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La nouvelle politique américaine : le bâtonnet et la carotte douce
Freddy Eytan | JCPA
Article mis en ligne le 11 décembre 2008

Après huit années de soutien inconditionnel à l’Etat d’Israël, la nouvelle administration américaine veut changer de cap. La première des priorités qui consistait d’abord à lutter, sans merci et inlassablement contre le terrorisme, et puis après entamer le dialogue sera mise au vestiaire. Désormais, le monde vu par Obama est plus beau et plus gentil et donc l’axe du Mal n’existe plus. Dans ce contexte, il est possible de dialoguer avec l’ennemi, même le plus abject, tels que l’Iran, le Hezbollah ou le Hamas.

Durant trois jours, le Forum Saban, a débattu à Washington sur les grandes questions du Moyen-Orient et tous les intervenants ont plaidé pour une politique américaine plus ouverte et plus généreuse. Les proches conseillers du président élu, ont recommandé de ne plus soutenir Israël sans conditions préalables et ont demandé d’exiger de Jérusalem des gestes concrets, tels que le gel des implantations et des concessions importantes aux Palestiniens et aux Syriens.

Dans sa première interview accordée à la télévision, le nouveau président américain s’est dit prêt à ouvrir un dialogue direct avec l’Iran et lui a même garanti une aide économique substantielle s’il abandonnerait son projet nucléaire. Il est clair que l’option militaire contre Téhéran est écartée pour longtemps encore. En cas de danger imminent et existentiel, comme le tir sur le littoral de missiles Shihab, Israël se trouverait avec les mains ligotées et ne pourra pas riposter sans l’accord des Américains. En respectant la politique de la retenue exigée par Washington, Tsahal ne pourra plus lancer une opération préventive contre les sites nucléaires iraniens, comme ce fut le cas contre la centrale de Bagdad en juin 1981. Contrairement à la politique instaurée par Menahem Begin, Israël se conduirait alors comme une république bananière.

Il est naïf de croire, comme pense le nouveau président américain, à un changement politique de la part des ayatollahs et un abandon du projet nucléaire, cheval de bataille et fierté des Iraniens. L’Iran est isolé et son économie est au bord du gouffre. Pour pouvoir lever les sanctions, l’Iran est capable de transformer le Satan américain en mère Theresa…Soyons réalistes, Téhéran ne changera pas fondamentalement sa politique expansionniste et n’abandonnera jamais son projet atomique ni son arsenal de missiles balistiques qui a triplé ces dernières années. Sa tactique change mais sa stratégie demeure la même : suprématie militaire au Proche-Orient, destruction de « l’Etat sioniste », et exportation de la révolution chiite par des satellites tel que le Hezbollah au Liban.

Pour appliquer sa politique étrangère, Obama ne fera pas cavalier seul, comme son prédécesseur, il agira sans doute de concert avec l’Europe, la Chine et la Russie, des puissances qui commercent avec Téhéran en plein jour en dépit des sanctions imposées.

Israël qui se trouve en campagne électorale importante, devrait se doter de nerfs d’acier pour pouvoir rejeter les fortes pressions à venir. Le prochain Premier ministre d’Israël doit prouver ses compétences pour pouvoir expliquer les véritables enjeux et les menaces qui pèsent sur toute la région. Obama comprendra alors que dans la jungle du Proche-Orient, il ne suffit pas de tenir un bâtonnet avec une carotte douce, mais un bras de fer et une véritable force de dissuasion. C’est le seul langage compréhensible face à l’étendard chiite.



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