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La révolution iranienne et la responsabilité impardonnable de Giscard
Freddy Eytan | Cape
Article mis en ligne le 5 février 2009

Il y a 30 ans, le chah d’Iran, Mohamed Reza Pahlavi, a été contraint de quitter son pays à la suite d’un déferlement d’émeutes et de manifestations islamistes. L’ami fidèle de l’Occident est lâchement abandonné. Celui qui a été le principal fournisseur de l’Etat d’Israël en pétrole part définitivement pour l’exil. Il a été le premier chef d’Etat étranger reçu au château de Versailles par Giscard.

Cinq ans plus tard, le même président français accorde, à Neauphle-le-Château, près de Paris, l’asile politique au père spirituel de la révolution islamiste, l’ayatollah Khomeiny.

Le chef du département des affaires politiques de l’OLP, Farouk Kaddoumi est le premier à être reçu par Khomeiny avec un émissaire libyen. Il s’engage à faire entrer en Iran des armes fournies par la Libye. Il assure qu’il acheminera les cassettes de propagande enregistrées en France pour les distribuer dans toutes les mosquées en Iran. De son côté, Khomeiny s’engage à soutenir par tous les moyens la création d’un Etat palestinien indépendant. Des centaines d’étudiants chiites avaient été formés dans les camps d’entraînement palestiniens en Libye, au Liban et en Syrie et sont étroitement liés aux terroristes allemands, japonais et italiens.

Il est étonnant de constater que non loin de Paris, un véritable réseau de propagande islamique se propageait avec l’appui inconditionnel de l’Internationale terroriste.

Michel Poniatowski, l’instigateur du départ du Chah et de l’hospitalité de Khomeiny en France, ferme les yeux et pourtant les Services de renseignements lui fournissaient chaque jour des rapports accablants sur la présence de terroristes potentiels sur le territoire. Ces Services avaient même suggéré d’expulser Khomeiny vers l’Algérie et en dernière minute Giscard a décidé autrement. Une décision fatale.

Les autorités françaises n’ont pas interdit l’enregistrement de dizaines de cassettes hostiles et menaçantes du vieillard iranien qui prétendait parler au nom de Dieu.

Le 1er février 1979, Khomeiny arrive en grand libérateur à Téhéran par un avion d’Air France mis spécialement à sa disposition. Arafat sera le premier visiteur reçu par le chef de la révolution. L’accueil est enthousiaste et la foule en délire. Le chef de l’OLP affirmera avec fierté que la révolution palestinienne ne tardera pas à triompher et que, grâce à Khomeiny, ses combattants marcheront en vainqueurs dans les rues de Jérusalem, « Al-Qods ».
Les Palestiniens ouvriront des bureaux dans tout le pays et seront les principaux conseillers de sécurité de l’appareil répressif contre les opposants de Khomeiny.

L’OLP formera également des milices chiites qui combattront au Sud-Liban. Neuf mois après le retour de Khomeiny, des étudiants envahissent l’ambassade américaine à Téhéran, et prennent 51 otages américains. Arafat est impliqué. Des combattants palestiniens conduits par Saad Sayel encadreront le coup de force. Pendant plus de six mois, le président des Etats-Unis rangera dans un tiroir les affaires courantes, y compris celles des accords de paix entre Israël et l’Egypte et s’occupera exclusivement de la libération des otages. La suite est bien connue. Le nouveau président américain Barack Obama devrait bien réfléchir avant de prendre une décision sur l’avenir des relations avec Téhéran.

La décision de Giscard d’héberger l’ayatollah iranien en France, puis de lui « offrir » Téhéran a bouleversé totalement l’équilibre stratégique au Moyen-Orient au détriment des pays occidentaux et surtout d’Israël. Cette décision hâtive et maladroite a eu des répercussions néfastes. Elle a déstabilisé toute la région et encourage, aujourd’hui encore, le terrorisme international. Elle a offert à Téhéran un régime abject qui nie la Shoah et prône la destruction de l’Etat sioniste par l’arme nucléaire.

Elle a surtout renforcé les mouvements islamistes fanatiques sur tous les continents et a créé au Sud-Liban un mini-Etat islamiste avec les gardiens du Hezbollah.

Aujourd’hui, Téhéran soutient aussi le Hamas et la dernière rencontre de Khaled Mashal avec Ahmadinejad renforcent ses liens en dépit de la dernière offensive israélienne dans la bande de Gaza.

La révolution islamiste fête son 30ième anniversaire en grande pompe et en se moquant éperdument des accords internationaux. Le projet nucléaire est en voie de développement. La technologie acquise par la Russie, la Chine et la Corée du Nord permet à l’Iran de lancer un satellite spatial et de se doter de missiles balistiques capables d’atteindre Israël et une partie de l’Europe.

Depuis 30 ans le monde s’inquiète de l’étendard chiite et de la déstabilisation du Moyen–Orient mais laisse faire. Par son indifférence et par sa méconnaissance du monde musulman, Valéry Giscard d’Estaing a commis une erreur géopolitique grave et impardonnable. Il est indirectement responsable de l’hégémonie chiite islamiste actuelle.



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