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Les fumiers
Par Stéphane Juffa © Metula News Agency
Article mis en ligne le 10 août 2004

Ma première insulte en vingt-sept ans de métier…
On croyait avoir tout dit, tout écrit dans l’article d’Ilan Tsadik « Des obus et pas de cochonnets » sur l’explosion du 3 courant à Rafah, qui a coûté la vie à trois Palestiniens et en a blessé une vingtaine.

On croyait

Puis on a consulté, ce matin (midi, heure d’Israël), le reportage photographique publié par l’Obs virtuel voir [1]. Ames sensibles s’abstenir, s’agissant d’images explicites de corps déchiquetés, baignant dans des mares de sang.

J’ai été surpris une première fois, en lisant certaines des légendes figurant sous les photos. Au risque de s’en étonner, cinq jours après les faits, l’Obs persistait à accuser Israël d’être responsable de ce carnage. Ce, malgré que dès le lendemain de l’incident, toute la lumière avait été faite sur l’incident et que personne ne contestait plus - à part le Monde - qu’il s’était agi d’un « accident de travail » de la part de miliciens palestiniens, se préparant à poser une grosse charge explosive sous un bulldozer de Tsahal.

Dans l’ambiance d’antijuivisme dévoyé qui fait des ravages en France, l’accusation mensongère de l’Obs, illustrée par ces images insupportables, donnait assurément à penser à n’importe quel lecteur serein - comme l’écrivait Ilan Tsadik - que l’armée d’Israël, était l’émanation, en plus sauvage, de la Waffen SS.

Mensonge et irresponsabilité formidables dans l’excitation du racisme de la part du magazine de Jean Daniel et j’ai presque envie d’écrire « à nouveau », après les exploits de sa fille et ses explication plus que brumeuses, dans l’affaire des soldats violeurs.

Ce sont les légendes figurant sous les photos qui identifient derechef l’inhumanité des militaires juifs. Sous la première image, on lit « Le cadavre d’un Palestinien gît dans une mare de sang à la suite de l’explosion qui a eu lieu dans la zone qui venait d’être la cible d’une opération de l’armée israëlienne (faute dans le texte original Ndlr.), dans le camp de Rafah (AP) ». Ca laisse encore une dose d’abscondité bien que ça n’augure pas bien de la suite…

Sous la seconde image : « La cause de l’explosion n’a pas été déterminée, trois personnes sont mortes et 17 ont été blessées (AP) ». Je me rappelle soudain avoir lu le contraire sur une dépêche de la même Associated Press, alias AP. Je cherche et je trouve. Il s’agit d’un article paru le jour même (3 août au soir) et signé par Laurie Copans [lire]. Elle y écrit notamment : « Dans la bande de Gaza, une bombe prévue pour exploser au bord d’une route et destinée à un bulldozer israélien opérant dans le camp de réfugiés de Rafah a coûté la vie de trois Palestiniens à la place ». Tiens, me fais-je, l’AP aurait changé d’avis sur sa version des faits depuis et cela me parut bien étrange.

La légende de la troisième photo nettoie les derniers doutes qu’aurait pu entretenir un lecteur de l’Obs récalcitrant à reconnaître la sauvagerie innée des soldats de Tsahal : « Selon des témoins, l’explosion aurait été provoquée par un obus de char tiré par des soldats israéliens (AP) ».

Comme tous les commentaires publiés par l’Obs sont siglés « AP », je téléphone au bureau de notre consoeur de l’Associated Press à Jérusalem. Rapidement, j’obtiens le chef du département photo, Enric Marti, qui a écrit lui-même la légende de ces images. Je lui fait part de mon étonnement et le guide sur l’article de l’hebdo parisien. Marti lit le français… il explose. Il n’a jamais écrit ces commentaires ; non seulement l’Obs les a totalement dénaturés à des fins propagandistes anti-israéliennes mais en plus, ils ont eu le culot incroyable de signer « (AP) » sur chacune de leurs créations.

Enric Marti essaie de se justifier, il me dit ce qu’il avait écrit à la livraison de ces photos, ça n’avait rien à voir ; c’était empreint de beaucoup de prudence. « Vous comprenez, c’était juste après l’explosion, on n’avait pas d’information alors je n’ai rien affirmé du tout. J’ai écrit qu’il y avait des combats dans la région opposant des Palestiniens à l’armée israélienne, je n’ai jamais écrit quoi que ce soit qui ressemble à ce qu’ils nous font dire ».

Je le crois. Je lui dis que je n’ai encore jamais vu de pareille imposture et pourtant, j’en ai vu beaucoup, ces dernières années. C’est très sérieux, cette affaire. Enric Marti acquiesce, il va « tout de suite en parler à sa direction et appeler le bureau de Paris ». Je lui demande de me rappeler pour me faire connaître de la réaction de l’AP et Marti m’assure qu’il va le faire.

On en est où ? Où de la haine démente d’Israël, au point que des journalistes français se croient permis d’accuser les soldats hébreux d’un crime perpétré par des Palestiniens contre d’autres Palestiniens, d’usurper la signature de l’une des plus grandes agences de presse du monde pour rendre leur propre crime médiatique plus plausible et de tromper, avec préméditation, l’entendement des lecteurs du Nouvel Observateur.

Où Bensaïd va-t-il mettre, cette fois des guillemets ? Dans quelle esbroufe va-t-il essayer de nous embarquer ? Comment quelqu’un pourrait-il créer un texte « par erreur » et lui apposer les lettres « (AP) » ?

Reviens, Albert, dis-lui qu’il a la peste et qu’il faut qu’il se soigne. Qu’à trouver des boutons chez les autres, il ne voit plus ses propres pustules et qu’il a participé à créer une génération de monstres. Reviens, Camus, peut-être sauras-tu leur faire comprendre à quel point ils sont malades ? Tu manques.


Notes

[1] Nous avons dûment enregistré le document et si, d’aventure, le Nouvel Observateur le déprogrammait sans avoir fourni des excuses et une explication circonstanciées et satisfaisantes, nous nous permettrons, exceptionnellement, d’en publier des extraits significatifs.



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