La presse israélienne reprend les propos tenus hier par le président américain, Barack Obama, qui s’est engagé à promouvoir la paix au Proche-Orient « de manière déterminée et combative ». M. Obama, qui visitait hier le Département d’Etat, a réaffirmé l’engagement des Etats-Unis en faveur de la sécurité de l’Etat d’Israël et du droit d’Israël à se défendre.

Il a toutefois fait part de son inquiétude face à la situation humanitaire dans la bande de Gaza et a appelé à l’ouverture des points de passage sous surveillance de la communauté internationale et de l’Autorité palestinienne.

Selon le Yediot Aharonot, la ministre des Affaires étrangères, Tzipi Livni, s’est entretenue hier avec la secrétaire d’Etat Hillary Clinton et s’est félicitée des propos du chef d’Etat américain.

Selon un haut responsable israélien cité par le Haaretz, le nouvel émissaire américain au Proche-Orient, George Mitchell, pourrait se rendre en Israël avant les élections législatives du 10 février prochain.

Le Hamas réclame l’ouverture des points de passage sans lien avec Guilad Shalit

Le Hamas refuse que l’ouverture des points de passage avec la bande de Gaza dépende des avancées dans les négociations sur la libération du soldat israélien Guilad Shalit, comme le réclame Israël. En outre, écrit le Maariv, l’organisation a fait savoir hier que ses revendications n’ont pas changé et qu’elle réclame la libération de tous les prisonniers qui figurent sur la liste remise à l’Egypte.

Mushir al-Misri, un des porte-parole du Hamas à Gaza a déclaré hier qu’on ne peut pas lier la reconstruction de la bande de Gaza et la libération de Guilad Shalit. « La reconstruction de la bande de Gaza est une question purement humanitaire. Les pays arabes et la communauté internationale doivent assumer leurs responsabilités, surtout après leur silence et leur incapacité à stopper l’agression israélienne », a-t-il déclaré.

Du côté israélien, le Shabak, le service de renseignement intérieur, a fermement démenti les informations publiées hier dans la presse et selon lesquelles le directeur du service, Yuval Diskin, aurait assoupli sa position concernant la libération de prisonniers du Hamas. Dans un communiqué, le Shabak a dénoncé une « utilisation manipulatrice » de sa position. Selon un haut responsable des services de sécurité, l’information démentie aurait pour origine le bureau du Premier ministre. Témoignages d’habitants de la bande de Gaza

Le Yediot Aharonot publie un article de Lorenzo Cremonesi, correspondant du quotidien italien Corriere della Serra dans la bande de Gaza. Il y rapporte des témoignages d’habitants de la bande de Gaza qui décrivent, sous couvert d’anonymat, comment les hommes du Hamas se sont introduits dans les maisons et se sont positionnés à proximité d’hôpitaux, d’écoles et d’installations appartenant aux Nations-Unies, traitant ceux qui s’opposaient à eux de collaborateurs.

Le journaliste italien reprend aussi les propos d’un médecin de l’hôpital Shifa à Gaza selon lequel le bilan des victimes aurait été « gonflé » par le Hamas. Selon lui, il y aurait eu entre cinq cents et six cents tués, pour la plupart des jeunes de 17 à 23 ans recrutés par le Hamas et ce alors que le ministère palestinien de la Santé donne le chiffre de 1 315 victimes. Les autorités militaires israéliennes estiment elles que près de mille Palestiniens ont été tués au cours de l’opération militaire, dont deux tiers étaient des activistes du Hamas.

Le Haaretz publie quant à lui le témoignage d’un membre du Fatah qui décrit les persécutions qu’a infligé le Hamas aux membres de son organisation durant l’opération israélienne. Selon l’Autorité palestinienne, au moins dix-neuf militants du Fatah ont été tués par le Hamas et quatre-vingts ont subi des châtiments corporels tels que des tirs dans les jambes. En outre, près de quatre cents militants du Fatah et d’autres organisations sont détenus dans les prisons de la bande de Gaza.

* Intérieur

Sondages

A dix-huit jours des élections législatives, le Maariv publie un sondage qui place le Likoud en tête avec 28 sièges, un score sans changement par rapport au sondage de la semaine dernière. Kadima arrive en deuxième position avec 24 sièges, deux de moins que la semaine dernière. Le parti travailliste, qui perd un siège, est crédité de 16 sièges et se retrouve à égalité avec Israël Béteinou, le parti d’Avigdor Lieberman, qui remonte de deux sièges. Ces résultats, écrit le journal, traduisent un renforcement du bloc de droite au détriment de Kadima et du parti travailliste.

Selon le sondage publié par le Yediot Aharonot, le Likoud obtiendrait 29 sièges, Kadima 25, le parti travailliste 17 et Israël Béteinou 14. Par ailleurs, 35 % des Israéliens préfèrent voir le président du Likoud, Binyamin Netanyahu, au poste de Premier ministre contre 26 % qui lui préfèrent la présidente de Kadima, Tzipi Livni, et 14 % qui lui préfèrent le président du parti travailliste, Ehud Barak.

Hier, rapporte le Maariv, le parti travailliste a tenu son premier meeting électoral depuis la fin de l’opération militaire dans la bande de Gaza. A cette occasion, Ehud Barak a souligné qu’il n’a pas renoncé au poste de Premier ministre. « On me propose généreusement le portefeuille de la Défense. Merci du compliment. En Israël, quelqu’un qui sait faire face aux questions de défense sait aussi prendre des décisions dans d’autre domaines complexes. Je vous le dis aujourd’hui : Je suis candidat au poste de Premier ministre de l’Etat d’Israël. Moi aussi je suis capable de lire les sondages, mais la réalité est plus forte que les sondages », a déclaré M. Barak.

Auparavant, le cabinet d’Ehud Barak a qualifié de « pathétiques » les propos du Premier ministre Ehud Olmert qui, dans une interview accordée au Maariv, a accusé Ehud Barak d’incompétence et déclaré hier qu’aucun Premier ministre n’avait échoué comme Ehud Barak.