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Querelle israélo-palestinienne sur l’inhumation d’Arafat
par Matt Spetalnick - Reuters
Article mis en ligne le 5 novembre 2004

La dégradation de l’état de santé de Yasser Arafat, plongé dans le coma à l’hôpital militaire Percy de Clamart, a alimenté vendredi la controverse naissante entre Israéliens et Palestiniens sur le lieu d’inhumation du président palestinien.

Les partisans d’Arafat exigent que soit exaucé son voeu d’être enterré à Jérusalem, ville sainte qu’Israéliens et Palestiniens revendiquent comme capitale.

Mais, pour des raisons symboliques et politiques, les autorités de l’Etat juif, à l’image du Premier ministre Ariel Sharon, excluent catégoriquement cette hypothèse. Pour des questions de sécurité, par crainte de débordements à l’occasion de l’enterrement du représentant de la lutte nationale palestinienne, elles s’opposent même à une inhumation en Cisjordanie et privilégient la bande de Gaza.

"Jérusalem est la ville où les Juifs enterrent leurs rois. Ce n’est pas une ville où nous souhaitons enterrer un terroriste arabe, un meurtrier de masse", a déclaré Yosef Lapid, ministre israélien de la Justice, à la chaîne de télévision Channel 10.

Les Palestiniens insistent pourtant.

"Il peut vivre encore un jour ou il peut vivre encore longtemps", a déclaré Nabil Chaas, ministre palestinien des Affaires étrangères. "Mais nous faisons de notre mieux pour obtenir que (son enterrement) ait lieu à Jérusalem."

Après avoir autorisé Arafat à quitter Ramallah où il le tenait confiné depuis décembre 2001, le gouvernement israélien a placé ses forces de sécurité en état d’alerte à mesure que parviennent les nouvelles alarmantes sur l’état de santé du vieux "raïs", âgé de 75 ans.

Le président palestinien a été évacué de Ramallah vers la France le 29 octobre en raison de douleurs à l’estomac, de diarrhées et de vomissements. Un responsable palestinien a affirmé vendredi qu’Arafat se trouvait entre la vie et la mort.

Les responsables palestiniens refusent d’évoquer publiquement l’enterrement de leur chef tant que celui-ci n’est pas décédé. La famille d’Arafat elle-même garde le plus grand silence sur ses intentions.

Mais Arafat lui-même a formulé le voeu de reposer sur un lieu saint particulièrement sensible de la vieille ville de Jérusalem, l’esplanade des mosquées, que les musulmans appellent le Haram al Charif et que les Juifs désignent comme le Mont du Temple.

Jérusalem-Est, où se trouve la vieille ville, a été prise par Israël lors de la guerre des Six-Jours en 1967 et a été annexée par l’Etat juif, initiative que la communauté internationale refuse de reconnaître. Le statut de Jérusalem a été l’une des pierres d’achoppement sur lesquelles ont échoué les négociations de paix israélo-palestiniennes en 2001.

"Israël ne les laissera pas enterrer Arafat à Jérusalem car cela pourrait être interprété comme une reconnaissance de la part d’Israël que (les Palestiniens) ont des droits politiques sur Jérusalem", prévient Danny Rubinstein, éditorialiste pour le quotidien israélien Haaretz.

En revanche, une inhumation à Gaza permettrait à Sharon d’insister auprès de l’opinion israélienne sur le fait qu’il ne renoncera pas à la mise en oeuvre de son plan de retrait de ce territoire palestinien.

"Nous disons aux Palestiniens, prenez votre symbole et enterrez-le à Gaza puisque de toute façon, nous nous en allons", a souligné un proche du Premier ministre.

De source proche des services de sécurité, on souligne également qu’un enterrement à Gaza serait moins problématique pour l’armée israélienne. Dans cette éventualité, la police palestinienne serait responsable de la sécurité des dirigeants arabes et étrangers se rendant à Gaza via la frontière avec l’Egypte contrôlée par Israël.

S’il accepte qu’Arafat soit inhumé en Cisjordanie, en grande partie sous contrôle de l’armée israélienne, l’Etat juif devra nécessairement s’impliquer dans la protection des responsables étrangers.

De nombreux biographes pensent qu’Arafat est né au Caire et non à Jérusalem. Son père était originaire de Gaza et la famille de sa mère venait de Jérusalem.



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