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Halte au politiquement (in)correct
Par David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit international
Article mis en ligne le 11 janvier 2009

Israël a conditionné son acceptation d’un cessez-le-feu d’une part, à l’arrêt des tirs de roquettes par le Hamas et d’autre part, à l’arrêt de la contrebande d’armes depuis le territoire égyptien. Car, il est évident – et la recrudescence des tirs de roquettes depuis la fin de la « trêve » en décembre, le prouve – le Hamas a profité de la trêve pour renforcer son arsenal de matériels et d’explosifs.

C’est, d’ailleurs, la même situation au sud-Liban, où, depuis 2006, le Hezbollah, n’ayant pas été désarmé - contrairement à la résolution 1701 du Conseil de sécurité – a non seulement, reconstitué, mais même accru son potentiel militaire, sous l’œil débonnaire des quelques 15 000 casques bleus, ce qui illustre parfaitement l’inutilité de cette force (sic) internationale.

On relèvera que l’Egypte refuse toute force internationale ou même des observateurs sur son territoire en vue de contrôler la contrebande d’armes, arguant que cette contrebande se ferait, en réalité, par voie maritime.

Or, on ne peut pas, en même temps, accuser Israël de procéder à un blocus, également par voie maritime, ou, en tout cas, à un contrôle étroit des abords de la côte de la Bande de Gaza (comme l’attestent les difficultés des bateaux de « pèlerins de la paix » d’en approcher) et soutenir, en même temps, qu’Israël laisserait passer cet approvisionnement.

En réalité, comme Israël l’a, périodiquement fait savoir publiquement – mais moins, à l’heure actuelle, sans doute pour ménager ce pays, susceptible d’infléchir l’ardeur sanguinaire du Hamas – ce sont les Egyptiens qui sont les vrais responsables de cette contrebande d’armes.

A cet égard, nous en voulons pour preuve, les indices indiscutables de la complicité des autorités égyptiennes,, dont fait état, dans Le Figaro , daté des 10-11 janvier (Dans le secret des tunnels de Gaza ), Georges Malbrunot, ancien correspondant du journal dans la Bande de Gaza, qui, à l’époque, ne témoignait d’aucune empathie particulière pour Israël.

« Au Caire, tous les diplomates le reconnaissent : la sécurité égyptienne n’ignore rien de cette contrebande en tout genre, véritable soupape pour une région lointaine délaissée par les autorités » écrit le journaliste, donnant des précisions sur la corruption, dont font preuve les policiers égyptiens.

Et on ne peut que s’étonner de l’optimisme de Georges Malbrunot qui, après avoir reconnu « qu’après avoir beaucoup rechigné, les Egyptiens ont enfin accepté de sécuriser leurs frontières » déclare avec quelque naïveté « Jusqu’où peuvent-ils aller ? ».

L’Egypte n’est – malheureusement pas – un pays démocratique où l’on peut se livrer impunément à n’importe quelle activité.

Dans ce reportage, on apprend, en effet, que « côté égyptien, on compterait environ 850 entrées de cavités et 1 250 à Rafah, chez les Palestiniens, sur quatorze kilomètres de frontières ».

Qui nous fera croire que l’Egypte ne pourrait pas mettre fin à cette contrebande ?

Il suffirait de déclarer cette bande de territoire zone « non aedificandi », c’est à dire inconstructible, voire d’accès soumis à contrôle strict.

Le fait que l’Egypte ait dû accepter la démilitarisation de sa frontière avec Israël, dans le cadre du traité de paix conclu avec Israël, en 1979, ne l’empêche en aucune manière de faire respecter la loi sur son territoire.

C’est une tâche qui relève des forces de police et non de l’armée.

C’est le manque de volonté évident, qui a permis au Hamas et lui permettrait encore de renforcer ses capacités de nuisance.

Et Georges Malbrunot d’évoquer la visite de parlementaires américains l’été dernier, visite, au lendemain de laquelle Le Caire « s’était résolu à inonder les entrées d’une douzaine de tunnels ». Mais, non sans malice, le journaliste cite les propos d’un habitant de la zone racontant qu’il s’agissait « de vieux passages hors d’usage….on avait bien compris qu’il s’agissait simplement de faire plaisir aux Américains »……

Bref, il est politiquement incorrect de rendre Israël responsable de la situation, alors que la faute en incombe à l’Egypte.

Que l’on se rappelle « Septembre noir », au cours duquel Hussein de Jordanie n’a pas hésiter à faire subir des pertes sanglantes à l’OLP, l’obligeant à fuir le territoire jordanien et devant le refus de Hafez el Assad de l’admettre sur son territoire, l’OLP s’était réfugiée dans le sud-Liban, transformant cette région en Fatahland, base de départ et/ou de repli pour les actions terroristes en direction d’Israël.

Pour terminer, nous nous permettrons quelques commentaires sur l’ « ampleur » des manifestations anti-israéliennes de ces derniers jours, dans différents pays du monde.

Il y aurait eu, hier, 20 000 manifestants à Jakarta, capitale d’un pays de 100 millions de musulmans, mais – et c’est ce qui est inquiétant – « 123 000 » manifestants (on relèvera la précision au millier près) en France, pays de 5 millions de musulmans seulement, dont de 30000 à 100 000 à Paris.

Il est vrai que, comme l’a relevé Michel Gurfinkiel (LA RATP ET LA PALESTINE), la RATP elle-même a, sans doute, contribué à l’ampleur de cette manifestation, ayant jugé utile d’apposer des affiches aux arrêts du bus 76 pour annoncer des perturbations, en raison d’ « une manifestation de solidarité avec la Palestine ». Ce qui ne pouvait manquer de passer pour un encouragement implicite à venir manifester, dans la mesure où, généralement, la RATP se borne à évoquer des perturbations, sans éprouver le besoin d’en donner la raison.

Enfin, dernier sujet d’inquiétude, l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), majoritaire au sein du Conseil français du culte musulman, et à ce titre, interlocuteur officiel des institutions publiques françaises accuse, explicitement, Israël de commettre un « génocide » dans la Bande de Gaza.

On sera, en revanche, réconforté par la nouvelle diffusée par l’AFP – et reprise par Le Monde du 10 janvier, selon laquelle, aux Etats-Unis, « le Congrès prépare des résolutions de soutien à Israël ».

Tiens, tiens, ce n’est pas une initiative de George W. Bush…..

Ce qui rend encore plus dérisoire, pour ne pas dire indécent, la manifestation organisée à Tel Aviv par le mouvement «  La paix maintenant  », qui a rassemblé quelques centaines de manifestants.



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