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Un grand journaliste américain : Jacques Chirac et son « modèle » sont les ennemis publics numéro 1
Par Guy Millière © Metula News Agency
Article mis en ligne le 23 avril 2004
dernière modification le 26 avril 2004

A propos d’un livre que vient de publier le grand journaliste américain Kenneth Timmerman : The French Betrayal of America (« La trahison française de l’Amérique ») .

L’article que je publie aujourd’hui pour la Mena est un article que j’aurais aimé pouvoir publier aussi dans la presse française. Que ceux qui me lisent le sachent : ce serait impossible.

Pas un seul journal, pas un seul magazine ne pourrait se permettre d’accepter de publier ne serait-ce que quelques lignes de cet article. Pas une seule radio ou une seule chaîne de télévision ne pourrait m’inviter pour en parler. Le fait que je le publie ici pourrait même me valoir des problèmes. Maintenant que de Villepin a laissé ses habits de Talleyrand pour ceux d’un autre homme qu’il admire, le sinistrement célèbre Fouché, on peut même craindre des opérations de basse police.

Divers éléments, divers détails circulaient en sous-marin parmi les journalistes du monde entier sur ce qu’on pourrait appeler globalement la corruption et l’ignominie françaises. Ces détails sont aujourd’hui rassemblés dans un livre que vient de publier le grand journaliste américain Kenneth Timmerman [1] : The French Betrayal of America (« La trahison française de l’Amérique » Ndlr.). Et toutes les preuves, y compris les plus accablantes, y sont présentées.

Timmerman démontre dans son ouvrage, point par point, que depuis le temps où De Gaulle est arrivé au pouvoir en 1958, et plus particulièrement depuis 1967, la France a adopté une politique systématiquement anti-israélienne, a joué un fourbe double jeu avec les Etats-Unis et a joué stratégiquement la carte des pires dictatures arabes, en particulier celle de Saddam Hussein.

Pour des raisons de corruption généralisée et de totale absence de scrupules, la France a passé des contrats plus que douteux avec ces dictateurs, eux-mêmes plus que douteux. La création d’une défense autonome, dès lors que la France est sortie de l’Otan, a coûté cher à la république, et pour financer des avions de combat et un programme nucléaire, il fallait être prêt à vendre tout à n’importe qui, en fermant délibérément les yeux sur ce que pourraient être les conséquences de ces commerces.

Assurément, de De Gaulle à Chirac, les dirigeants français ont fait preuve du plus glaçant cynisme et ont cherché à constituer une puissance européenne, impulsée par la France, qui pourrait rivaliser avec les Etats-Unis, et si possible, entraver l’action de ceux-ci. Cette quête a connu son point culminant dans l’opposition française à la guerre en Irak et dans les grandes manœuvres planétaires qui ont suivi et qui visaient à sauver absolument et à tout prix le régime de Saddam Hussein, pour de strictes raisons de cupidité.

Encore : le plus crapuleux des dirigeants français au long des trois dernières décennies a été l’actuel occupant de l’Elysée. Jacques Chirac a tout fait pour que Saddam Hussein achète à la France, pendant les années Giscard, une centrale nucléaire dont il savait parfaitement qu’elle pouvait permettre l’élaboration de bombes atomiques susceptibles de frapper et d’anéantir Israël et les pays limitrophes de l’Irak. Et il savait parfaitement que le combustible utilisé pour cette centrale pouvait servir à des fins militaires (un autre combustible, non susceptible d’être utilisé pour faire des bombes était disponible, Saddam n’en a pas voulu pour des raisons évidentes, et la France lui a fourni, en connaissance de cause, celui qu’il voulait).

De plus, selon toutes les apparences, le RPR, autrement dit le parti chiraquien, a été largement financé par de l’argent venu de Saddam, fourni en liquide, par des méthodes dignes d’un roman d’espionnage, et par le biais de valises pleines de billets qui finissaient dans un coffre que Chirac gérait personnellement à l’Hôtel de ville de Paris. D’autres financements venaient de diverses formes de racket, auxquelles la justice française a tenté de s’intéresser sans pouvoir aller jusqu’au bout de ses enquêtes [2]. Chirac, note Timmerman, est en tous cas le seul chef d’Etat du monde occidental dont la réélection était nécessaire pour qu’il échappe à la prison.

