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Point de presse du 8 janvier 2009 [qui fera date ...]
Ministère des affaires étrangères et européennes
Article mis en ligne le 9 janvier 2009

Au point de presse électronique de ce jour, le porte-parole du ministère des affaires étrangères et européennes a fait les déclarations et répondu aux questions suivantes :

(Un communique de l’Elysée hier a dit qu’Israël a accepté le plan franco-egyptien. Les Israéliens ont dit simplement qu’ils ’’welcome’’ le plan. Pourquoi cette différence ? Qu’est-ce que les Israéliens ont-ils accepté ? Quels points avez-vous à régler ? Est-ce que les roquettes tirees du Liban vont mettre en danger ce plan ? Etes-vous optimistes pour les discussions au Caire aujourd’hui ?) ’’Les autorités israéliennes ont accueilli favorablement l’approche proposée par le président de la République et le président Moubarak. C’est dans cette perspective qu’une délégation israélienne se rend dès aujourd’hui au Caire. L’approche proposée vise à obtenir : 
 un cessez-le-feu permettant le déploiement de l’aide humanitaire d’urgence à Gaza et intégrant l’arrêt durable des tirs de roquettes et donc la fin des trafics d’armes à destination du Hamas, ainsi que la cessation des opérations militaires et le retrait des forces israéliennes. 
 la réouverture des points de passage avec Israël et l’Egypte, l’enclenchement d’un effort de reconstruction de Gaza, des échanges de prisonniers et le retour aux négociations en vue d’un règlement d’ensemble. La France appuie pleinement les efforts en cours de l’Egypte qui poursuit actuellement avec l’ensemble des parties le travail de mise en oeuvre de la dynamique qui s’est enclenchée. S’agissant de votre question relative aux tirs de roquettes à partir du Liban, la France condamne ces tirs qui constituent une violation de la résolution 1701 et appelle toutes les parties à faciliter le travail de la FINUL. Celle-ci a immédiatement décidé une enquête, en concertation avec les autorités libanaises qui ont fermement condamné ces tirs, et en coordination avec l’armée libanaise. La FINUL est en contact permanent avec toutes les parties concernées, y compris avec les autorités israéliennes. Tout doit être fait pour éviter une extension de la violence dans la région, y compris les actions pouvant menacer la stabilité du Liban à laquelle la France est particulièrement attachée.’’

(Il y a un sentiment qu’à New York, la France a cherché à obtenir une déclaration présidentielle et n’a fait aucun effort pour améliorer le projet de résolution présenté par le groupe arabe. Est-ce que cela veut dire que la France est opposée à une résolution contraignante (pour Israël) ?) ’’Les consultations à New York menées avec ses homologues par Bernard Kouchner, au titre de la présidence du Conseil de sécurité, ont été intenses durant toute la journée d’hier. L’action du Conseil de sécurité doit en priorité contribuer à renforcer l’initiative proposée par le Président Moubarak dans le cadre de la médiation française au Proche Orient, qui peut permettre d’avancer vers une sortie de crise et un cessez-le-feu durable. Au titre de la Présidence du Conseil de sécurité, Bernard Kouchner cherche à trouver un terrain d’entente entre toutes les positions, qu’il s’agisse du contenu ou du format, sachant que la majorité des membres du Conseil de sécurité souhaite qu’il y ait une réaction unie du Conseil. Les discussions à New York, qui dépendent largement de l’évolution de la situation sur le terrain, mais aussi de l’avancée des discussions menées en Egypte, vont se poursuivre aujourd’hui.’’

(Est-ce que la France pense ouvrir des canaux de contacts directs avec le Hamas pour accélérer et faciliter une sortie de crise ?) ’’Comme vous le savez, plusieurs pays avec lesquels nous travaillons parlent au Hamas. Pour sa part, la France n’a pas de contacts avec le Hamas et continue à appeler ce mouvement à respecter les principes du Quartet, en premier lieu la renonciation à la violence.’’

(Que fait la France et l’Union européenne pour évacuer les blessés civils de Gaza pendant la courte trêve journalière accordée par l’armée israélienne ? Est-ce-que la France s’engage à soigner des blessés ici, surtout étant donné la nature grave de beaucoup de blessures non-traitées pendant plusieurs jours de bombardements et des empêchements par Israël d’accès aux blessés par les services médicaux locaux ? Est-ce qu’il y a concertation entre les pays de l’Union européenne sur ces questions et le besoin de traiter les blessés rapidement ? Avez-vous les derniers chiffres sur le nombre de blessés civils, hommes, femmes et enfants depuis le 27 décembre ?) ’’Nous sommes extrêmement préoccupés par la situation humanitaire à Gaza. C’est notamment pour cette raison que nous travaillons sans relâche à l’obtention d’un cessez-le-feu. Par ailleurs, à la demande de Bernard Kouchner, le ministère des Affaires étrangères et européennes a débloqué lundi une aide d’urgence de trois millions d’Euros pour venir en aide aux personnes affectées par le conflit. Cette somme a été versée au bureau des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), au Programme alimentaire mondial (PAM) ainsi qu’à des ONG, notamment locales, telles que l’ONG Palestinian Medical Relief Society et l’organisation israélienne Physicians for Human Rights.

