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Réponse aux donneurs de leçon
Par David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit international
Article mis en ligne le 10 janvier 2009

Il y a une critique à laquelle l’équipe éditoriale du journal Le Monde peut échapper c’est celle d’être versatile. Elle ne manque, en effet, aucune occasion de soutenir ceux qui, envers et contre tout, admettant la respectabilité du Hamas, considèrent qu’il faut négocier avec les responsables (sic) de ce mouvement.

Après avoir donné la parole, il n’y a pas si longtemps, à un ancien directeur du département Afrique du nord-Moyen Orient du Quai d’Orsay, devenu « chercheur » (www.desinfos.com/spip.php?page=arti...), c’est, cette semaine, Robert Malley qui, avait déjà déclaré en juin 2007 : « Sans accorder un rôle au Hamas, il ne peut y avoir ni sécurité ni processus de paix », qui revient à la charge, dans le numéro daté du 8 janvier, relayé dans l’éditorial du journal, le même jour.

Pour en revenir à Robert Malley, lui aussi devenu en quelque sorte « chercheur », lui, à l’ International Crisis Group (organisation non gouvernementale multinationale, qui, d’après Wikipedia, s’est assignée la mission de « prévenir et résoudre les conflits meurtriers grâce à une analyse de la situation sur le terrain et des recommandations indépendantes ».

A titre anecdotique, on relèvera que cette ONG a été fondée, en 1994, et sans doute financée, par George Soros, qui, en dehors de ses activités caritatives, est plus connu pour ses « coups » boursiers aventureux au moyen de «  hedge funds ».

Sur un plan plus sérieux, il faut rappeler que Robert Malley et, c’est ce qui fait, en grande partie sa réputation, fut un conseiller du président Clinton, mais pour l’instant – et heureusement – si le président américain élu a demandé à plusieurs conseillers de l’ancien président de reprendre du service à ses côtés – y compris sa femme Hilary – il n’a pas fait appel à cet « oiseau de mauvais augure ».

Comment peut-on sérieusement demander à Israël de dialoguer même « prudemment » (comment peut-on faire ?) avec des gens qui, à la différence d’Arafat qui , lui, avait, au moins, déclaré que des dispositions analogues se trouvant dans la charte de l’OLP étaient « caduques », ont toujours agi en conformité avec leur Charte.

Nous nous bornerons, ici – v. sur ce site le lien qui renvoie à l’intégralité du texte - à retenir qu’après avoir indiqué que « la solution pacifique et les conférences internationales sont contraires aux principes du Mouvement de résistance islamique », la Charte du Hamas, adoptée en 1988 , indique qu’ « il n’y a pas de solution à la question palestinienne si ce n’est à travers le Jihad (art. 13) et que « le Jihad pour la libération de la Palestine est un devoir individuel » (article 14), ce que font, effectivement, les terroristes qui se font exploser en provoquant la mort d’Israéliens, respectant ainsi, du même coup, l’appel au meurtre des Juifs contenu dans l’article 7 de ce texte.

Connaît-on, dans l’histoire, un seul exemple de dirigeants d’un Etat souverain qui ont accepté de discuter avec des gens qui ne vous promettent la vie sauve que pour la durée d’une trêve de 10 ans (et encore seront-ils obéis par les fanatiques qu’ils ont endoctrinés depuis leur plus jeune âge, comme le montrent photos, films et émissions de télévision ?) .

Car l’article 11 de la Charte est clair : « la Palestine est une terre islamique consacrée aux générations musulmanes jusqu’au jour du jugement ».

C’est la fameuse doctrine du « dar el islam », défendue par de nombreux juristes musulmans, en dehors même du cercle palestinien.

Au passage, nous signalerons – au risque d’être critiqué par un certain nombre d’internautes – que nous avons trouvé relativement mesurée la présentation du dossier spécial sur Gaza, publié dans le numéro daté du 9 janvier.

On y lit qu’effectivement des dispositions de la Charte « abondent en références antisémites ». C’est le moins que l’on puisse dire.

Mais s’il est vrai que « le Hamas ne se réfère plus à cette charte depuis très longtemps », cela s’explique très simplement par le fait qu’il est inutile de rappeler le texte de base, dès lors qu’on agit en conformité avec l’objectif que l’on s’est fixé.

On signalera, également, la naïveté dont fait preuve, dans l’historique qu’il développe sur deux pages, l’ineffable Michel Bôle-Richard, qui raconte que « Gaza débarrassée de la présence militaire israélienne croit en la résurrection. On parle d’y créer le , de faire venir les touristes, de construire des stations balnéaires. Mais les espoirs sont de courte durée. Les Israéliens sont partis, mais ils restent à la porte ».

Effectivement, où vouliez-vous qu’ils aillent….

Et de poursuivre « Bientôt plus aucun travailleur palestinien ne peut se rendre en Israël et il y a longtemps que les Israéliens ne viennent plus faire leurs emplettes à Gaza. L’isolement s’accentue ».

Et alors, qu’est-ce qui a empêché, nous l’avons déjà dit, les Palestiniens de se mettre au travail chez eux avec l’aide internationale, qui leur était prodiguée (aide qui avait déjà permis la construction de somptueuses villas au profit des apparatchiks du Fatah) ?

Bref, il ne suffit pas de répéter, à satiété, qu’il faut discuter avec le Hamas, il faudrait, en premier lieu – pour reprendre une expression utilisée à l’époque de la guerre d’Algérie, lorsqu’il fut question de discuter avec le FLN, que les terroristes « laissent leurs armes au vestiaire »……



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