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La violence au coeur de l’Etat Juif

L’analyse politique de Maitre Bertrand Ramas-Muhlbach
Article mis en ligne le 31 août 2009

Le mois d’août 2009 a été marqué par une vague de violence sans précédent en Israël. Le 1er août, un individu a ouvert le feu dans un centre d’aide psychologique pour les jeunes homosexuels à tel Aviv (tuant deux personnes et en blessant une dizaine d’autres), le 14 août (toujours à Tel Aviv), un homme de 59 ans est décédé des suites des coups portés par une bande de jeunes gens (qui ont également agressé son épouse et sa fille), et tout au long de la période, il a été dénombré pas moins d’une dizaine d’autres meurtres dont certains demeurent toujours inexpliqués...

Pour endiguer cette spirale, renforcer le sentiment de sécurité et combattre ce qu’il a nommé « le terrorisme de l’intérieur », le Premier Ministre Benjamin Netanyahu a suggéré le déploiement d’unités de police municipale. Pour sa part, l’adjoint du procureur de l’Etat Eytan Erev estime que le système judiciaire comporte de nombreuses faiblesses dont notamment le principe de l’assistance légale gratuite offerte à tous les suspects, « même s’ils sont propriétaires de villas et de Mercedes », pendant que les 5000 policiers sont écrasés sous les heures supplémentaires. Plus globalement, le Président de l’Etat Shimon Pérès suggère un réexamen du système avec (au delà d’un accroissement des effectifs de la police), une révision du traitement des informations sur la violence, et une modification du système éducatif et pénal qu’il juge trop laxiste.

En réalité, parmi les causes de cette violence, l’une est certainement à rechercher dans le fonctionnement de l’Etat démocratique définitivement attaché aux droits individuels de la population. Les Etats démocratiques (quels qu’ils soient), affirment et protègent les prérogatives individuelles mais n’exigent pas en retour, un respect des devoirs et des obligations de la part des administrés (bien que cette contrepartie soit une condition de la pérennité du système). C’est en fait un peu comme si la prééminence de la valeur de l’individu et de son épanouissement personnel faisait oublier aux membres de la société les contraintes du fonctionnement collectif et les efforts à déployer pour maintenir l’équilibre social. Jamais la maîtrise de soi ou la lutte contre les travers d’une nature agressive ne sont encouragées, en dehors du système répressif.

Parmi les autres causes de la violence, on peut également citer l’oisiveté et le « mal-être » consécutifs aux difficultés économiques, la recherche de plaisirs faciles et le souhait de s’enrichir (sans se donner trop de mal) qui déstructurent l’individu, ou encore l’absence de compréhension de la société qui conduit les jeunes personnes à se perdre dans la drogue et l’alcoolisme (à l’origine d’une délinquance juvénile et d’une recrudescence des cambriolages), alors que du côté des aînés, l’exemple montré est celui d’un développement du grand banditisme, des pactes de corruption et des organisations mafieuses...

Ainsi et de façon Progressive, les méthodes barbares employées par la population palestinienne (résolument hostile aux juifs), ont pour effet de banaliser la violence et transfèrent le phénomène au sein de l’Etat juif pour qu’il s’auto-détruise.

Pour autant, la violence en Eretz Israël est très certainement le résultat d’un égarement ou encore d’une absence de prise en compte dans la vie sociale, des valeurs historiques du judaïsme et de la vocation d’Israël.

Le meurtre est interdit par le sixième des dix commandements qui ordonne : « tu ne tueras point ». Or, dès avant la réception des Tables de la Loi, le peuple juif a été informé des risques encourus lorsque la société devient violente et corrompue : le déluge a déjà été une sanction divine de ces travers humains (Gn 6,11-13) et c’est encore ce qui risque de se produire (sous une autre forme) si la société israélienne ne trouve pas les moyens d’interrompre ce fléau.

Rappelons en effet que D. lui-même est fondamentalement attaché à cet arrêt définitif de la violence : les commandements bibliques imposent de faire le jour du Yom Kippour (jour du grand pardon ou encore jour du jugement yom hadin) « propitiation » et de « s’humilier » (Lv 16, 29-31 ; 23,27-32 ; Nb 29,7), mais la Neillah (office de clôture) a été donnée à Israël « afin que nous cessions toute violence ».

En fait, la répression de la violence au moyen du système pénal répressif est nécessaire pour les individus qui ne parviennent pas se discipliner ou chez qui la violence naturelle est excessive ou incontrôlable, mais elle n’est pas suffisante. Pour les personnes chez qui la violence n’est pas naturelle, l’agressivité peut être provoquée ou stimulée par la frustration, le sentiment d’injustice, la jalousie, la haine d’autrui, ou le désir de vengeance...

La société palestinienne l’a bien compris et c’est pour cultiver l’agressivité de ses membres que les valeurs instituées localement reposent sur l’idée d’un vol injuste de leur terre par les juifs. De même, les palestiniens grandissent dans la frustration en étant privés, par leurs dirigeants, des richesses qui leur reviennent même si les souffrances qu’ils endurent sont systématiquement imputées aux juifs. Enfin, la culture de la vengeance y est également très forte pour qu’il soit toujours possible de trouver une bonne raison de s’en prendre aux juifs. Bien évidemment, le système est bien verrouillé par le mécanisme religieux puisque le terme « muslim » (musulman) signifie « soumis à Dieu », ce qui permet d’exploiter la crédulité des individus pour les amener à commettre les actes irrémédiables.

Sur ce point, il est intéressant de rappeler que le manque d’humilité et la jalousie sont également des catalyseurs de la violence humaine : Caïn a tué son frère Abel car il n’avait pas supporté que D. préfère son offrande (les lois noachides ont donc immédiatement condamné le meurtre et l’ont puni de façon très sévère : « qui répand le sang de l’homme, son sang par l’homme sera répandu » (Gn 9,6)). Or, c’est encore cette jalousie consécutive à une préférence divine, qui est à l’origine des guerres de religion : les fanatiques religieux dans le Christianisme ou en Islam ne supportent pas l’élection des juifs et entendent toujours se substituer à eux en justifiant leurs actes par la mécréance du peuple élu.

S’agissant d’Israël, l’Etat a peut être également sa part de responsabilité dans les comportements répréhensibles, en donnant l’impression d’un abandon des valeurs morales historiques. Tout d’abord, la fracture sociale est en parfaite contradiction avec les circonstances de la (re)naissance de l’Etat qui s’est opérée grâce à un rachat collectif de terres pour permettre à chacun d’assurer sa subsistance. Par ailleurs, l’implication de responsables politiques dans des pactes de corruption met à néant le projet idéal de la société israélienne au regard des valeurs Bibliques. Enfin, l’usage illicite de la violence étatique pour déloger des populations juives de l’endroit où elles vivent (parfois depuis des décennies comme dans le Goush Katif) est non seulement de nature à susciter des réactions violentes mais encore à remettre en cause l’autorité de l’Etat. En effet, obligation est faite par le Talmud aux juifs religieux de respecter l’autorité de l’Etat, ce qui provoque, en cas d’abus de pouvoir ou d’autorité, une véritable torture intellectuelle et à terme une déstructuration mentale...Peut être conviendrait il donc de s’en tenir strictement aux objectifs primitifs sans trop innover...



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