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Tirs de roquettes vers le nord d’Israël
Revue de la presse israélienne du service de Presse de l’ambassade de France en Israël
Article mis en ligne le 8 janvier 2009

Deux roquettes Katioucha ont été tirées ce matin à partir du territoire libanais vers la Galilée occidentale, rapporte le site YNET du Yediot Aharonot. Une de ces roquettes a frappé de plein fouet une maison de retraite à Nahariya, causant de lourds dégâts. Deux personnes ont été légèrement blessées par des éclats d’obus. L’artillerie israélienne a riposté par un tir d’obus vers la zone de lancement de ses roquettes et des appareils israéliens ont survolé le sud du Liban.

Selon les autorités militaires, les roquettes auraient été tirées par des organisations palestiniennes désirant ouvrir un deuxième front contre Israël. Le commandement militaire de la région nord a toutefois fait savoir qu’il considère le gouvernement libanais et son armée comme responsables de ces tirs.

Le Premier ministre libanais, Fouad Seniora, a condamné la riposte israélienne aux tirs de roquettes tout en ordonnant à l’armée libanaise d’agir pour les empêcher de se reproduire. Un communiqué publié par son cabinet affirme que le Liban reste engagé au respect des résolutions internationales, c’est-à-dire la résolution 1701, et que les tirs de roquettes « ne servent pas les intérêts libanais ou palestiniens ». Olmert, Barak et Livni profondément divisés sur la souhaitable issue de la guerre

Selon le Haaretz, le cabinet restreint de sécurité a décidé hier qu’à ce stade, l’opération militaire à Gaza se poursuivrait à son niveau actuel tout en augmentant l’aide humanitaire apportée à la population de Gaza. Le cabinet a également décidé que l’armée poursuivrait ses préparatifs en vue de l’élargissement de l’opération, et que parallèlement, Israël examinerait l’initiative égyptienne lancée par le président Moubarak. Selon des sources diplomatiques citées par le journal, la décision d’étendre ou non l’opération serait prise plus tard en fonction des résultats apportés par les contacts diplomatiques.

Suite à cette décision du cabinet, le ministre de la Défense, Ehud Barak, a ordonné à Tsahal de se préparer à un élargissent considérable de l’opération avec, notamment, l’introduction de forces réservistes dans les batailles. Dans les prochains jours, Tsahal présentera à l’échelon politique deux options différentes pour cette extension de l’opération, indique le journal sans donner plus de précision.

Parallèlement, le général Amos Guilad, chef de la section politique au sein du ministère de la Défense, se rend aujourd’hui au Caire pour discuter avec les Egyptiens de la création de nouveaux dispositifs de sécurité afin de stopper la contrebande d’armes vers Gaza. Le journal note que pour l’heure, Israël refuse de débattre des clauses « politiques » de l’initiative de Moubarak, tels l’ouverture des points de passage ou la promotion du dialogue inter-palestinien. C’est pour cela qu’une personnalité militaire et non politique est envoyée au Caire.

Toujours selon le Haaretz, le Premier ministre Ehud Olmert, le ministre de la Défense Ehud Barak et la ministre des Affaires étrangères Tzipi Livni seraient profondément divisés sur la meilleure façon d’agir dans les circonstances actuelles, et ont du mal à présenter une position unie face aux Américains et aux Egyptiens. Si MM Olmert et Barak sont favorables à l’obtention d’un accord, par le biais des Etats-Unis et de l’Egypte, qui garantira le maintien du calme pour une longue période et empêchera le réarmement du Hamas, Tzipi Livni prône l’arrêt de l’opération sans parvenir à aucun accord mais en faisant savoir qu’Israël ripostera sévèrement à toute tentative de l’attaquer. En effet, commente le journal, tous les trois dirigeants partagent l’opinion qu’il ne faut pas signer un accord avec le Hamas, mais Mme Livni craint en outre que le nouvel arrangement ne ressemble à l’ancienne trêve ! et ne limite la liberté d’action de Tsahal.

Le Maariv rapporte que le cabinet s’est montré hier plus résolu qu’auparavant à élargir l’opération : alors qu’au début de « plomb durci », seul le vice Premier ministre Haïm Ramon voulait « aller jusqu’au bout » et faire tomber le Hamas, hier, plusieurs membres du cabinet se sont exprimés dans ce sens, dont les ministres Meïr Shitrit, Rafi Eitan, Daniel Friedman et Avi Dichter.

