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Entretien du Ministre des Affaires Etrangères et Européennes, M. Bernard Kouchner, avec « Radio J »
La France en Israël
Article mis en ligne le 26 juin 2008

Q - Bonjour Bernard Kouchner, Nicolas Sarkozy est en Israël depuis dimanche, quel bilan faites-vous de cette visite d’Etat du président français en Israël ? 
 R - Tout d’abord, j’ai trouvé cela magnifique, car il y avait des personnes de tous horizons, de tout l’éventail politique israélien.

Ils étaient là et je crois qu’ils ont compris l’intention française, équilibrée mais décidée, de leur dire que c’est le dernier moment pour la paix et que c’est maintenant qu’il faut faire les choses.

Je crois que l’allusion a été très claire à l’arrêt des colonies, à l’arrêt de toutes sortes d’obstacles politiques sur le chemin de la paix.

C’était le moment de les décider et je crois, j’en suis même certain, que cela a été accepté, aussi bien par les Palestiniens que par les Israéliens, qu’ils soient de droite ou de gauche. Alors, que peut-on espérer de mieux ! Que cela fonctionne, voilà ce que nous pouvons espérer de mieux. Nous verrons. 


  • Q - Nicolas Sarkozy est accueilli ici comme un ami d’Israël et aussi comme un ami des Palestiniens. Ehud Olmert, Simon Pérès se sont présentés comme des amis de la France. Quelle peut être la contribution de la France dans ce processus de paix, dans la perspective de ce Sommet pour l’Union de la Méditerranée ? 

  • R - Tout d’abord, que tous les pays soient là, c’est-à-dire tous les pays de la rive Sud de la Méditerranée ainsi que tous les pays européens réunis ensemble, le 13 juillet, à Paris. Ce serait déjà une étape. Puis nous verrons, il faut bien sûr des projets et nous leur en proposerons. Nous proposerons des projets concrets à développer tout de suite pour la Méditerranée. Ensuite, il y aura d’autres choses.

La Présidence française de l’Union européenne débute le 1er juillet, j’espère que nous pourrons prendre des initiatives avec les Palestiniens et les Israéliens et inversement.

Il y a l’argent de la Conférence de Paris, il y a tout cela à construire et c’est une perspective assez belle, qui est à considérer. Nous verrons ensuite dans la réalité. 


  • Q - Vous avez toujours été un ami d’Israël et des Palestiniens également, un militant de la paix, vous êtes même un symbole de la paix, y croyez-vous à la paix ? Ainsi que le disait M. Bush, tout sera signé d’ici à la fin de l’année 2008 ? 

  • R - Je ne pense pas croire à la même paix que George Bush. Non, je crois qu’il faut être beaucoup plus insistant, qu’il faut s’engager beaucoup plus et qu’il faut décider. Mais, cela, seuls les Israéliens et les Palestiniens peuvent le faire.

De l’extérieur, nous pourrons leur dire la vérité, ce qu’a magnifiquement dit le président de la République et j’étais très fier d’être français aujourd’hui, hier et avant-hier.

Bien sûr, de l’extérieur, c’est très facile, comme l’a dit le président, c’est ce que nous disons tous dans la délégation. C’est à eux d’agir, nous ne dicterons pas leur conduite aux Israéliens ni aux Palestiniens, mais il faut soutenir tout cela. Cette routine, ce conservatisme de la paix qui ne débouche pas, c’est très difficile à supporter pour les amis d’Israël et des Palestiniens. 


  • Q - Nicolas Sarkozy disait aussi hier, devant la communauté française et franco-israélienne, ici à Jérusalem qu’il allait multiplier les initiatives pour obtenir la libération du soldat Franco-israélien qu’il a qualifié d’otage. 

  • R - Oui, malheureusement nous le disons depuis longtemps et cela ne débouche pas. Nous avons une fois de plus rencontré la famille et nous savons qu’il n’a pas reçu une seule petite nouvelle, une petite lettre depuis deux ans.

Comme d’habitude, nous essaierons mais ce n’est pas nous qui sommes directement responsables et il ne faut pas multiplier les initiatives qui pourraient être contrariées. Il n’empêche que nous insisterons. Il y a des messages à faire passer, en particulier à la Syrie. Je note d’ailleurs qu’Israël nous remercie d’avoir invité la Syrie et je crois qu’en France, nous devrions comprendre que pour faire la paix, il faut commencer par se parler. 


  • Q - C’est aussi ce que disait hier le président Sarkozy : « je ne serrerai jamais la main du président Ahmadinejad, je ne discuterai jamais avec lui parce qu’il proclame, semaine après semaine, jour après jour qu’il veut détruire l’Etat d’Israël ». Concernant le dossier iranien, George Bush a dit qu’aucune option n’est exclue. Cette vision des choses est-elle vraie également pour la France, y compris l’option militaire ? 

  • R - Nous n’en sommes pas là du tout. Non, George Bush n’a pas dit qu’il allait bombarder ou qu’il utiliserait une option militaire.

Il s’est exprimé comme bien des leaders, les Russes, les Chinois, tout le monde est d’accord. Nous avons adressé une lettre proposant le dialogue mais en même temps, il est vrai qu’il faut des sanctions. Personne n’acceptera qu’il y ait une bombe menaçante, comme toutes les bombes d’ailleurs, mais, dans les mains de M. Ahmadinejad, elle l’est plus qu’ailleurs. 


  • Q - Une dernière question Monsieur le Ministre, vous êtes ici, à Jérusalem, face à la vieille ville. On voit les murailles de Jérusalem, quand on vous dit que c’est la capitale d’Israël, dites-vous que cela est vrai ?
  • R - Non, c’est la capitale des deux Etats. C’est bien sûr la capitale d’Israël, mais c’est aussi la capitale de la Palestine. Il faut négocier et cela paraît d’ailleurs moins difficile que l’on ne croit si on écoute à ce propos M. Ehud Olmert, le Premier ministre, et Simon Pérès, le président. Je pense que cela peut se réaliser mais, maintenant, il faut pousser les choses, on ne peut pas se contenter d’attendre que les pourparlers à quatre se poursuivent, ce n’est pas suffisant. C’est notre conseil extérieur, nous sommes surtout prêts à être utile. 

  • Q - Comprenez-vous l’attachement du peuple juif à cette ville ? 

  • R - Oui./.


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