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La mort en chantant
Albert Capino
Article mis en ligne le 2 mai 2004

L’attentat dont furent victimes aujourd’hui une femme enceinte et ses quatre enfants, dont un bébé de deux ans, marque d’une pierre noire la marche des barbares contre l’humanité.

La famille était israélienne : elle aurait pu être américaine, comme en Arabie saoudite hier, ou française, comme à Netanya dans une tuerie précédente, ou espagnole, comme à Madrid.

Les assassins, qui se réclament de la « résistance islamique » ont d’abord tiré pour immobiliser le véhicule, puis se sont rapprochés : suffisamment pour voir l’agonie de leurs petites victimes qu’ils ont achevées à l’arme automatique.

Cela, le jour même ou a lieu le vote sur le plan de désengagement.

Il n’y a, bien évidemment, aucun fait de résistance dans cet acte de sauvagerie pure. Pas plus que de vengeance dont il se réclame. Il est la froide démonstration que nous sommes arrivés à un stade où le monde démocratique va devoir faire des choix douloureux pour sa survie.

D’aucuns ont reproché aux Juifs d’aller dans les chambres à gaz comme des moutons à l’abattoir. Ce sont plus ou moins les mêmes qui leur reprochent aujourd’hui de se conduire en « nazis ».

Nous ne sommes ni des moutons, ni des monstres. Juste un peuple qui veut vivre en paix, au milieu des tirs croisés de la haine et de la bêtise poussés à leur paroxysme.

Dans l’esprit de ceux qui s’en sont pris à cette femme et ses enfants, il n’y a pas de place pour la paix, pour la pitié, pour la vie. Serait-ce d’un nourrisson de deux ans. Leurs commanditaires nourrissent le projet d’éradiquer la présence juive au Proche-Orient. Pour eux, l’extermination commence par les plus jeunes.

Je n’espère pas faire basculer l’opinion de nos contemporains, tant elle est polluée par les voix de ceux qui voudraient faire passer des meurtres brutaux pour des actes héroïques ou désespérés.

Il n’y a aucun désespoir. Il n’y a qu’une détermination sadique à mutiler, faire souffrir, tuer. Terroriser suffisamment à Ryad, à Falloudja, en Europe, pour que le monde bascule du côté des assassins plutôt que des victimes. Paralyser la pensée, user les ressorts humains pour ne laisser place qu’aux réflexes, qu’ils soient de peur ou de révolte.

Si le conflit Palestino-israélien revêt une importance si symbolique aujourd’hui, c’est que plus de trois ans de boucherie, de meurtres de masse, d’assassinats d’enfants et de civils sans défense n’ont pu transformer une nation démocratique suffisamment pour éroder ses valeurs.

Une victoire bien amère du l’être humain sur la bête.

Au lendemain des célébrations de l’Europe à 25, le vieux continent se doit de réfléchir à la manière dont il choisira d’aborder ces problèmes. Car la vague islamiste ne s’arrête évidemment pas à Gaza. Pas plus qu’elle ne cessera avec un Proche-Orient pacifié.

Les Israéliens veulent vivre en paix, mais aucune « discrimination positive » ne peut s’appliquer à ceux qui ont choisi d’aimer - selon leurs propres termes - la mort plus que nous aimons la vie.

Les Européens chantent à présent l’hymne à la joie à 25 voix. Et cela fait sourire ceux qui, dans l’ombre, préparent d’autres feux d’artifice tels que ceux de Madrid. Et qui se délectent d’avance du sang de ceux qui vont à la mort en chantant.

Soutenir les commanditaires d’actes aussi cruels est un défi aux lois de l’humanité et tresse une corde autour de notre cou. L’Europe est à l’heure des choix. Céder à la peur aujourd’hui, c’est nourrir une bête qui sommeille en se berçant de l’illusion qu’ainsi, on la maintiendra en sommeil, loin de nous. Mais on ne fait que la renforcer, lui donner plus de vigueur et l’assurance qu’à terme, le radicalisme islamique étendra son cortège de mort et de douleur à l’intérieur de nos frontières.



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