Israël redoute que l’Iran prenne le contrôle du Liban et de la bande de Gaza par l’intermédiaire du Hezbollah et du Hamas, a indiqué dimanche le vice-ministre de la Défense Matan Vilnaï.
"La possibilité la plus dangereuse pour nous serait de voir l’Iran prendre le contrôle de la bande de Gaza et du Liban, les deux étant liés, par l’intermédiaire de mouvements manipulés par Téhéran", a affirmé M. Vilnaï à la radio publique.
"Le président égyptien Hosni Moubarak a récemment affirmé que l’Egypte avait une frontière avec l’Iran avec la bande de Gaza (contrôlée par les islamistes palestiniens du Hamas), pour Israël c’est encore pire puisque il ne s’agit pas seulement de la bande de Gaza, mais aussi du nord avec le Liban", a ajouté ce général de réserve en faisant allusion au Hezbollah.
M. Vilnaï a toutefois souligné qu’Israël ne devait "pas intervenir, mais ouvrir l’oeil" sur ce qui se passe au Liban. "J’ai également l’impression qu’ils (les Libanais) vont éviter de s’enfoncer dans la guerre civile, car ils ont déjà une +expérience+ dans ce domaine", a ajouté le vice-ministre.
Le président Shimon Peres avait pour sa part accusé vendredi l’Iran de fomenter les troubles au Liban, où des combats ont éclaté entre partisans de la majorité et de l’opposition, dans le cadre de ses tentatives de "régner sur tout le Moyen-Orient".
"Ce qui se passe au Liban n’est pas vraiment surprenant (...). C’est un nouveau chapitre de la bataille menée par l’Iran pour régner sur tout le Moyen-Orient", avait déclaré M. Peres.
Un chef d’un parti d’extrême-droite d’opposition, Avigdor Lieberman, a pour sa part affirmé à la radio publique que l’Iran disposait "d’ores et déjà de deux avant-postes au Liban et dans la bande de Gaza, et s’apprêt(ait) à en créer un troisième d’ici deux ans à l’intérieur même d’Israël grâce au mouvement islamiste".
Il faisait référence au mouvement islamiste parmi les 1,2 million d’Arabes israéliens.
Selon M. Lieberman, ancien ministre chargé des questions stratégiques —il a quitté le gouvernement en janvier—, les violences qui se sont produites au Liban "ne constituent pas une affaire intérieure libanaise car l’objectif du Hezbollah est de détruire Israël".
Des combats au Liban ont repris dimanche à Tripoli, la grande ville côtière du nord, et ont fait au moins un mort.
Ces affrontements sont survenus alors qu’un retour au calme était constaté depuis samedi à Beyrouth après les affrontements entre partisans du pouvoir antisyrien, principalement sunnites, et les militants chiites du Hezbollah, qui mène l’opposition proche de Damas et Téhéran.