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Etats-Unis : Kerry enfonce le clou de son soutien indéfectible à Israël
New York Times
Article mis en ligne le 26 mars 2004

Le sénateur John Kerry a déclaré à un parterre composé de quelques dizaines de dirigeants juifs de New York, dimanche passé, qu’il poursuivrait la politique de l’administration Bush, en opposant le veto des Etats-Unis à toute résolution du Conseil de sécurité de l’Onu qu’il considérerait « de parti pris » à l’encontre d’Israël, ont rapporté certains participants à cette rencontre privée qui a duré environ une heure et demie.
Au cours de cette rencontre, à laquelle ont assisté les dirigeants des principales associations juives, ainsi que des hommes politiques juifs, Kerry a également répété ce qu’il avait déclaré au cours d’un débat télévisé, plus tôt dans la même journée, à savoir que la barrière qu’Israël est en train d’ériger afin de séparer les territoires palestiniens du territoire israélien « est bien une barrière, et non un mur ».
M. Kerry a fait noter qu’au cas où il serait élu, il serait le premier président ayant une teinture de culture juive et un proche parent juif, ont indiqué des participants à la réunion. En effet, son frère, Cameron, qui était également présent, s’est converti au judaïsme. Ses grands-parents maternels étaient des juifs, convertis au catholicisme au moment où ils fuyaient l’Europe [sic : « in fleeing Europe »].
Hier, à Vienne, un généalogiste autrichien a indiqué que deux parents juifs de M. Kerry - la sœur de sa mémé et un demi-frère - sont morts dans les camps de concentration nazis.
M. Kerry, qui a effectué une percée dans l’électorat démocrate, en reprochant notamment à l’administration Bush sa politique au Moyen-Orient, s’est attaché à assurer à son auditoire qu’il était un supporter d’Israël tout aussi déterminé que M. Bush.
Pour partie, M. Kerry corrigeait le tir, après un discours devant une association arabo-américaine, à Dearborn (Michigan), en octobre dernier, au cours duquel il avait qualifié la « gentille gloriette de voisinage » israélo-palestinienne d’ « obstacle à la paix », ont commenté plusieurs participants à la réunion. « Aujourd’hui, Kerry a, pour la première fois, corrigé sa boulette », a dit Malcolm Hoenlein, de la Conférence des Présidents des Grandes Associations Juives Américaines.
Toutefois, Jack Rosen, président du Congrès Juif Américain, a fait savoir que M. Kerry, bien qu’il se soit montré rassurant, ne l’avait pas entièrement vampé.
M. Rosen a commenté, en particulier, la déclaration de M. Kerry, à savoir qu’il serait beaucoup plus engagé dans le processus de paix au Moyen-Orient que M. Bush, en ces termes : « Plus engagé ? Qu’est-ce que cela veut dire ? Je pose la question, parce que, généralement, lorsque les Démocrates accusent Bush de ne pas être assez engagé (dans le processus de paix), c’est leur manière à eux de signifier qu’à leur goût Bush ne rudoie pas suffisamment les Israéliens… »
M. Kerry a indiqué qu’il « exercerait des pressions plus intenses sur les autres pays arabes » en vue de faire émerger un nouveau partenaire palestinien qui viendrait à la table des négociations, a poursuivi M. Rosen. « Mais la question est de savoir si des politiciens différents, aussi bien intentionnés soient-ils, vont demander aux Israéliens de leur concéder quelque chose, alors qu’ils n’auront aucun interlocuteur (réel) en face, pour leur répondre ».
M. Rosen, un démocrate de toujours, qui a généreusement versé une obole de 100 000 $ au Comité National du Parti Républicain, en 2002, afin de montrer sa reconnaissance pour la politique suivie par l’administration Bush vis-à-vis d’Israël, a indiqué qu’il lui sera bien difficile de trancher pour qui voter, d’ici novembre…
Il a ajouté que si les juifs américains continuaient à voir dans le terrorisme une priorité, et en particulier dans le terrorisme anti-juif, « il sera bien difficile, pour les Démocrates, de conserver le pourcentage élevé des votes juifs dont ils bénéficiaient jusqu’ici. ».
Mais Suzy Stern, une philanthrope fort active à l’Appel Juif Unifié, a dit que M. Kerry avait conquis son vote, tant il l’a impressionné par sa grande maîtrise du sujet. Elle a dit que M. Kerry a raconté de quelle manière il avait passé un savon au président égyptien Hosni Mubarak, pour avoir autorisé des journaux égyptiens à publier des diatribes anti-juives. M. Moubarak lui avait répondu qu’il ne contrôlait pas les éditeurs de ces journaux, a rapporté M. Kerry, qui lui a immédiatement rétorqué : « Vous savez bien que ce n’est pas vrai ! », a raconté Mme Stern, encore toute pâmée.
« Il est tellement cultivé, il s’intéresse à ce problème depuis si longtemps, il connaît tellement bien les acteurs et les situations - et puis, lui, c’est un adulte », a poursuivi Mme Stern, revenue à elle : « Lui, au moins, il nous écoutait, vraiment. »
Abraham H. Foxman, président national de l’Anti-Defamation League, a dit que M. Kerry a ajouté les noms de deux anciens responsables de l’administration Clinton - Samuel R. Berger, ex-conseiller à la sécurité national, et Dennis Ross, envoyé spécial au Moyen-Orient - à la liste des émissaires qu’il envisage d’envoyer au Moyen-Orient.
M. Kerry avait froissé certains fans d’Israël, en décembre, en suggérant deux hommes pour une telle mission, dont certains juifs considèrent qu’ils sont de parti pris contre Israël : James A. Baker III, ex-Secrétaire d’Etat, et l’ancien président Jimmy Carter.
M. Foxman a fait observer que M. Kerry « s’est énormément rapproché des positions du président (Bush) », sur plusieurs questions fondamentales. « Il n’y a plus que l’épaisseur d’un papier à cigarette, entre lui et Bush », a-t-il conclu.



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