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Les démons mel gibsoniens des titreurs du « Monde »
Par Luc Rosenzweig © Metula News Agency
Article mis en ligne le 2 mai 2004

Vendredi 30 avril, le jour même où la Conférence de Berlin sur l’antisémitisme lançait un appel bien tempéré aux médias internationaux à ne pas confondre légitime critique de la politique israélienne et diabolisation systématique de l’Etat juif, « Le Monde » ciselait en page 3 un titre qui restera sans doute dans les annales de la piraterie désinformatrice

Le voici, dans toute la majesté qui sied au quotidien de référence de Jean-Marie Colombani et Edwy Plenel : «  A Jérusalem, le »mur de la honte« s’attaque aux terres chrétiennes » (lire l’article). Il s’agit d’amener le chaland à la lecture d’un reportage de Michel Bôle-Richard, envoyé spécial à Jérusalem, qui se fait l’écho des récriminations de quelques Pères et Mères supérieurs de congrégations chrétiennes de diverses obédiences, dont les propriétés sont situées en lisière de la Ville trois fois sainte, et qui subissent d’indéniables troubles de la jouissance immobilière, en raison de l’édification de la clôture de sécurité visant à empêcher les infiltrations en Israël des candidats palestiniens à l’attentat-suicide. On apprend ainsi que le concierge de l’hospice de Notre Dame des douleurs est très malheureux du retard désormais mis, pour cause de mur, au soleil à éclairer les jardins et bâtiments de cette charitable institution. On le comprend, et on compatit.

Le projet journalistique de ce reportage est bien évidemment légitime, car, même en temps de guerre, il n’est pas inutile de signaler au grand public ces petites, mais irritantes injustices qui risqueraient de passer inaperçues dans le bruit et la fureur de la seconde Intifada. On notera cependant que l’auteur de l’article s’est dispensé de solliciter le point de vue des présumés coupables du dol, en l’espèce les autorités israéliennes, ce qui ne permet pas, on en conviendra, au lecteur de se faire une opinion en disposant de tous les éléments d’appréciation nécessaires.

A quoi bon, d’ailleurs, puisque le titre de l’article vaut jugement, condamnation et mise au pilori en place publique, en attendant pire, des bâtisseurs (suivez mon regard) de ce « mur de la honte », pourvu de surcroît de ces fameux guillemets, summum de la faux-dercherie de ceux qui n’osent dire des gros mots qu’en citant les bons auteurs.

Mur de la honte ? Le parallèle est limpide avec le défunt mur de Berlin, dont l’objectif était, rappelons-le, d’empêcher les citoyens de l’ex RDA d’aller goûter le bien-être et la prospérité de leurs frères ouest-allemands. Aucun de ceux qui sont parvenus, au péril de leur vie, à franchir cet obstacle, ne portait, à notre connaissance, de ceintures d’explosifs destinés à semer la mort à Munich ou à Hambourg...

L’utilisation propagandiste de cette expression par les dirigeants palestiniens, complaisamment relayés par « Le Monde », témoigne par ailleurs du culot phénoménal d’un Yasser Arafat que j’ai vu, de mes yeux vu, donner devant le mur de Berlin, une chaleureuse accolade à son ami Erich Honecker, constructeur de cet édifice, au sujet duquel le Raïs n’a jamais émis la moindre critique.

Non content d’être dépourvu de toute vergogne, ce mur, décidément très anthropomorphique « s’attaque aux terres chrétiennes ». On voit déjà le film gore, genre « La Passion, le retour », qu’un Mel Gibson pourrait tourner à partir de cette audacieuse métaphore. Bigre ! Dans ce Proche-Orient compliqué, où les mots pèsent des tonnes, on croyait que la terre se disputait depuis des lustres, en terme de souveraineté, entre l’Etat d’Israël et le mouvement national palestinien. Innovant hardiment en matière de droit international, « Le Monde » promeut au statut de « terres chrétiennes » le domaine foncier acquis au fil des siècles par diverses congrégations chrétiennes, dont l’intégrité et la pérennité sont garanties, entre autre, par le concordat entre le Vatican et Israël. On attend, avec angoisse, le jour où le quotidien de la rue Claude Bernard serait amener à titrer « A Paris, des individus s’attaquent au terres juives » pour le cas, où, ce qu’à Dieu ne plaise, l’immeuble d’en face, propriété du CRIF et du FSJU soit agressé par « on ne sait qui ».



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