La Grande Bretagne semble de plus en plus intéressée à entamer un dialogue avec le Hezbollah et comme signe de “bonne volonté”, elle a autorisé la visite du porte-parole de l’organisation terroriste, Ibrahim Moussaoui. Le gouvernement a confirmé jeudi que Moussaoui pourrait prendre la parole à l’université de Londres où il a été invité pour donner des conférences dans le département de l’Asie et de l’Afrique.

C’est la première fois qu’un représentant officiel du Hezbollah est ainsi reçu ouvertement en Grande Bretagne depuis que l’Europe a imposé le boycott sur l’organisation terroriste en 2005.

Cette décision a été accueillie avec indignation par des groupes dits conservateurs qui ont menacé de s’adresser aux instances judiciaires du pays pour qu’un mandat d’arrêt soit lancé contre le terroriste si jamais il met les pieds dans le pays. Se tournant vers la ministre de l’Intérieur Jacqui Smith pour qu’elle annule la visite de Moussaoui, ils ont précisé : “En autorisant l’entrée du territoire à Moussaoui, on risque d’accentuer la tension et d’encourager la violence”.

“En outre, ont-ils souligné, il faut lui interdire l’accès du pays parce qu’il fait partie d’une organisation terroriste qui répand la haine contre le peuple juif et appelle à la destruction d’Israël”.

Le porte-parole du ministère britannique des Affaires étrangères Bill Rammell avait déjà indiqué la semaine dernière que son pays était prêt à avoir des contacts diplomatiques avec le Hezbollah. Il avait alors expliqué que la Grande Bretagne avait révisé ses positions, à la lumière des “développements positifs” au Liban”. Rammel avait toutefois tenu à souligner que “la branche militaire du Hezbollah était toujours qualifiée de terroriste” et que “le dialogue ne serait établi qu’avec la branche “politique” de l’organisation”.

La décision des autorités britanniques a bien sûr suscité une réaction très vive de la part d’Israël. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Yossi Lévy a déclaré que “Jérusalem déplorait toute décision d’un Etat occidental en faveur d’un dialogue avec les représentants d’une organisation criminelle et violente comme le Hezbollah, qui est le porte-parole de Téhéran”. Et d’ajouter : “Nous dénonçons tout dialogue avec l’organisation et nous avons fait part plus d’une fois aux autorités britanniques de nos positions sur la question”.