Bandeau
DESINFOS.COM
Slogan du site

Depuis Septembre 2000, DESINFOS.com est libre d’accès et gratuit
pour vous donner une véritable information indépendante sur Israël

Point de presse
Ministère des Affaires étrangères
Article mis en ligne le 28 janvier 2009

Quels sont les noms des journalistes qui interrogent le porte-parole du quai d’Orsay ? En rouge ci-dessous les questions d’un supporter du Hamas. Au point de presse de ce jour, le porte-parole adjoint du ministère des Affaires étrangères et européennes a fait les déclarations et répondu aux questions suivantes, mais de qui ?

(Est-ce que vous confirmez que le gouvernement israélien aurait fait pression sur plusieurs pays européens afin d’éviter que les 27 soutiennent l’initiative française qui consisterait à prendre ou à reprendre le dialogue avec le Hamas en cas de constitution d’un gouvernement palestinien d’union nationale ? C’est ce qu’affirme la presse israélienne ce matin. Est-ce que vous confirmez l’existence de ces pressions et l’existence de cette volonté française à un moment ou à un autre de pouvoir dialoguer avec le Hamas ?)

Je ne confirme pas de telles pressions israéliennes. Je n’en ai pas connaissance.

S’agissant du dialogue avec le Hamas, la position de la France a été réaffirmée à plusieurs reprises. Nous serons disposés à lui parler dès lors qu’il respectera les principes qui guident le processus de paix et au premier chef la renonciation à la violence.

(La violence. Quelle violence ? La violence de l'armée israélienne contre les Palestiniens ? Pourquoi envoyer une frégate au large de Gaza ?)

Ainsi que cela avait été annoncé en fin de semaine dernière, nous avons déployé une frégate porte-hélicoptères qui sera engagée dans les eaux internationales au large de Gaza. C’est le signe que la France s’engage concrètement en vue de la consolidation du cessez-le-feu qui passe par l’action humanitaire, par l’arrêt des trafics d’armes vers Gaza, par la réouverture des points de passage de manière durable, par la reconstruction et par la réconciliation inter-palestinienne. Ces paramètres figurent d’ailleurs dans la résolution 1860 du Conseil de sécurité.

Quant aux violences, nous les condamnons, quels que soient leurs auteurs, quelle que soit leur origine.

En envoyant ce bâtiment de la marine nationale, il ne s’agit pas de participer en aucune manière à un blocus de Gaza mais d’améliorer les capacités de surveillance contre les trafics d’armes illicites. Cette action va de pair avec la réouverture durable, permanente, des points de passage vers Gaza qui est également notre demande.

Nous nous plaçons dans une perspective de consolidation du cessez-le-feu. C’est ce vers quoi tendent nos efforts, vers quoi tend l’action de la communauté internationale dans le prolongement de l’adoption de la résolution 1860. Il y a l’engagement américain avec la mission prochaine de l’envoyé spécial George Mitchell. Javier Solana au nom de l’Union européenne est aussi dans la région afin de consolider le cessez-le-feu.

(Pourquoi continuez-vous de vendre autant d'armes à Israël ?)

Concernant les ventes d’armes françaises à Israël, nous avons eu l’occasion de faire un point assez précis il y a une dizaine de jours, pour souligner leur caractère faible. Israël se trouve à la 42ème place des clients de l’industrie d’armement française et, dans les chiffres des exportations d’armement, figurent des matériels qui sont ensuite réimportés en France et qui participent de projets d’équipement ou de coopération communs.

Notre politique est très vigilante et se fait dans le plein respect des engagements que nous avons pris dans le cadre du code de conduite européen. Je peux vous assurer que nous sommes bien déterminés à continuer à adopter cette attitude de vigilance.

(Louis Michel, le commissaire européen à la Coopération, a déclaré en Israël et à Gaza la responsabilité écrasante du Hamas. Puis il a dit que les valeurs que défend l’Union européenne sont en contradiction totale avec ce que le Hamas porte en lui en tant qu’idéologie. Cela explique-t-il les décisions prises lors du CAG ou bien cela est-il une initiative personnelle ?

Quelle est la position de la France par rapport à ces déclarations ?)

Nous avons - et notamment le président de la République - déclaré au moment du déclenchement des hostilités que le Hamas avait une lourde responsabilité dans les souffrances de la population de Gaza.

Comme nous l’avons dit, nous n’avons pas de dialogue direct avec le Hamas même si nous lui faisons passer des messages par l’intermédiaire de ceux qui ont ce dialogue.

Nous serons disposés à parler au Hamas dès lors que celui-ci respectera les principes du processus de paix, au premier chef la renonciation à la violence. Nous pensons que s’engager sur cette voie est le meilleur moyen de garantir au peuple palestinien un avenir de paix, de stabilité et de sécurité.

(On a martelé ici pendant des mois ce que devait faire le Hamas pour être reconnu et traité comme un interlocuteur valable. Maintenant on dit qu’il faut renoncer à la violence. Quelles sont les conditions aujourd’hui pour que l’on dialogue avec le Hamas ?)

Le mouvement Hamas et la question d’un gouvernement d’entente nationale, de consensus national, de réconciliation nationale inter palestinien sont deux problèmes distincts.

