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Actualités diplomatiques du ministère des Affaires étrangères
Point de presse du 20 janvier 2009
Article mis en ligne le 21 janvier 2009

(Il était question de l’envoi d’un navire hôpital au large de Gaza. Est-ce que l’on en parle encore au moment où l’on continue de voir des images insoutenables et au moment où il doit être plus facile d’envoyer cenavire au large de Gaza après le cessez-le-feu ?)@

Votre question me permet de faire le point sur l’implication française dans l’aide humanitaire pour Gaza. Il y a trois niveaux importants.

Le premier est pour nous absolument majeur : celui du travail diplomatique et politique qui a été fait pour obtenir un cessez-le-feu, parce que la meilleure manière de protéger les populations civiles est que les violences s’arrêtent. Il s’agissait aussi d’appeler régulièrement et fortement au respect du droit international humanitaire, y compris en demandant que certaines armes ne soient pas utilisées, comme les armes au phosphore. De ce point de vue, la situation aujourd’hui du fait du cessez-le-feu est beaucoup plus satisfaisante que la situation dans laquelle étaient les populations lorsqu’elles subissaient les conséquences du feu.

Deuxièmement, nous avons débloqué en urgence plus de trois millions d’euros afin d’aider des acteurs opérationnels sur le terrain qui travaillaient y compris pendant la période des combats. Il s’agit principalement des deux agences des Nations unies qui étaient plus directement impliquées, l’UNRWA et le Programme alimentaire mondial, avec un million d’euros chacune. Puis, pour un peu plus d’un million d’euros des ONG locales - comme la Palestinian Medical Relief Society (PMRS), organisation palestinienne qui fait un travail remarquable auprès des populations à Gaza - et des ONG internationales - principalement des ONG françaises. Donc il s’agit de plus de trois millions d’euros qui ont déjà permis d’acheminer de l’aide, y compris pendant la période des combats.

Troisièmement, l’envoi de personnels et de biens humanitaires concerne déjà sept avions. Deux ont été envoyés la semaine dernière à partir de Paris et sont arrivés à l’aéroport Ben Gourion à Tel Aviv. Le matériel, correspondant à plus de 70 tonnes, a été déchargé et transféré à Gaza. Par ailleurs, par la voie d’Al-Arich, quatre avions ont été envoyés dimanche avec notamment des équipes médicales, du matériel médical permettant de traiter 500 blessés, une équipe de déminage et trois stations d’assainissement de l’eau permettant de générer l’eau potable dans de grands volumes. Ce matériel est parti dimanche ; il est arrivé à Al-Arich et est convoyé à partir d’aujourd’hui à l’intérieur de Gaza. L’équipe médicale entre également aujourd’hui à Gaza ; elle va travailler à l’Hôpital européen, situé entre Khan Younes et Rafah. Une vingtaine de personnels médicaux dont seize chirurgiens, réanimateurs sont en train d’entrer dans Gaza pour pouvoir commencer à travailler très rapidement.

Un septième avion est parti hier vers Al-Arich.

Nous avons insisté sur une chose très importante pendant la période des combats : l’impératif du cessez-le-feu afin que les services et équipes humanitaires puissent accéder à la population de Gaza.

Il y avait un projet de navire hôpital. Ce n’était peut-être pas l’option la plus opérationnelle pour répondre aux besoins. Nous avons examiné techniquement cette option mais les modalités actuelles du déploiement de l’aide nous paraissent pouvoir répondre aux besoins.

(Vous avez parlé d’une action diplomatique qui a abouti à un cessez-le-feu. Or, les deux cessez-le-feu sont unilatéraux. Par ailleurs, y aurait-il eu des négociations qui n’avaient pas été annoncées, poussant le président de la République à annoncer une conférence internationale ? Le Hamas sera-t-il invité à cette conférence, comme cela s’est passé avec le Hezbollah en 2006 ?)

Il y a eu une activité diplomatique et politique intense, notamment dans le cadre de la médiation française qu’avait menée le président de la République début janvier et qui a abouti à la proposition de l’initiative égyptienne. Nous avons travaillé très étroitement avec l’Egypte vers une sortie de crise. Par ailleurs, je vous rappelle la résolution du Conseil de sécurité adoptée lorsque Bernard Kouchner était à New York pour présider le Conseil de sécurité. Sur ce socle, le travail a été mené principalement par les responsables égyptiens avec notre soutien total et notre appui régulier et constant et le travail d’autres acteurs.

Ce qui nous paraissait impératif, c’est qu’il y ait un double cessez-le-feu unilatéral ou conjoint. Le résultat est là, il faut qu’il soit respecté durablement de part et d’autre.

Il fallait impérativement un cessez-le-feu parce que c’était urgent pour les populations qui ont terriblement souffert, mais évidemment il faut une sortie de crise permettant d’avoir une situation stabilisée durable et un retour vers le processus de paix aboutissant à deux Etats vivant côte à côte en sécurité dont un Etat palestinien.

