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Un bilan biaisé
Par David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit internaitonal
Article mis en ligne le 19 janvier 2009
dernière modification le 20 janvier 2009

Nous avons, à différentes reprises, déploré le manque d’objectivité de la grande presse quotidienne française. Malheureusement, sur Internet, il en est, parfois de même. Nous en voulons pour preuve le « premier bilan humain après 22 jours de combats (mis à jour) » paru le 19 janvier sur le site de Rue89, qui se présente comme un « site d’information et de débat sur l’actualité, indépendant et participatif ».

Zyneb Cryef, qui nous avait interviewé, il y a quelques mois, à propos de la reconnaissance de l’Abkhazie et de l’Ossétie par la Russie, avait, à l’époque, fait preuve d’un certain recul au regard des événements, que, malheureusement, nous n’avons pas retrouvé à propos de ce bilan sur Gaza.

Son « bilan » est en effet présenté de façon accablante pour Israël et pas toujours crédible.

« 1300 palestiniens ont été tués, dont plus de 410 enfants et 108 femmes, selon le dernier bilan des services d’urgences de Gaza », donc palestiniens. Or, rien ne permet d’affirmer la véracité de la source d’information, surtout s’agissant du nombre d’enfants et de femmes.

Quant aux « quelques 500 militants et cadres du mouvement » Hamas, qui auraient été tués, certes, le rédacteur en question ne pouvait, sans doute pas, parler, lui, de « terroristes ». Mais l’expression « membres » eut été plus neutre que celle de « militants et cadres », soulignant l’activisme d’un mouvement, dont l’objectif est la destruction de l’Etat d’Israël, déjà entreprise, en quelque sorte, à travers les attentats et les lancements de roquettes.

Le bilan des pertes du côté israélien : « 13 personnes ont été tuées, dont 3 civils, 80 civils ont été blessés, dont quatre très grièvement, 113 soldats israéliens ont été blessés » fait évidemment apparaître , implicitement, la « disproportion » des pertes, surtout comparée aux « plus de 5 300 personnes » palestiniennes blessées.

Bien évidemment, aucune référence à ce que les pertes civiles palestiniennes sont dues au fait que les infrastructures du Hamas et leurs utilisateurs étaient, volontairement, installés dans des zones civiles très peuplées (près de 6 000 habitants au km2). De sorte que si, dans l’absolu, les pertes civiles palestiniennes sont, certainement, plus importantes que les pertes israéliennes, il n’en demeure pas moins que, comme nous l’avons déjà souligné, précédemment, cela témoigne, cependant d’une grande retenue de la part des forces israéliennes, compte tenu de leur puissance de feu.

La même remarque s’impose quant au fait que « de nombreux bâtiments abritant aussi bien des militants du Hamas que des civils ont été détruits » et si « des milliers de Palestiniens se retrouvent ainsi à la rue », c’est oublier les conditions de logement précaires, d’un grand nombre de Gazouis (rappelons qu’Israël a toujours été critiqué quand il a voulu améliorer les conditions d’hébergement des habitants à l’époque, en les installant dans des bâtiments en dur, à l’époque où il occupait le territoire).

Certes « des obus israéliens sont tombés près de trois écoles et d’un centre de santé administrés par les Nations Unies », mais c’est oublier qu’il est établi que comme à l’accoutumée les lâches du Hamas se camouflent et procèdent à leurs tirs aux abords de ces établissements, dans l’espoir que la réaction israélienne ne pourra qu’avoir des effets dévastateurs sur les civils leur servant de « boucliers humains ».

Quant aux accusations lancées à l’égard d’Israël par le président de l’Assemblée générale de l’ONU, l’ancien terroriste sandiniste nicaraguayen Miguel d’Escoto, elles tranchent singulièrement avec la réserve dont doit, traditionnellement (si l’on met à part le cas de l’actuel président algérien Bouteflika, lorsqu’en tant que ministre des affaires étrangères de son pays il occupa le même poste en 1974) faire preuve ce responsable.

Bien évidemment, Rue89 croit devoir évoquer les accusations de Human Rights Watch) sans faire état des précisions apportées tant par le Quai d’Orsay (que nous avons signalées précédemment) que par le CICR établissant qu’Israël ne peut, en aucune façon être accusé d’avoir utilisé certaines armes,en violation du droit international.

Le fait que du fait de la densité de population, déjà rappelée, il y a eu quelques centaines de civils tués,s’explique uniquement par le souci du Hamas de se tenir aussi près que possible d’eux, provoquant, ainsi, un amalgame.

Ce n’est pas à Israël qu’il faut reprocher de ne pas respecter la distinction entre civils et combattants, mais au Hamas qui, bien au contraire, tient à provoquer le maximum de victimes parmi leurs compatriotes, même, et surtout, non combattants.

Reste, évidemment, l’accusation relative aux « journalistes étrangers tenus loin de Gaza ».

Or, indépendamment du souci de ne pas leur faire courir des risques certains (comme en témoigne la mort de quatre journalistes arabes que signale Rue89), les Israéliens ont – et c’est leur droit – voulu tirer la leçon des manœuvres de manipulation évidente, dont les étrangers font systématiquement l’objet de la part de leurs adversaires..

Il suffit d’évoquer les déclarations de certains médecins étrangers, qui, à partir, de faits – malheureusement - constatés au cours de leur mission humanitaire ont cru devoir généraliser et faire état de faits, dont, en aucun cas, ils n’avaient pu être les témoins., contribuant, ainsi, volontairement à une mise en cause de principe de l’opération israélienne.

Dommage que s’agissant de la situation à Gaza, Rue89 ait, ainsi, rejoint la cohorte des désinformateurs.



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