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Angle mort et vision brouillée.
Albert Capino
Article mis en ligne le 28 décembre 2008

L’éditorial paru dans le quotidien « Le Monde » daté du 26 décembre, sous le titre « Gaza, angle mort », pose de bonnes questions, sans toutefois y apporter de réponses. Dans le second paragraphe, le rédacteur parle des « lancinants tirs de roquettes palestiniens sur Israël, qui entrent dans la catégorie des crimes de guerre, même s’ils ne sauraient être comparés à ceux du Hezbollah pendant l’été 2006. »

Le quotidien prompt à plaindre les victimes palestiniennes éprouve tout à coup un malaise vis à vis des populations israéliennes privées de défense, au point de qualifier les tirs de roquettes (le mot « artisanales » a disparu) palestiniennes et du Hezbollah de crimes de guerre (sans guillemets).

Voilà qui est plutôt inhabituel et qui nous interpelle. Faut-il qu’une population civile subisse un feu quasiment ininterrompu pendant sept ans :

  • pour que l’empathie s’inverse ?
  • pour que l’on parle maintenant de « prise de pouvoir » du Hamas alors qu’on décrivait son accession au pouvoir comme le « résultat d’élections démocratiques » ?
  • pour inviter seulement maintenant à « dépasser la comptabilité des cycles récurrents des tirs et des représailles, des trêves et de leur suspension » (les décomptes ineptes tenus à jour par l’AFP) ?
  • pour parler de l’abandon de Gaza par l’Autorité palestinienne et son président, de l’activité économique réduite à néant, de l’échec des accords d’Oslo ?

Le « quotidien de référence » se serait enfin rendu compte que pour que les générations nées à Gaza depuis le conflit connaissent enfin la normalité, l’établissement de relations économiques bilatérales avec ses voisins est nécessaire ? Et que pour y parvenir, il faut une gouvernance à Gaza qui applique les résolutions tant réclamées par l’UE : reconnaissance de ses voisins, cessation des violences et respect des accords passés ?

Cela suppose un changement radical de l’attitude du Hamas et du Jihad islamique, ou leur départ. Et celui-ci ne se fera pas tout seul. Et qui devrait alors s’en charger ? Les Egyptiens ? Le Fatah ? L’armée israélienne ?

L’équation est dramatiquement simple : Gaza et le Sud-Liban sont deux foyers d’insécurité entretenus par ceux qui veulent s’affirmer comme des puissances régionales au Moyen-Orient et y imposer un ordre nouveau : l’Iran et la Syrie. L’Europe, les potentats pétroliers, les Emirats, hésitent encore entre compter les coups ou s’engager à les contrer. Le temps ne joue pas en leur faveur : une fois l’Iran devenu puissance nucléaire, il sera trop tard. Et il faudra alors admettre le fait accompli, ou s’y opposer, avec tous les risques et leurs conséquences.

Sur le terrain, Israël est en première ligne. Confronté à un choix bien plus immédiat pour interrompre le déluge de feu auquel sont soumises ses populations civiles, son Etat-major a décidé d’intervenir le samedi 27 décembre.

Si chasser militairement les milices islamistes de Gaza est une condition nécessaire, elle n’est pas suffisante : il lui faut le soutien politique de tous ceux qui bénéficieront à terme du départ des radicaux. De facto, en dehors des habitants des localités du Sud d’Israël, ce serait certainement le million et demi de Gazaouis qui en profiteraient le plus dans un second temps, mais aussi le Fatah, l’Egypte, puis tout le Moyen-Orient avec des retombées positives pour les Européens. Ces derniers ne peuvent pas condamner l’action israélienne, tout en l’approuvant officieusement. Ils doivent abandonner ce double discours, afin que le Hamas, le Hezbollah, l’Iran d’Ahmadinejad et ses alliés objectifs comprennent qu’ils ne trouveront aucun répit, aucune circonstance atténuante dans la prise d’otages tentaculaire qu’ils ont entrepris.

De Sdérot à Gaza, depuis les attentats de Mumbai jusqu’aux grandes ville européennes, de près ou de loin, aujourd’hui ou demain, que ce soit pour Guilad Shalit ou les opposants iraniens, nous sommes tous concernés : un front uni et solidaire doit enfin se constituer et faire face.

Nul ne peut ni ne doit plus supporter cette pression mortifère. Que l’on cesse, une bonne fois pour toutes, de faire la confusion entre le rejet d’une politique de conquête guerrière et le racisme primaire. Ce ne sont pas les Musulmans qui sont nos ennemis, mais ceux qui les exploitent ! Comme Khaled Meshaal qui veut télécommander à distance pour la troisième fois un suicide collectif de son peuple depuis son abri à Damas…

La stratégie déployée par ceux qui instrumentalisent une religion, agitant l’islmaophobie comme un épouvantail, est destinée à neutraliser nos défenses naturelles et prendre notre civilisation en tenaille. D’un côté les discours « politiquement corrects » lénifiants, de l’autre côté la poursuite imperturbable de l’accession à la puissance nucléaire à coups de provocations.

Tous les êtres humains épris de liberté doivent savoir gré aux Israéliens d’avoir supporté si longtemps une véritable guerre unilatérale et d’avoir établi une riposte graduée et ciblée.

Condamner les actions qui combattent l’extrémisme ne sert qu’à renforcer ceux qui veulent nous nuire et leur faire gagner du temps.

Employer des expressions telles que « réactions disproportionnées » pour décrire une riposte amplement justifiée ne fait que consolider le front des agresseurs. Il est vain de penser qu’un « apaisement » pourra épargner l’Europe. L’issue est une confrontation directe si nous ne prenons garde d’encourager la « martyrologie », en fermant les yeux sur la manipulation cynique, utilisée par ceux qui attisent la haine en victimisant leurs propres frères dans une guerre de conquête largement entamée.



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