Deux roquettes Qassam ont été tirées hier vers l’ouest du Néguev. Ces roquettes, écrit le Haaretz, n’ont fait ni blessé ni dégât, mais ont à nouveau mis à l’épreuve le cessez-le-feu fragile conclu entre Israël et le Hamas.
C’est la deuxième fois depuis la mise en place de la trêve, jeudi dernier, que des roquettes Qassam sont tirées vers Israël à partir de la bande de Gaza. Mardi, trois roquettes avaient été tirées par le Jihad islamique qui, hier, suite aux messages fermes adressés par l’Egypte, s’est engagé à respecter la trêve. Les tirs d’hier ont eux été revendiqués par les Brigades des martyrs d’al-Aqsa, branche militaire du Fatah.
Dans un communiqué publié dans la bande de Gaza, cette organisation réclame que le cessez-le-feu soit appliqué non seulement dans la bande de Gaza mais également en Cisjordanie. Il semblerait toutefois que les auteurs des tirs appartiennent à un petite groupuscule qui ne suit pas les ordres provenant du commandement de l’organisation.
Suite à ces tirs, le ministre de la Défense, Ehud Barak, a tenu des consultations avec les responsables des services de sécurité au terme desquelles il a été décidé de maintenir fermés les points de passage entre Israël et la bande de Gaza qui avaient été fermés avant-hier suite aux tirs du Jihad. Cette mesure a été prise malgré les estimations des forces de sécurité israéliennes selon lesquelles le Hamas s’efforce de faire respecter le cessez-le-feu, à la différence des autres factions qui cherchent à la torpiller.
Toutefois, bien que les points de passage demeurent fermés, Israël devait permettre ce matin le transfert d’une certaine quantité de carburant vers la bande de Gaza par le terminal pétrolier de Nahal Oz.
La ministre des Affaires étrangères, Tzipi Lvini, a appelé hier à une riposte israélienne militaire immédiate aux tirs de roquettes : « Une violation semblable a eu lieu il y a quelques jours. Peu m’importe qui est à l’origine de ces tirs ; il faut riposter militairement de façon immédiate à chaque violation », a-t-elle déclaré.
Yuval Diskin favorable à la libération de prisonniers ayant « du sang sur les mains »
Yuval Diskin, directeur du Shabak, le service de renseignement intérieur, aurait assoupli sa position concernant la libération de prisonniers palestiniens dans le cadre d’un marché pour la libération de Guilad Shalit, le soldat israélien détenu par le Hamas. Selon le Haaretz, M. Diskin accepterait désormais que soient libérés certains prisonniers ayant « du sang sur les mains », à condition que ceux-ci soient expulsés de Cisjordanie, afin de réduire le danger qu’ils représentent.
La solution défendue par M. Diskin prévoit le transfert de ces prisonniers, tous originaires de Cisjordanie, soit vers l’étranger, soit vers la bande de Gaza. Le journal rappelle qu’une solution semblable avait été appliquée en 2002 lorsque les activistes palestiniens qui s’était barricadés à l’intérieur de la basilique Nativité à Bethléem avaient finis par être expulsés vers l’étranger.
Selon le journal, le négociateur en charge du dossier des otages, Ofer Dékel, le ministre de la Défense, Ehud Barak, et le chef d’état-major, Gaby Ashkenazi, soutiennent tous les trois cette proposition. En revanche, des responsables du Hamas ont fait savoir hier que l’organisation rejetterait toute proposition israélienne d’expulser vers l’étranger les prisonniers qui seront libérés dans le cadre du marché sur Shalit.
Hier, Ofer Dékel s’est rendu au Caire, où les discussions sur la libération de Guilad Shalit ont repris grâce, affirment les Israéliens, à une implication plus importante et plus sérieuse qu’auparavant des autorités égyptiennes
Enfin, le journal reprend une information parue hier dans al-Hayat, le journal en langue arabe paraissant à Londres, selon laquelle l’Egypte aurait communiqué à Israël une liste de mille prisonniers dont le Hamas réclame la libération en échange de Guilad Shalit. Israël aurait émis des réserves à propos des trois quarts d’entre eux.
Selon le journal, on s’acheminerait vers un marché en trois étapes : tout d’abord la libération de cent cinquante prisonniers en échange du transfert de Guilad Shalit vers l’Égypte, où sa famille pourra lui rendre visite ; ensuite, avec le retour de Guilad Shalit en Israël, la libération de trois cents prisonniers supplémentaires ; enfin, deux mois plus tard, la libération par Israël des cinq cents derniers prisonniers.
Régional
L’accord avec le Hezbollah sera-t-il voté par le gouvernement dimanche ?
Le conseil des ministres qui se réunira dimanche pourrait ne pas avoir à se prononcer sur l’accord d’échanges de prisonniers avec le Hezbollah. Selon le Maariv, l’ordre du jour communiqué hier aux ministres par le secrétaire du gouvernement prévoit un « débat sur les modalités d’un échange éventuel destiné à ramener les soldats enlevés par le Hezbollah », sans mentionner un vote ou une quelconque décision. Certains estiment que cet intitulé vague pourrait permettre au Premier ministre Ehud Olmert de reporter le vote.
A l’heure actuelle, il semble en effet qu’une majorité des ministres soient favorables à la libération de Samir Kuntar et de quatre membres du Hezbollah en échange d’Ehud Goldwasser et Eldad Réguev, les deux soldats israéliens enlevés le 12 juillet 2006 par le Hezbollah, mais que le Premier ministre soit encore hésitant. Depuis une semaine, écrit le journal, celui-ci subirait d’importantes pressions de la part de ses proches mais aussi des dirigeants des services de renseignement qui s’opposent à la libération de Samir Kuntar, ce Libanais condamné pour le meurtre de quatre Israéliens en 1979.
Un membre du cabinet du Premier ministre affirmait hier que ce dernier n’a aucune intention de faire traîner les choses et souhaite parvenir à une décision, mais que le gouvernement pourrait encore avoir besoin d’un jour ou deux avant le vote. La plupart des ministres, ajoute le journal, prendront connaissance pour la première fois dimanche des détails de l’accord avec le Hezbollah et pourraient demander un délai de réflexion avant de se prononcer./.
Image de la France
Le volet économique de la visite du président Sarkozy
Le Haaretz consacre un article à l’importante délégation d’hommes d’affaires, parmi lesquels de hauts responsables du MEDEF et de grands groupes français, qui ont accompagné cette semaine le président de la République lors de sa visite en Israël.
Ceux-ci ont notamment participé mardi matin à la rencontre économique Israël France qui réunissait à Jérusalem plusieurs centaines d’entrepreneurs français et israéliens et à laquelle étaient présents le président Sarkozy et son homologue israélien, Shimon Pérès.
Pour le journal, le nouvel élan insufflé par l’Elysée au relations franco-israéliennes influe également sur les relations économiques et pourrait se traduire par un développement des échanges entre les deux pays./