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Il est temps d’agir
par David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit international
Article mis en ligne le 4 novembre 2008

Il est évident que l’un des enjeux essentiels des prochaines élections législatives israéliennes du 10 février prochain sera l’option relative aux négociations avec la partie adverse. C’est d’ailleurs ce que, d’après Guysen.International.News, Tsipi Livni, qui mènera le « combat » pour le compte de l’un des principaux partis, Kadima, vient de déclarer, en ouvrant la réunion de son groupe parlementaire à la Knesset. Elle aurait précisé : « Il faut choisir entre le gel des discussions qui mènera à une dégradation de la situation dans la région ou des pourparlers responsables ».

Simplement, contrairement à ce que pense Tsipi Livni, ce choix entre deux conceptions, implique, nécessairement le choix entre deux candidats.

Mais là n’est pas notre propos aujourd’hui.

Nous voudrions, en effet, pour le moment, souligner l’importance d’un autre problème qui, à la limite, est d’ailleurs lié à cet enjeu, mais qui est, si l’on peut dire, davantage israélo-israélien. Il s’agit de se décider, une fois, pour toutes à faire respecter la loi en Israël.

Comme le relève l’envoyé spécial du Monde , Michel Bôle-Richard, dans le numéro daté du 4 novembre (p. 10) : « La radicalisation de certains colons inquiète les autorités israéliennes ». C’est ce qu’attestent plusieurs déclarations faites par des responsables politiques israéliens ces derniers jours et diffusées par Guysen.International.News.

C’est, tout d’abord, Ehoud Barak qui a déclaré s’engager à lutter ’’de toute sa force’’ contre les violations de la loi en Judée-Samarie. Le ministre de la Défense a précisé que ce phénomène est un ’’fléau pour le pays et ses habitants’’.

Pour sa part, Tsipi Livni appelle à sévir sans merci contre les violations de la loi en Judée-Samarie. La chef de Kadima a mis en garde les politiciens contre tout rapprochement avec ’’un certain secteur, pour engranger des gains politiques’’.

Quant au vice-Premier ministre. Haïm Ramon, il n’a pas hésité à déclarer, à propos des violences en Judée-Samarie que ’’des centaines d’individus ont déclaré la guerre au pouvoir légitime et démocratique’’.

De fait, comme l’a relevé lui-même Haïm Ramon, ’’Depuis l’évacuation d’Amona il y a 2 ans et demi, on a l’impression que le gouvernement a peur d’affronter ces extrémistes, c’est pourquoi aucun avant-poste n’a été démantelé depuis’’.

C’est d’ailleurs ce que note le journaliste du Monde dans son reportage, qui après avoir signalé qu’il existerait plus d’une centaine de « colonies sauvages », rappelle que dès 2001, Ariel Sharon, alors premier ministre, avait promis de les démanteler. Mais, elles sont toujours là et il termine son article en indiquant que « leurs occupants sont désormais une source d’inquiétude pour le pouvoir ».

Or, on est quelque peu surpris par la déclaration du chef du Shin Bet, Youval Diskin, selon qui « une décision gouvernementale d’évacuer de nouveaux territoires en Judée-Samarie pourrait entraîner un conflit violent et de grande envergure avec les habitants israéliens de la région » et qui précise que certains extrémistes israéliens n’hésiteront pas à ouvrir le feu, à balles réelles, contre les soldats de Tsahal.

Il faut dire que l’on ne comprend pas très bien la politique suivie par le gouvernement israélien, lorsqu’on apprend, toujours par Guysen.International.News , que le ministre israélien de la Justice a, la semaine dernière, appelé le gouvernement à ’’cesser de financer (...) les avant-postes illégaux’’. ’’Il y a le sentiment que le gouvernement a une gestion à 2 modes. La question est qui a financé, qui a construit et qui prend en charge tous les frais liés aux avant-postes illégaux ?’’, s’est-il interrogé.

Et, de fait, ce n’est que dimanche que le gouvernement a, effectivement, décidé de cesser immédiatement toute aide aux avants-postes illégaux. Le ministre de la Défense Ehoud Barak devrait présenter d’ici deux semaines un rapport détaillé sur le sujet ainsi que ses recommandations.

Car ce n’est que, dans de très rares cas, que les autorités israéliennes ont pris l’initiative de réagir. Ainsi, en a-t-il été, la semaine dernière, de la « ferme », située près de Kiryat Arba, appartenant à cet extrémiste, Noam Federman, qui depuis plusieurs années avait édifié trois bâtiments pour loger sa famille et ses animaux de ferme, sans aucune autorisation.

Et on est, alors, sidéré par le commentaire fait par le rabbin de Kiryat Arba, Dov Lior, que Michel Bôle-Richard, s’empresse bien évidemment de reproduire. Ce rabbin a osé accuser les forces de l’ordre de « se comporter comme les nazis en Pologne ».

Sait-il seulement de quoi, il parle ?

Ce qui est d’autant plus choquant c’est qu’à la suite de l’intervention des troupes, des Israéliens se sont attaqués, en représailles, aux Palestiniens vivant à proximité, en se livrant à de multiples exactions.

Mais, pour notre part, nous sommes encore plus consterné par l’information diffusée, ce matin même par Guysen.International.News , selon laquelle le rabbin Yaacov Yossef, fils du mentor de Shass, Ovadia Yossef, a critiqué l’évacuation de la ferme Federman. Selon lui, ceux qui ont participé à la destruction de la maison ’’n’ont pas de part au paradis’’.

Et lui ?

Il faut dire qu’au nom de la liberté d’expression, il est possible de tenir, en Israël, des propos proprement révoltants.

Ainsi, le journaliste du Monde reproduit, complaisamment, les propos d’un partisan du Grand Israël, de Hébron, qui a déclaré : « Nous souhaitons aux militaires de Tsahal d’être abattus par leurs ennemis. Nous les maudissons, nous leur souhaitons de devenir tous autant qu’ils sont des Gilad Shalit, qu’ils soient tués, égorgés »…..

Et savez-vous ce qu’il advint à l’auteur de ces « insultes » : une amende, alors qu’Ehoud Olmert avait demandé une « sanction exemplaire »…..

Ce n’est vraiment pas cher « payé » pour un appel au crime.

Le temps des paroles est dépassé.

Il est temps de passer à l’action, même avant les élections.



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