Nous maintenons également une concertation étroite avec les ONG françaises présentes sur le terrain pour les aider, quand elles le souhaitent, dans leur difficile mission. Notre objectif commun est d’être en mesure d’aider les blessés dès que l’aide humanitaire internationale pourra avoir libre accès aux populations des zones bombardées. Une coordination interministérielle est mise en place en vue d’organiser l’aide humanitaire que les autorités françaises peuvent apporter à Gaza. Nous demandons à nouveau aux autorités israéliennes de permettre à l’aide internationale de parvenir sans entraves et de façon permanente aux personnes blessées, conformément au droit humanitaire international. A la suite de la réunion ministérielle européenne du 30 décembre à Paris organisée par Bernard Kouchner au titre de la présidence française, une concertation avec nos partenaires européens ainsi qu’avec la Commission a été mise en place par la Présidence tchèque du Conseil de l’Union européenne. Nous soutenons pleinement ses efforts.’’

(Le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies tiendra demain à Genève une session extraordinaire sur ’’les graves violations des droits de l’homme dans le territoire palestinien occupé, y compris la récente agression dans la bande de Gaza occupée’’, selon un communiqué publié mercredi par le Conseil. La France va-t-elle rejoindre la position de la majorité des membres de ce conseil pour envoyer une mission d’enquête sur place ? Mme Rama Yade va t elle participer personnellement à cette session ?) ’’Nous souhaitons que la résolution qui devrait être adoptée à l’issue de cette session spéciale du Conseil des droits de l’homme soit aussi complète que possible et mentionne les violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire par toutes les parties au conflit. De la même manière, nous sommes prêts à soutenir l’ouverture d’une enquête, à condition que la mission bénéficie d’un mandat large sur les violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire par toutes les parties au conflit. La France sera représentée par son représentant permanent auprès de l’office des Nations unies à Genève.’’


Situation au Proche-Orient, réunion du conseil de sécurité des Nations Unies

INTERVENTION DU MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES ET EUROPEENNES, M. BERNARD KOUCHNER

(New York, 6 janvier 2009)

Mesdames, Messieurs,

L’heure est à la gravité. La communauté internationale se mobilise. La présence du président Abbas, du Secrétaire général des Nations unies, du Secrétaire général de la Ligue arabe et de ministres d’Etats arabes, d’Etats membres du Conseil et d’autres Etats en témoigne.

Les victimes se comptent par centaines, par milliers si l’on inclut les blessés. Parmi ces victimes, de nombreux civils. Et aujourd’hui même ce drame de l’école d’Al Fakhoura près de Jabaliyya. Face à cette tragédie, mon pays a décidé de tout faire pour que la violence cesse.

Après deux jours de discussions dans la région, à Charm el-Cheikh, à Jérusalem, à Ramallah, à Damas et à nouveau à Charm el-Cheikh, le président de la République française a obtenu qu’une négociation s’amorce en vue d’un cessez-le-feu permanent. Le président Moubarak vient en effet de proposer lors d’une conférence de presse avec le président Sarkozy un plan de nature à trouver une issue à la crise. Le président Moubarak a proposé notamment de réunir, en Egypte, Israël et l’Autorité palestinienne et les factions palestiniennes. Il a proposé notamment de les réunir pour prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre fin à l’escalade, notamment la protection des frontières et la réouverture des points de passage. Nous attendons la réponse israélienne mais nous avons espoir qu’elle soit positive.

Le Conseil de sécurité se doit de soutenir et d’encourager ces efforts prometteurs. Tous les Etats de la région doivent accompagner ce mouvement et contribuer à cet espoir, en pesant en faveur de la modération et de la retenue.

L’arrêt des violences est la priorité immédiate. Mon pays a condamné l’offensive terrestre israélienne contre Gaza comme la poursuite des tirs de roquettes. Nous appelons à la mise en place d’une trêve humanitaire immédiate. Le sort des populations civiles constitue l’urgence absolue.

La France réitère son appel à un arrêt complet et immédiat des tirs de roquettes de même qu’à l’arrêt de toutes les opérations militaires israéliennes.

La France rappelle également la nécessité de mettre en place les conditions et garanties d’un cessez-le-feu durable, dont les principaux éléments sont connus : contrôle de la mise en œuvre du cessez-le-feu, retour à une situation normale à Gaza ce qui passe par l’ouverture pérenne des points de passage, l’arrêt de la contrebande d’armes, en direction de Gaza. Des mécanismes internationaux de supervision pourraient s’avérer nécessaires. Nous sommes prêts à y contribuer.

Au-delà, l’essentiel reste de revenir aux négociations de paix. Il n’y a pas de solution militaire au conflit israélo-palestinien, ni à Gaza, ni ailleurs. La solution au conflit israélo-palestinien doit se fonder sur le processus défini à Annapolis et sur l’établissement d’un Etat palestinien viable existant aux côtés d’Israël dans la paix et la sécurité.

Il faut travailler, sur la base notamment de l’initiative arabe de paix, pour traiter de manière globale et opérationnelle le conflit israélo-arabe. L’Europe encourage l’indispensable réconciliation inter-palestinienne et soutient les efforts de tous en ce sens.

La France est mobilisée avec tous ses partenaires de la communauté internationale, en particulier de l’Union européenne, pour mettre un terme à cette crise. Mon pays estime que le Conseil de sécurité a un rôle essentiel à jouer : ce rôle doit prendre en compte la réalité de la situation sur le terrain afin de créer effectivement les conditions d’un cessez-le-feu durable. J’écouterai les différentes interventions. Sur cette base, j’espère que nous pourrons engager une action décisive du Conseil soutenant les efforts égyptiens notamment et également ceux du comité de suivi de la Ligue arabe autour des deux grands axes que j’ai esquissés : arrêt immédiat des violences et mise en place des conditions d’un cessez-le-feu durable./.



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