C’est sous la présidence de Chirac que des contrats ont été signés entre le régime de Saddam Hussein et les principales entreprises pétrolières françaises, de façon à garantir à celles-ci l’exploitation exclusive de champs pétroliers irakiens [3]. Les contrats prévoyaient que les entreprises françaises toucheraient 75% des revenus : Saddam n’exigeait qu’une seule chose en échange, que les autorités françaises fassent tout leur possible pour que les sanctions concernant l’Irak soient levées et qu’elles obtiennent des résultats tangibles. La France chiraquienne a très docilement fait son possible, mais les résultats attendus ont fait long feu. Elle a été le seul pays occidental à mener une action publique de lobbying en faveur d’un régime à ce point criminel en échange d’un immense pot-de-vin, évalué par Timmerman à quelques 100 milliards de dollars.

De plus, toujours, la France a menti. George Bush et Colin Powell avaient reçu l’assurance claire, nette et explicite de Jacques Chirac et de Dominique Galouzeau de Villepin que la France n’opposerait pas son veto à une action américaine en Irak. Chirac et Villepin ont clairement et de manière indéniable trahi les Etats-Unis et le monde occidental tout entier à cette occasion pour tenter de sauver leurs pots-de-vin, ce, sans prendre en considération une seule seconde la sécurité du monde, celle des Etats-Unis, celle d’Israël et celle des pays limitrophes de l’Irak en particulier.

Peut-on espérer que la France, une fois débarrassée de Chirac, change, se demande Timmerman ? Il fait aussitôt preuve de pessimisme. La France, écrit-il, est un pays d’économie mixte, toujours très étatisé, qui entretient d’immenses entreprises d’Etat non compétitives sur les marchés mondiaux. Il lui faut absolument, pour que ces entreprises survivent, recourir à la corruption et aux relations troubles avec les régimes les plus infects sur la surface de la terre. C’est, dit Timmerman, une condition de survie du « modèle français »

J’aimerais, puisque je suis français, que Timmerman, ait tort. A la lecture de son livre, on ne peut, hélas, que lui donner raison, tant sa démonstration est étayée, précise et factuelle. Chirac a risqué, froidement, l’élimination d’Israël et un second holocauste par cupidité financière voici trente ans, et il n’a pas changé depuis. Chirac et de Villepin ont tenté de sauver Saddam voici un peu plus d’un an, tout en sachant qu’il voulait détruire Israël (il ne cessait de l’affirmer publiquement, Ndlr.), et ce, juste pour activer des contrats pétroliers et militaires très lucratifs. Ils ont, en même temps qu’ils fragilisaient Israël, trahi les Etats-Unis pour d’identiques raisons bassement financières, sans se préoccuper une seule seconde des dangers géopolitiques graves qu’ils faisaient encourir à la planète.

A moins d’un grand chambardement très peu probable, la France devrait rester, au sein du monde occidental, l’ennemi principal d’Israël, des Etats-Unis, et, plus largement, de la décence… L’ennemi doit être vu pour ce qu’il est et doit impérativement être contenu si l’on veut que la décence survive et, collatéralement, que l’irresponsabilité politique, qui est le pendant du genre d’indécence dont je parle, ne fasse pas courir aux démocraties des risques encore non quantifiables, au moment où l’offensive islamiste s’en prend à nos trains, à nos stades de football et à nos édifices parlementaires.


Notes de la rédaction

[1] Kenneth Timmerman collabore ou a collaboré, entre autres, aux médias suivants : Le Wall Street Journal et le Washington Times, de tendance conservatrice et Newsweek, Time, CBS News and ABC News, de tendance libérale.

[2] Deux inspecteurs de police qui enquêtaient sur les financements étrangers de Chirac ont été licenciés au lendemain même de la proclamation des résultats du second tour des dernières présidentielles françaises.

[3] Timmerman prétend dans son ouvrage que le président Chirac aurait encouragé Saddam Hussein à réprimer violemment les populations du Sud de l’Irak afin de garantir la sécurité des ingénieurs pétroliers français.

Repères proposés par la rédaction à propos de Kenneth Timmerman, qui a travaillé en France en temps que journaliste durant dix-huit ans : Interview par Kathryn Jean Lopez, pour NRO (Nationalreview Online) en langue anglaise lire ; Le résumé du livre The French Betrayal of America par Amazon.com l’une des plus grandes librairies du Net, (où l’on peut se procurer l’ouvrage) en langue anglaise également lire .



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