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Disproportion ou plutôt retenue ?
Par David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit international
Article mis en ligne le 5 janvier 2009

N’en déplaise aux juges de la Cour internationale de justice, qui, en 2004, ont considéré dans leur avis consultatif, qu’Israël n’avait pas le droit d’invoquer la légitime défense pour ériger une barrière de sécurité, au motif ahurissant qu’ « il ne prétend pas que les violences dont il est victime soient imputables à un Etat étranger » (§139), aucun juriste de bonne foi ne peut, aujourd’hui, contester le droit d’Israël de fonder sur le droit naturel de légitime défense, reconnu par le droit international, sa réaction aux lancements de roquettes incessants depuis plusieurs années sur son territoire.

Mais, il faut également reconnaître (v. Dictionnaire de droit international public , sous la direction de J. Salmon, Bruylant, Bruxelles, 2001) que, « l’exercice de la légitime défense doit répondre à certaines conditions, notamment la nécessité et la proportionnalité » (v. un autre avis consultatif de la Cour de La Haye, en 1996, à propos de la Licéité de la menace ou de l’emploi d’armes nucléaires, §41).

La nécessité de recourir à la force armée pour empêcher ces tirs incessants qui, par delà quelques morts – de trop, en tout état de cause – des blessés plus nombreux, maintiennent, dans un état de tension psychologique insupportable une partie sans cesse plus importante de la population israélienne, peut difficilement prêter à contestation.

Reste la question de la proportionnalité que ne manquent pas d’invoquer non seulement les ennemis d’Israël, mais également, parfois, certains amis, qui se laissent impressionner par la manipulation de l’opinion publique.

Il est manifestement inadéquat, voire indécent, de s’en tenir à la prise en compte de simples chiffres, isolés de leur contexte.

Certes, on ne peut rester insensible à l’évocation des quelques dizaines de morts civils, victimes de leur voisinage avec des terroristes en action, au repos ou sur le point d’agir.

En admettant même qu’il faille, également, considérer quelques centaines de morts, si on y englobe ceux qui ne sont même pas victimes de leur devoir – comme le sont généralement les membres des forces armées d’un Etat en guerre – mais de leur attachement aveugle à une cause condamnable - détruire un Etat démocratique - on est encore loin des massacres évoqués par certains.

Il ne faut, en effet, pas perdre de vue que ces chiffres sont mis en avant après un peu plus d’une semaine d’opérations militaires lancées par l’armée israélienne.

Encore que, comme le faisait remarquer, récemment, le porte-parole du Quai d’Orsay, « il est difficile d’avoir une évaluation précise du nombre de morts et de blessés, surtout quand il n’y a pas l’expertise internationale pour contribuer à cette évaluation ».

Et ce sont la Palestiniens qui diffusent les informations concernant leurs pertes, alors que les Israéliens n’auraient aucun intérêt à minimiser les leurs.

De fait, et en tout état de cause, ce ne sont pas les chiffres bruts qu’il faut considérer mais les rapporter à leur environnement, à savoir que la Bande de Gaza est la zone pratiquement la plus peuplée de la planète : 3 823 habitants au km2 (sur 360 km2 - d’après Wikipedia).

Il ne viendrait à l’esprit de personne, même aux pires ennemis d’Israël, de mettre en cause la faiblesse de Tsahal et/ou l’inexpérience de ses aviateurs ou de ses canonniers.

De fait, c’est la retenue des forces armées israéliennes qui cherchent à cibler autant que possible leurs objectifs qui explique ces pertes – heureusement - limitées.

Ce qui ne signifie pas pour autant que la réaction militaire d’Israël soit inutile : moins d’un huitième de km2 aurait été vidé de ses habitants.

Il suffit de voir, en effet, certains clichés complaisamment diffusés par les Palestiniens pour en conclure que sous ces ruines matérielles il y a autant de caches d’armes, d’explosifs et de plans d’attaques terroristes qui ont été détruits.

La langue française (comme les autres langues d’ailleurs) sont suffisamment riches pour qu’on ne s’en tienne pas à des clichés, mais qu’on s’efforce de mieux adapter la terminologie aux situations à décrire.

« Ce qui se conçoit clairement s’énonce aisément ….. », encore faut-il utiliser les mots appropriés.

Crier à la « disproportion » est une insulte au souci des Israéliens de limiter les pertes en vies humaines.



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