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L’Union Européenne rompt le rude exercice de l’équilibre
Par Guillaume Borrione pour Guysen International News
Article mis en ligne le 1er décembre 2008

La semaine prochaine, l’Union Européenne discutera, lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’UE, d’un document interne mettant à jour les plans de l’Union pour faire avancer la signature d’un accord israélo-palestinien en 2009. Ce document prévoit, entre autre, que Jérusalem soit la « future capitale de deux Etats » et appelle à accroitre les pressions sur l’Etat hébreu pour rouvrir les institutions palestiniennes à Jérusalem, notamment la Maison de l’Orient (Orient House), qui servait autrefois de QG à l’Autorité Palestinienne.

Ce papier a été rédigé par le ministère français des Affaires étrangères, puisque la France occupe actuellement le poste de présidence tournante de l’UE. Israël s’inquiète de l’issue de ce texte et met tout en œuvre pour que plusieurs éléments soient modifiés avant la réunion des ministres de la semaine prochaine.

Ces propositions vont vraisemblablement provoquer un accrochage avec le futur gouvernement israélien, mené soit par Tsipi Livni soit par Benyamin Netanyahou au regard des actuels sondages, après son élection en février 2009. L’UE doit, selon le document, encourager la nouvelle administration américaine élue, celle de Barack Obama, à s’engager activement dans les discussions israélo-palestiniennes.

Quant à la communauté internationale, le texte l’exhorte à suivre de très près la mise en œuvre de la première étape de la « Feuille de route pour la paix », qui requiert qu’Israël « gèle les constructions des colonies » puis retire « les barrages routiers de la Cisjordanie », et que l’Autorité Palestinienne « combatte la terreur ».

Selon ce papier, les problèmes au cœur du conflit sont « les frontières, la sécurité, Jérusalem, et les réfugiés ». À cet égard, il propose plusieurs grands axes.

« Un point clef pour la construction de l’Etat palestinien concerne la résolution du statut de Jérusalem en tant que future capitale de deux Etats » précise-t-il. Ainsi, « l’UE s’attèlera activement à la réouverture des institutions palestiniennes, ce qui inclut la Maison de l’Orient ».

La Maison de l’Orient, qui autrefois servait de facto de ministère des Affaires étrangères pour l’Autorité Palestinienne, a été fermée en août 2001 après l’attentat meurtrier au restaurant Sbarro à Jérusalem. Depuis, les gouvernements successifs en Israël on toujours refusé de la rouvrir, partant du principe qu’elle est le symbole des revendications palestiniennes de souveraineté sur Jérusalem-est.

Pour ce qui est de la sécurité, le document exprime la volonté de l’UE de jouer un plus grand rôle dans les ententes israélo-palestiniennes concernant la sécurité. L’UE souhaite donc envoyer des policiers, des soldats, et des civils pour aider à entrainer les forces de sécurité palestiniennes ou pour superviser la mise à exécution d’un accord doté d’un statut final sur ce point.

Une solution « équitable, juste, réaliste, et conclue d’un commun accord entre les parties » doit ensuite être trouvée pour les « réfugiés palestiniens ». Le document indique que l’UE aimerait aider à établir et actionner un mécanisme international destiné à compenser et à réhabiliter les « réfugiés palestiniens ».

Le document rend hommage à l’Autorité Palestinienne pour « avoir grandement amélioré la sécurité en Cisjordanie ». L’UE en conclut qu’Israël devrait « transférer le contrôle d’une large partie de ce territoire », la « Cisjordanie », à la sécurité palestinienne. « Pendant la période à venir, la présence de la sécurité palestinienne doit être étendue au-delà des villes » suggère t-elle enfin à ce propos.

Ainsi, ce texte exprime les attentes de l’UE, qui espère « un gel complet de toutes les activités de colonisation, ce qui inclut les accroissements de population, à Jérusalem-est notamment. L’UE continuera d’envoyer des messages clairs à Israël et d’examiner des moyens pratiques pour exercer plus d’influence sur ces problèmes ».

Une initiative européenne dévoilée alors que l’agence gouvernementale syrienne ’Sana’ rapportait que Claude Guéant, Secrétaire général de l’Elysée, et Jean-David Levitte, le principal conseiller diplomatique du président Sarkozy, s’étaient rendus à Damas dimanche 30 novembre en tant que représentants de l’UE dans le cadre de la présidence française.

Ils auraient discuté de la « coopération franco-syrienne » et de la « situation au Moyen-Orient » avec Bachar al-Assad. Le président syrien a loué les « efforts faits pas la France à l’égard des pays de la région », des efforts visant notamment à « trouver des solutions aux différents problèmes ».

Il a aussi pressé Paris et l’UE de « travailler à lever le blocus imposé au peuple palestinien à Gaza qui aggrave la situation humanitaire » dans le territoire contrôlé par les terroristes islamistes du Hamas depuis l’été 2007.

Pour rappel, le blocus a été une nouvelle fois renforcé ce lundi 1er décembre après les nombreuses attaques de roquettes, tirées depuis la bande de Gaza au cours du week-end, et ce, malgré le cessez-le-feu conclu en juin dernier.



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