Il est encore trop tôt pour savoir à ce stade qui sera représenté et quel sera le niveau de représentation dans le cadre d’une conférence internationale. L’un des facteurs majeurs de ce processus de sortie de crise et plus largement d’une paix durable est la réconciliation inter-palestinienne que nous souhaitons et que nous encourageons très vivement afin d’aboutir à la création d’un Etat palestinien le plus rapidement possible.

(Cela veut dire intégrer le Hamas dans un gouvernement d’unité nationale ? Exigez-vous du Hamas les mêmes conditions pour qu’il puisse accéder à une reconnaissance ? Même s’il intègre ce gouvernement ?)

Les modalités de mise en oeuvre de la réconciliation inter-palestinienne appartiennent avant tout aux Palestiniens. Nous soutenons très fortement cette dynamique et nous pensons que c’est un élément majeur pour la paix. L’élément fondamental est la renonciation à la violence.

(Il y avait dans le passé un gouvernement d’union nationale palestinien et vous avez refusé à l’époque de recevoir certains ministres de ce gouvernement appartenant au Hamas, alors votre position va t-elle changer aujourd’hui et pourquoi ?)

Je ne reviendrai pas sur le passé. Nous sommes prêts à travailler avec un gouvernement d’union nationale qui respectera les principes du processus de paix et s’engagera dans les négociations avec Israël pour la création d’un Etat palestinien vivant aux côtés d’Israël dans la paix et la sécurité.

(Le roi d’Arabie Saoudite a déclaré hier que l’initiative arabe de paix qu’il a proposée ne restera plus sur la table pour longtemps, avez-vous une réaction ?)

Une dynamique doit s’ouvrir et doit aboutir rapidement à une conférence internationale qui permette la création d’un Etat palestinien. Les éléments de l’initiative arabe de paix restent pour nous un élément important.

(Pour arriver à la paix, vous aviez dit qu’il fallait assurer la sécurité d’Israël, comment cela peut-il se faire et va t-il y avoir une résolution des Nations unies pour régler ce problème de sécurité ?)

La résolution 1860, nous le pensons comme beaucoup d’autres, est un bon outil pour permettre à la fois le cessez-le-feu et une sortie de crise.
Cette dernière est notamment conditionnée par deux éléments importants : le contrôle du trafic d’armes et l’ouverture des points de passage, la fin du blocus de Gaza qui pénalise la population palestinienne. Il y a interaction entre ces deux éléments.

Il faut une lutte efficace contre le trafic d’armes et qu’il y ait une ouverture des points de passage qui permette à la population de Gaza de vivre dans des conditions satisfaisantes.

La résolution 1860 exprime clairement l’impératif de cessez-le-feu et définit les paramètres d’une sortie de crise. Cette résolution constitue une excellente base, s’il faut d’autres textes pour faciliter la mise en oeuvre de dispositions pratiques du texte de la résolution, pourquoi pas ?
Il n’y a pas de décision prise à ce stade.

(Est-ce que la France lancera les invitations de cette conférence internationale pour la paix ? Les ministres des Affaires étrangères européens vont-ils se réunir pour discuter des modalités de cette conférence ?)

Nous verrons le moment venu qui organisera et quel sera le niveau de représentation de la conférence internationale. Il faut, comme le président de la République l’a rappelé, que nous avancions vers cette conférence car il faut avoir un événement politique fort qui permette d’aboutir à la création d’un Etat palestinien.

Par ailleurs, il y a deux réunions cette semaine à Bruxelles.
L’une se tiendra mercredi et à cette occasion la Présidence a invité la ministre des Affaires étrangères israélienne, Mme Tzipi Livni. Une autre se tiendra dimanche, pour laquelle la Présidence de l’Union européenne a invité l’Autorité palestinienne et un certain nombre de pays arabes. Nous verrons si la question de la conférence internationale pour la paix sera évoquée lors de ces réunions.

(Qu’espérez-vous de cette conférence ?)

C’est une conférence qui, nous l’espérons, sera décisive, notamment pour la création d’un Etat palestinien.

(Le président de l’Assemblée nationale libanaise a affirmé hier que les services compétents connaissaient l’identité du ou des groupuscules qui ont tiré des roquettes sur Israël. Est-ce que le Quai d’Orsay a été informé du résultat de cette enquête par le biais de la FINUL et plus particulièrement du contingent français ?)

Je n’ai pas connaissance des derniers développements mais par définition, les résultats d’une enquête de la FINUL ont vocation a être communiqués aux membres des Nations unies.

(Amnesty International a envoyé des lettres aux cinq membres du Conseil de sécurité pour demander que la Cour pénale internationale se saisisse de la situation à Gaza. J’imagine que vous avez reçu la lettre d’Amnesty International, quelle est votre réponse ?)

Nous sommes concentrés sur un impératif qui est que le cessez-le-feu soit respecté durablement, qu’il y ait une véritable sortie de crise et qu’il y ait une perspective de paix retrouvée. Qu’il y ait des interrogations sur le respect du droit international humanitaire en situation de conflit c’est un autre sujet. A ce stade notre objectif est une sortie de crise effective avec la mise en oeuvre de la résolution 1860 et un cessez-le-feu durable.



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