Dans une interview de vendredi 30 juin, au Caire au quotidien Al-Ahram, Hosni Moubarak s’est vanté qu’il avait négocié un accord avec les chefs Hamas sur des termes pour la libération de l’otage israélien et avait accusé Israël du rejet. C’était un changement dans la situation réelle. Moubarak n’avait aucune autorisation du Hamas de le rendre public, mais Olmert avait désiré l’écouter. On a supposé que le chef du service de renseignement de l’Egypte Omar Suleiman a fait le voyage à Jérusalem samedi 1er juillet, pour présenter l’affaire en détail.
DEBKAfile en a révélé les termes le même jour :
1. Gilead Shalit sera libéré et remis à Tsahal.
2. Israël retirera alors ses troupes en dehors de la Bande de Gaza.
3. les 87 dirigeants du Hamas retenus par Israël dans la Rive Occidentale, jeudi dernier, le 29 juin, seront libérés.
4. Olmert donnera à Moubarak sa garantie personnelle de libérer des groupes de prisonniers palestiniens à une occasion future appropriée comme un geste bienveillant.
Après la lecture de l’interview d’Al-Ahram de Moubarak, les chefs du Hamas à Damas et dans la Bande de Gaza ont "explosé". Le chef du Hamas basé à Damas, Khaled Meshaal, a ordonné à l’émissaire spécial qu’il avait envoyé au Caire la semaine dernière de notifier au président égyptien que le Hamas renie tout à fait ses offres sur un accord dans la prise d’otage.
Les ravisseurs du caporal israélien, une coalition de trois groupes terroristes, ont, sur ce, posté leur nouvelle demande de la libération de 1.000 autres prisonniers palestiniens, en plus des 450 exigés plus tôt. Il n’y a eu aucune offre de libérer de Gilead Shalit. Ce changement complet a brouillé la situation qui avait été présentée dans les médias.
Olmert et Moubarak ont alors consulté de leur service de renseignement à qui le Hamas n’avaient pas laissé pousser l’herbe sous les pieds. Profitant du temps gagné par l’avance d’Israël dans la Bande de Gaza et l’offre de médiation de l’Egypte , le Hamas a employé la semaine dernière pour recruter sept équipes de terroristes-suicide du Fatah dans la Bande de Gaza et construire une nouvelle alliance appelée "le Commandement Général National de la Palestine, Asifa."
Le nouveau groupement a passé deux résolutions :
1. Ses membres ne reconnaissent plus l’autorité de Mahmoud Abbas.
2. Un effort concerté par toutes les factions alliées sera monté pour se battre contre les forces israéliennes si elles approfondissent leur incursion dans la Bande de Gaza.
Samedi soir, le 1er juillet, le NGCAP (Commandement Général National de la Palestine Asifa) a annoncé que son arme de principe serait des attentats-suicide. Les sources militaires d’Israël croient que le Fatah n’aura aucune difficulté dans le regroupement d’un grand nombre de recrues pour un assaut suicide massif.
Dans un effort pour sauver la face, le président égyptien a fait déclarer à Abbas publiquement cette nuit que l’échec de l’offre de médiation du Caire de libérer l’otage israélien n’était pas de la faute de l’Egypte ou d’Israël, mais est du fait du manque d’une partie du Hamas responsable à qui s’adresser.
Les sources palestiniennes du DEBKAFILE’S annoncent qu’Abu Mazen a calculé cyniquement qu’Olmert est dans un dilemme : il peut à peine continuer à traîner l’opération "Pluie d’Été" plus longtemps et il devra terminer de détruire le gouvernement Hamas de la part du dirigeant palestinien. Cela n’empêchera pas bien sûr Abbas d’inviter le monde à intervenir et sauver les Palestiniens innocents des forces armées israéliennes.
Nos sources politiques notent que les leaders d’Israël sont tombés dans l’erreur désastreuse de mettre leur confiance dans le dirigeant égyptien au lieu de confier à Tsahal une offensive rapide et complète pour vaincre le Hamas. Le résultat de ce marché délabré et tardif est qu’Israël traîne contre sa volonté dans un conflit beaucoup plus large et plus coûteux dont le résultat est incalculable contre un ennemi qui a employé le temps gagné pour se préparer à l’affrontement.
Samedi aussi le Hezbollah Libanais a placé ses forces en état de marche. Hassan Nasrallah, le chef du groupe terroriste, a expliqué que quand Tsahal attaquera le Hamas dans la Bande de Gaza, les organisations palestiniennes au Liban seront lâchées à la frontière du nord d’Israël.