nous ne devons rien à personne. Au contraire, ce sont les autres qui nous doivent beaucoup. Si les chemins de la paix sont bouchés par des colonies et des complots internationaux, nous nous transformerons en modèles de sacrifices… Quand nous n´aurons plus rien à perdre, ce sera [aux Israéliens] de perdre…" (6)

Le 15 novembre 2009, le jour anniversaire de la déclaration de 1988 de Yasser Arafat, les branches militaires du Fatah ont émis un communiqué, mis en ligne sur le site www.suqor.com. Celui-ci promet la poursuite de la résistance : « Nous soulignons que nous avons pleinement le droit de résister et de défendre le peuple palestinien. Nous condamnons [en outre] les agissements du Hamas , qui fait entendre haut et fort les éloges de la résistance tout en l´empêchant [d´agir]. » (7)

Un membre du comité central du Fatah confie au quotidien qatari Al-Arab : « Le mouvement [du Fatah] a pris la décision de lancer une troisième Intifada en Cisjordanie, en réaction à l´entêtement d´Israël et à l´échec du processus politique, décision qui a été adoptée par le Sixième congrès général du Fatah… La troisième Intifada sera plus intense que les Intifadas précédentes, mais se limitera à la résistance populaire, sans recours aucun aux armes à feu. »

Il a ajouté que la stratégie consisterait à encercler les colonies juives par des milliers de Palestiniens, précisant que le président de l´Autorité palestinienne Mahmoud Abbas avait accepté la décision du Fatah d´en faire une Intifada de nature non militaire. (8)


(1) El-Shourouq (Tunisie), 15 novembre 2009.
(2) Al-Hayat Al-Jadida (Autorité palestinienne), 16 novembre 2009.
(3) Al-Ayyam (Autorité palestinienne), 12 novembre 2009.
(4) Al-Sharq Al-Awsat (Londres), 17 novembre 2009.
(5) Al-Hayat Al-Jadida (Autorité palestinienne), 20 novembre 2009.
(6) Al-Hayat Al-Jadida (Autorité palestinienne), 15 novembre 2009.
(7) www.suqoor.com, www.paleyad.com, novembre 2009.
(8) Al-Arab (Qatar), 20 novembre 2009. Un éditorial du quotidien saoudien Al-Watan affirme qu´actuellement - et après que les Palestiniens eurent admis l´échec de négociations s´étendant sur plusieurs années, leurs dirigeants doivent faire face à de nouvelles tâches : « [Aujourd´hui], la politique palestinienne envisage de nouvelles options, dont des négociations sur de nouvelles bases. L´option de la résistance par tous les moyens – de la [résistance] populaire avec jets de pierres à la résistance armée – ne devrait pas être écartée. » Al-Watan (Arabie saoudite), 16 novembre 2009



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