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Comment une ligne de séparation pourrait entraîner nouvelle vague de « réfugiés » ?
Article mis en ligne le 24 février 2004
dernière modification le 25 février 2004

Au deuxième jour des auditions de la Cour internationale de justice sur « la clôture de sécurité anti-terroriste » israélienne, les Premiers Ministres israélien et palestinien ont échangé mardi des propos peu amènes qui augurent mal de futurs pourparlers de paix.

Ariel Sharon a semblé vouloir fermer la porte à toute négociation avec les Palestiniens en traitant de « gouvernement d’assassinat et de mensonges » l’équipe dirigée par Ahmed Korea, faisant probablement au dernier attentat-suicide revendiqué par les les Brigades des Martyrs d’Al Aqsa proches de Yasser Arafat et dans lequel sept personnes ont été tuées

« Le gouvernement Abou Ala (NDLR : »nom de guerre« d’Ahmed Korea) est un gouvernement d’assassinat et de mensonges. Il sera impossible de parvenir à un accord quelconque avec cette équipe », a déclaré le Premier ministre israélien dans un entretien accordé au quotidien Yedioth Ahronoth.

Le Premier ministre Sharon a surtout déploré que les Palestiniens aient condamné l’attentat de dimanche, à Jérusalem, uniquement « parce que le moment est mal choisi et par crainte que cela leur nuira à la Haye ».

Prié de donner sa réaction, l’intéressé a répondu : « Nous n’avons pas d’assassins, nous avons en revanche une cause. Nous faisons partie de ce peuple bon, patient et loyal. Ce genre de propos est donc totalement inacceptable ».

Apparemment, le « coup de sang » de Sharon s’expliquerait, d’après le Yedioth, par la déclaration des services du chef du gouvernement palestinien après l’attentat suicide de dimanche à Jérusalem qui a tué huit passagers. L’entourage de Korea y expliquait que semblable attentat donnait aux Israéliens le prétexte pour poursuivre l’édification « du mur d’annexion et d’expansion ».

Dans un discours prononcé mardi, le Premier ministre israélien a également exclu toute idée d’échange entre des implantations de Cisjordanie et des terres habitées par des Arabes israéliens - une éventualité évoquée au début du mois par un haut responsable de son gouvernement.

« La population arabe devrait se penser comme partie inséparable de la population israélienne », a-t-il souligné. « Et toute idée de séparation devrait être éliminée à la base ».

Les Arabes constituent près de 20% de la population de l’Etat d’Israël et connaissent une croissance démographique telle qu’elle risque de modifier l’équilibre démographique de la société israélienne.

Dans son entretien au Yedioth, Sharon a aussi tiré à boulets rouges contre les auditions de la Cour Internationale de Justice, qui ont débuté lundi. « Une campagne d’hypocrisie bat actuellement son plein dans le cirque international de La Haye. Je construirai la clôture de sécurité anti-terroriste et je la terminerai », a martelé le chef du gouvernement.

Dans son QG de Ramallah où il est virtuellement prisonnier, le président palestinien Yasser Arafat a dit en revanche avoir bon espoir que les juges internationaux, invités par l’Assemblée générale de l’Onu à rendre un avis consultatif sur la légalité du « mur », parviennent à une décision juste.

Mardi, la Jordanie a fait entendre l’opposition du monde arabe à cet ouvrage, qui est présenté par les Israéliens comme un rempart contre les commandos terroristes palestiniens mais dont les Palestiniens craignent qu’il ne pérennise in fine l’occupation israélienne de terres arabes.

La clôture de sécurité anti-terroriste que construit Israël, en grande partie sur la ligne verte, menacerait-elle la Jordanie d’un nouvel afflux de réfugiés ?

C’est en tout cas l’avis du chef de la délégation jordanienne à La Haye. Il s’exprimait au deuxième jour des audiences de la Cour internationale de Justice sur ce thème.

« La Jordanie se trouve menacée d’une nouvelle vague de réfugiés (palestiniens) à la suite de la construction du mur », a déclaré le chef de la délégation jordanienne, le prince Zeid ben Raad, devant les juges de la Cour Internationale de Justice

« Le mur vise à une assimilation accrue des territoires occupés par Israël », a-t-il ajouté. ignorant les arguments d’Israël qui affirme que cette ligne de séparation a pour objectif d’assurer sa sécurité, qu’elle est provisoire et peut être négociée.

Le plan israélien de démantèlement des implantations de la bande de Gaza concernera également la Rive Occidentale. Toutefois, les principales agglomérations des implantations demeureront sous contrôle israélien, avait déclaré vendredi le vice-Premier ministre israélien, Ehud Olmert à Kol Israël., ce qui n’a pas suffi à calmer la mauvaise foi du prince Jordanien.Zeid ben Raad.

Pour sa part, le représentant cubain (classé au hit-parade des libertés...) aux audiences de La Haye, boycottées par Israël qui conteste la légitimité de cette juridiction, a fait valoir que le « mur » ferait des Palestiniens un peuple de prisonniers.



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