Les ministres favorables au lancement de la 3ème phase de « plomb durci » estiment que l’initiative conjointe égyptienne, européenne et américaine n’est pas meilleure que la trêve terminée fin décembre dernier. Les Egyptiens, raisonnent certains parmi eux, ne permettront à aucun mécanisme officiel d’agir sur leur territoire, puisque, dès lors, ils devront prendre la responsabilité de leurs défaillances. D’autres estiment qu’il faut lancer la 3ème phase car le but de l’opération « plomb durci » est de changer profondément la réalité sécuritaire dans le sud d’Israël et pas seulement d’empêcher la contrebande. Selon le journal, Ehud Barak s’oppose au lancement de la 3ème phase en raison des lourdes pertes israéliennes qu’elle risque d’entraîner. Il préfère recourir à un accord maintenant, et d’infliger un nouveau coup au Hamas s’il le viole, espérant que le Hamas « & ! nbsp ;a appris sa leçon ». Plusieurs ministres accusent Ehud Olmert d’un double jeu : officiellement il soutient la position d’Ehud Barak, mais en coulisses il œuvre pour le lancement de la 3ème phase. Selon des sources politiques citées par le journal, Ehud Barak bénéficie en effet d’un droit de veto ; Ehud Olmert ne pouvant pas poursuivre l’opération sans le soutien de son ministre de la défense, ce denier est celui qui tranchera.

Le Maariv rapporte par ailleurs que l’initiative franco-égyptienne présentée par le président Sarkozy lors de sa visite à Jérusalem a prêté à confusion à Jérusalem. En effet, note le journal, les principes de cette initiative tels que les a présentés le président français à Ehud Olmert sont très différents de ceux exposés plus tard par les présidents Sarkozy et Moubarak à Sharm a-Sheikh. Selon les ententes avec Ehud Olmert, Israël devait poursuivre l’opération jusqu’à l’obtention d’un accord contre la contrebande par le biais des Egyptiens. La signature d’un tel accord devait être suivie par la déclaration israélienne d’un cessez-le-feu, Israël se réservant le droit d’agir si le Hamas poursuit les tirs. Ce n’est seulement qu’après l’arrêt tangible des tirs du Hamas, qu’Israël devrait considérer l’ouverture des points de passage. En revanche, selon le plan présenté à Sharm a-Sheikh, ! il y aura d’abord un cessez-le-feu, qui sera suivi par l’ouverture de négociations entre Israéliens et Egyptiens sur un mécanisme empêchant la contrebande. Ce schéma est inacceptable pour Israël.

Bombardements à Rafah

L’aviation israélienne a mené hier des bombardements intensifs à Rafah, le long de la frontière entre la bande de Gaza et l’Egypte. Peu avant ces bombardements, note le Yediot Aharonot, Tsahal a diffusé des tracts mettant en garde les habitants et leur demandant d’évacuer leurs maisons. A l’heure actuelle, on estime qu’un tiers des quelques trois cents tunnels creusés sous la frontière ont été détruits et que cette voie d’acheminement est à présent fermée.

En milieu de journée, Tsahal a cessé les combats durant trois heures afin de permettre l’entrée d’aide humanitaire dans la bande de Gaza et permettre à la population de se ravitailler en nourriture et en eau. Peu après 16 heures, rapporte le Haaretz, le Hamas a toutefois repris les tirs de roquettes vers Israël et, deux heures plus tard, un obus israélien a touché une maison dans le nord-est de la bande de Gaza, tuant trois petites filles. Quatre Palestiniens ont été tués alors qu’ils circulaient à bord de leur véhicule à Beit Lahia et deux autres dans le camp de réfugiés d’al-Bureij. Depuis plusieurs jours, le nombre de roquettes tirées vers Israël diminue et hier vingt-six roquettes se sont abattues sur le territoire israélien.

En dehors de ces raids, ajoute le Yediot Aharonot, la plupart des forces israéliennes dans la bande de Gaza ont conservé hier leurs positions et on a assisté à peu d’accrochages avec des combattants du Hamas. Neuf soldats israéliens ont été légèrement blessés. A ce stade, écrit le journal, les soldats sont en attente de la décision de l’échelon politique concernant la suite de l’opération.

Selon des officiers israéliens présents sur le terrain, le Hamas évite la confrontation directe avec les forces israéliennes et tente d’attaquer grâce à des charges explosives. Au cours des quatre jours de l’offensive terrestre, affirment ces officiers, Tsahal a neutralisé des centaines de charges explosives et de nombreux tunnels piégés.

Selon des responsables des renseignements, depuis le début de l’opération, Israël a réussi à porter un coup sévère au dispositif militaire du Hamas, mais pas irréversible, les hauts responsables de l’organisation continuant à diriger les opérations depuis les bunkers où ils sont réfugiés. Selon ces responsables, ce sont les institutions gouvernementales du Hamas qui ont été le plus durement touchées.

Des responsables militaires israéliens cités par le Haaretz sont d’avis que la branche militaire du Hamas souhaite la poursuite de la lutte contre Tsahal et ce, malgré les lourdes pertes subies par l’organisation. Ces responsables estiment qu’à ce stade, la branche militaire n’acceptera pas un cessez-le-feu dans le cadre duquel l’Egypte s’engagerait à combattre la contrebande d’armes entre la péninsule du Sinaï et la bande de Gaza.

Si, par le passé, la branche militaire du Hamas finissait toujours par se soumettre aux décisions de l’échelon politique, ce rapport de force semble s’être modifié dernièrement. A cela il faut ajouter la difficulté pour les différentes instances du Hamas de communiquer à l’heure actuelle, alors que la plupart des hauts responsables de l’organisation sont dans la clandestinité./.



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