Nous avons toujours insisté sur le respect, par le Hamas, des principes qui guident le processus de paix et en particulier la renonciation à la violence.

Par ailleurs, s’agissant d’un gouvernement d’entente palestinienne, nous soutenons les efforts que mènent avec ténacité les autorités égyptiennes. Nous serons prêts à travailler avec le gouvernement d’entente dans son ensemble dès lors qu’il s’engagerait dans le respect des principes du processus de paix.

(Vous n’exigez plus une déclaration publique, ouverte, du Hamas pour la reconnaissance d’Israël ?)

Je viens d’exposer notre position. Cela me paraît très clair.

(S’agissant de la frégate, est-ce qu’il y a un accord avec l’Egypte ?)

Ce bateau sera dans les eaux internationales. Tout Etat a le droit de faire naviguer dans les eaux internationales un bâtiment de sa marine.

(Dans quel cadre ?)

C’est une mission de surveillance et d’observation dans les eaux internationales dans le cadre d’une approche concertée de la communauté internationale exprimée en particulier dans la résolution 1860 en vue de lutter contre les trafics illicites d’armes vers la bande de Gaza. C’est tout à fait conforme au droit international.

(Le président Bachar el Assad a dit qu’il avait eu des rencontres avec des responsables du Hamas à Damas ?)

Des sénateurs français se sont rendus dans la région ces jours-ci, y compris à Damas où ils ont eu des contacts en toute indépendance puisque, comme vous le savez, le Parlement et les membres du Parlement déterminent souverainement leurs rencontres et leurs entretiens. Ils ont eu un contact avec des responsables du Hamas.

(M. Philippe Marini occupe quel poste auprès du président de la République ?)

Il est sénateur et le président de la République lui a confié une mission d’analyse, d’étude et de contacts au Proche-Orient. Il va notamment au Liban où il a un programme de rencontres avec l’ensemble des forces politiques et les dirigeants libanais. Il me semble qu’il est à Damas aujourd’hui.

(Et les autres sénateurs qui ont été à Damas ?)

M. François-Poncet et Mme Monique Cerisier-Benguigua étaient à Damas la semaine dernière.

(S’agissant du Hamas, ce qui compte c’est le Quartet, pas la France. Je voudrais savoir si le Quartet change sa position. Et pourquoi vous donnez-vous la peine de changer de position par rapport au Hamas ?)

Je ne crois pas que l’on puisse dire que la France n’est pas un acteur dans la région. Au contraire, les initiatives et les résultats qui ont été engrangés, notamment par le président de la République et le ministre, démontrent le contraire.

S’agissant du Quartet, c’est l’Union européenne qui y siège. La position de l’Union européenne est le résultat d’échanges, de concertations qui se sont poursuivies hier à Bruxelles notamment lors du Conseil Affaires générales et Relations extérieures. Il y a eu un plan de travail, un programme de travail, un plan d’action qui a été développé et qui contient un certain nombre d’orientations. Parmi celles-là, il y a le soutien à la réconciliation inter palestinienne et le soutien à la relance du processus de paix. Le Quartet a un rôle fondamental à jouer dans cette perspective. Au sein du Quartet, l’Union européenne a un rôle tout à fait majeur à jouer. Nous avons dit tous ces derniers mois que nous souhaitions que le Quartet soit engagé de manière plus concrète dans l’accompagnement du processus de paix. Et maintenant, dans la relance du processus de paix.

(Mais vous n’avez pas obtenu de l’Union européenne qu’elle change sa position ? Deuxièmement, où en sont vos contacts avec les Etats-Unis ? Quelque chose est-il prévu avec M. Mitchell ?)

Sur le premier point, la discussion qui a eu lieu hier n’était pas directement dirigée en vue d’adopter une position pour une prochaine réunion du Quartet.

C’est une discussion, ce sont des échanges qui interviennent notamment après les dîners de travail que les ministres ont eu d’une part avec Mme Livni et d’autre part avec un groupe de ministres arabes et le ministre turc. Ces échanges visaient à développer des principes sur lesquels nous nous sommes accordés, un programme de travail de l’Union européenne en vue de consolider le cessez-le-feu.

S’agissant des Etats-Unis, il y a eu hier un contact téléphonique entre le président de la République et le président Obama et la question du Proche-Orient a été évoquée. Bernard Kouchner avait eu la semaine dernière un entretien avec Hillary Clinton. Nous sommes donc sur cette question en contact très étroit avec nos partenaires américains. Javier Solana et George Mitchell se trouvent sur place en ce moment. Nous allons rester en contact avec l’administration américaine aussi bien à Washington qu’à Paris, à travers ses différents représentants. Je ne vous le dis pas officiellement, mais George Mitchell sera en principe à Paris lundi prochain.

(Avez-vous aidé la délégation française d’élus qui est cette semaine à Gaza ?)

Ils nous avaient informés et nous avons facilité leur accès et leurs déplacements dans les zones où ils se sont rendus par l’intermédiaire de nos services sur place, que ce soit l’ambassade de France au Caire, le consulat général à Jérusalem ou l’ambassade à Tel-Aviv.



Haut de page
Réalisé sous SPIP
Habillage ESCAL 4.5.87
Hébergeur : OVH