15 ans sont passés depuis le revirement le plus douloureux et le plus dangereux de l’histoire d’Israël. Le 13/09/93, le gouvernement Osloïte Israélien décide de reconnaître que la terre d’Israël n’est plus notre pays, que l’OLP (organisation de libération de la Palestine) n’est pas un groupe terroriste et que la paix est plus importante que le sionisme. Depuis cet accord signé avec une joie surréaliste sur les pelouses de la Maison Blanche, à la fois l’érosion d’Israël et son déclin vont bon train en termes de cohésion interne et de foi dans la vision sioniste.
Quand on part en guerre, il est habituel et classique de dire qu'il faut une cohésion interne et un accord national sur la nécessité de cette guerre et sur ses objectifs, même si ceux-ci ne sont pas clairement définis. C'était le cas de la guerre d'Indépendance, de la Guerre des Six Jours (1) et de la guerre du Kipour. Sans ces conditions, la gestion de la guerre et son issue auraient été embrouillées. Et ceci est aussi vrai quand on part pour la paix, car on ne peut obtenir celle-ci par la violence ou la coercition, mais plutôt par la persuasion.
Quand on s'embarque dans un processus de paix, sans accord de la nation et quand ce processus est basé sur des hypothèses fausses et quand il sabote la vision sioniste, tout en aliénant les droits civils et de propriété de centaines de milliers de citoyens, le processus est voué à l'échec.
Même s'il n'y a pas de réponse à la question "qu'est ce qui constitue un succès?", les schismes créés au sein de la société Israélienne durant ces 15 dernières années sont le résultat direct d'un processus entamé par des dirigeants qui n'ont pas perçu les préjudices qu'ils provoquaient, ou s'ils les ont perçus, il les ont écartés.
Ayant atteint son zénith avec le "désengagement", la route vers le déclin moral était courte. On assiste ces jours-ci à un débat animé lié à l'équilibre du pouvoir au sein des différentes parties du gouvernement. Nombreux sont ceux qui penchent vers la haute Cour de Justice, supposée protéger les droits des minorités. Or dans l'affaire du "désengagement" (2), qui est la continuation et le résultat d'Oslo, la haute Cour a failli à son devoir de défense contre l'agression et l'arbitraire. Il en est résulté un déclin moral, concrétisé par les expulsions de Gaza et l'érosion de la foi du public dans les cours de justice et l'appareil de l'état qui doit faire appliquer la loi.
Un autre résultat du processus d'Oslo, issu de la reconnaissance d'un groupe terroriste sans tenir compte de ses objectifs, c'est le brouillage des notions d'ennemi et d'ami, au point que ceux qui ont soutenu le processus ont oublié et nous ont fait oublier ce qu'est un ennemi. Ce flou a miné la capacité de Tsahal à combattre l'ennemi véritable, traitant les Juifs comme un ennemi. C'est de cette manière que les forces de la police et de l'armée ont été entraînées avant de procéder aux expulsions (3). Cette attitude a convoyé au véritable ennemi le message qu'Israël n'était plus capable de se défendre et ainsi Nasrallah a pu traiter notre pays de "toile d'araignée" fragile.
La "fatigue" de nos dirigeants, et non pas celle de la nation (4) a suscité un désir chez eux que notre partenaire si peu fiable, sur lequel ils se sont appuyés pour rester au pouvoir, allait se résigner à signer un accord vite fait. Un tel accord signifie l'abandon par Israël du cur du pays et de sa capitale, et en même temps, l'abandon de la vision sioniste qui avait cours avant qu'on obtienne la "Ligne Verte", les "territoires" et qu'on nous traitre d'"occupant".
Au-delà des 1500 victimes de la "paix", le dégât le plus important concerne cette foi dans Sion et la justesse de sa cause. La crise se manifeste partout, dans le système d'éducation, l'appareil de défense, les médias et surtout le système judiciaire. On a besoin d'urgence d'un changement de direction et un retour au dénominateur commun qui avait cours au début de l'Etat, immigration et implantation.
Nous les diplômés de l'automne 1993 nous disons:
"Vous nous avez promis une colombe
Et une branche d'olivier.
Vous nous avez promis la paix chez nous.
Vous nous avez apportés la querelle et le désagrément.
Vous avez promis le printemps et la floraison.
Vous nous avez apportés l'expulsion et le déracinement
Vous avez promis des engagements,
En fait, vous nous avez vendus des illusions."
"Vous nous avez promis une colombe
Mais vous avez apportés une "paix",
Qui est à la fois guerre et déshonneur.
Ne nous évacuez pas!
Evacuez vous-mêmes du pouvoir.
Et au lieu de votre "vision de la paix",
Nous retournerons à Sion et au Sionisme."
Notes
(1) les désaccords dans ce cas ne sont apparus que quelques années plus tard et n'ont pas démenti la justesse de la guerre
(2) Gaza et les éventuelles conséquences des pourparlers en cours concernant la Judée-Samarie
(3) Leur préparation psychologique était insuffisante et ce sujet mérite un article entier
(4) Propos d'Ehoud Olmert qui a commencé son mandat en disant que nous étions tous "fatigués", pour un début, ce n'est pas mal
!
(5) le tableau ci-dessous a été établi par la traduction
SUCCESSION D'EVENEMENTS HISTORIQUES EN ISRAËL
Année
|
1er ministre
|
Guerre ou accord
|
Résultat
|
1948/49
|
Ben Gourion
|
Indépendance
|
Armistice et "Ligne Verte"
|
1956
|
Moshé Sharet
|
Suez
|
Occupation/Evacuation Sinaï- Armistice
|
1967
|
Lévi Eshkol
|
6 Jours
|
Succès sans précédent
Occupation Cisjordanie et Gaza- Sinaï & Golan
|
1967/70
|
Eshkol/Méir
|
Guerre d'usure
|
Cessez le feu
|
1973
|
Golda Méir
|
Kippour ou octobre
|
Succès mitigé
Statu Quo
|
1979
|
Menahem Begin
|
Traité de Paix avec l'Egypte
|
Paix froide
Sinaï évacué sur 3 ans
|
1982
|
Menahem Begin
|
Guerre du Liban I
Opération "Paix pour la Galilée"
|
Occupation Liban Sud
|
1987
|
Yitshaq Shamir
|
Intifada I
|
Dure 6 ans
|
1991
|
Yitshaq Shamir
|
Guerre du Golfe -
Conférence de Madrid
|
39 Scuds s'abattent sur TA et aux alentours sans riposte
|
1993
|
Yitshaq Rabin
|
Oslo I et déclaration de principes avec OLP - Opération "Responsabilité" au Liban Sud
|
Début d'un processus
|
1994
|
Yitshaq Rabin
|
Traité de paix avec la Jordanie
|
Paix froide
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1995
|
Yitshaq Rabin
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Oslo II
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Poursuite du processus d'évacuation de la Cisjordanie (30%)
|
1996
|
Bibi Netanyahou
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Opération "Raisins de la colère" au Liban Sud
|
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1998
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Bibi Netanyahou
|
Accord de Wye River I
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Après retrait de Hébron en 1997, cession de 7% de la Cisjordanie
|
1999
|
Ehoud Barak
|
Accord de Wye River II
|
Cession de 4% de la Cisjordanie
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2000
|
Ehoud Barak
|
Unilatéralement
Intifada II
|
Retrait du Liban Sud
Dure 5 ans
|
2002
|
Ariel Sharon
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Opération "Bouclier de Défense en Cisjordanie
|
Diminution importante des attentats-suicide
|
2005
|
Ariel Sharon
|
Unilatéralement
|
Retrait de Gaza
|
2006
|
Ehoud Olmert
|
Guerre du Liban II
Le Négev sous le feu de Gaza
|
Cessez le feu
Cessez le feu
|
2009
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|
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