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Révolte en Egypte, Israël en danger ? Ce que répond Tariq Ramadan, professeur d’université à Oxford, avec beaucoup de dureté ! « oui ! Car les islamistes refusent sa politique ! » (1)
Hermine Leboutte, village de Hony, Belgique
Article mis en ligne le 8 février 2011

À la personne qui l’interview, Tariq Ramadan explique que les Frères musulmans « n’ont jamais été un mouvement violent », qu’ils sont « légalistes », qu’en démocratie, les légalistes « doivent faire partie du débat (être représentés politiquement, ndlr) » et qu’ « ils respectent la loi ».

QUELLE « LOI » ?

« Il (Hassan al-Banna, le grand-père de Tariq Ramadan, le fondateur des Frères musulmans dont émane le Hamas et Ben Laden, ndlr) a refusé toute utilisation de la violence qui serait sortie de ce cadre » (2)

ET DONC : VIOLENCE ARMÉE OCTROYÉE POUR LES ISLAMISTES ! DANS QUEL « CADRE » ?

« Pendant ce temps, des manifestations nombreuses furent organisées et Hassan al-Banna avait prévenu les Anglais : » Vous devez quitter le pays ! « et si ce n’est pas volontairement et en paix, » alors nous serons obligés, en dernier recours, d’utiliser la force (en Belgique, se faire justice à soi-même est illégal, ndlr) « . En 1939, il avait clairement affirmé que : » les Frères musulmans n’useront de la force que s’il n’y a pas d’autre recours « et il était prêt à suivre l’illustre exemple des résistants musulmans qui s’étaient défendus dans les pays colonisés (Algérie, Lybie, Turquie, etc.). L’Organisation spéciale (3) n’interviendra finalement pas contre les Anglais présents sur le sol égyptien et l’ensemble de ses membres sera affecté au soutien de la résistance palestinienne qui était une autre cause légitime de défense d’un territoire qui subissait, depuis le début du siècle, la réalité d’une colonisation. Il s’agissait bien d’un jihad fi sabil illah (la lutte dans la voie de Dieu) au sens où l’avait commenté Hassan al-Banna : une lutte pour la justice, pour le droit, pour la liberté contre des colonisations injustes (anglaises ou sionistess), et leurs agressions caractérisées. Dans sa compréhension de la légitime défense armée, al-Banna rejoignait finalement le troisième considérant du préambule de la Déclaration des droits de l’homme datant de la même époque (1948). ... , le vrai sens du mot jihad qui est, devant Dieu, le » devoir de résistance ". (4)

Comme Hassan al-Banna, son grand-père islamiste, 54 ans après sa mort, sans esprit critique ou de discernement, voire de mauvaise foi, « l’islamiste » Tariq Ramadan réaffirme ce droit (à cette illégalité sur le sol belge) de se faire justice à soi-même. Par les armes, de surcroît !

Mais qui sont ces islamistes égyptiens pour décider de qui pourra prendre les armes dans la société et dans quelles circonstances ?

Qui plus est, dans l’espace de temps qui s’écoule entre l’an 1900 et l’an 1948, parler de « colonisation » quant à la nature de la fondation de l’État d’Israël en Terre Sainte démontre que :

Tariq Ramadan tronque l’Histoire d’Israël, l’Enfant né du Ventre des Nations Unies et donc sous protection du droit international au Proche-Orient ou, en Palestine mandataire !

« Adoptée le 29 novembre 1947 à la majorité requise des deux tiers par l’Assemblée générale des Nations unies, la résolution 181 prévoyait déjà la création dans la Palestine mandataire d’un État juif et d’un État arabe, comme on disait à l’époque, censés vivre côte à côte en bonne intelligence. Or, on a trop tendance à l’oublier aujourd’hui, si seul l’État juif (résurrection du peuple juif et de sa langue sur Sa Terre, à l’origine, ndlr) a vu le jour, et cela au prix d’une guerre sanglante dont peu d’observateurs l’estimaient capable de sortir vivant, c’est parce que les Juifs ont été les seuls à accepter cette résolution. La guerre a tourné autrement que ne l’espéraient les Arabes, et les États voisins se sont partagé les dépouilles de l’État palestinien avorté : l’Égypte a annexé la bande de Gaza (mais pas ses habitants) et l’émirat de Transjordanie est devenu le royaume de Jordanie par l’annexion de la Cisjordanie. Que personne n’ait voulu alors de cet État palestinien dont on présente aujourd’hui l’augure comme une invention révolutionnaire, la preuve en est que, de 1948 à 1967 (dix-neuf années, ndlr), nul n’y a songé dans le monde arabe, surtout pas les principaux intéressés. Pendant ces (dix-neuf, ndlr) années de plomb, il s’agissait de détruire l’ » entité sioniste « pour créer un État palestinien à la place de l’État d’Israël plutôt que de chercher à vivre à ses côtés. » (5)

Mais Tariq Ramadan démontre aussi qu’il tronque l’Histoire coranique qu’il affirme cependant être la Parole issue directement de Dieu et à laquelle (en bon islamiste) il se soumet, faisant fi à bon escient vraisemblabement, des nombreux versets en arabe coranique attribuant « la Terre Sainte » aux « Enfants d’Israël » où ils reviendront « en foule » à la fin des temps.

Sourate 5, versets 20 et 21 : « (Souvenez-vous) lorsque Moïse dit à son peuple : » Ô, mon peuple ! Rappelez-vous le bienfait d’Allah sur vous, lorsqu’Il a désigné parmi vous des prophètes. Et Il a fait de vous des Rois. Et Il vous a donné ce qu’il n’avait donné à nul autre au monde. Ô mon peuple ! Entrez dans la Terre Sainte qu’Allah vous a prescrite. (6) Sourate 7, verset 137 : « Et les gens qui étaient opprimés, Nous les avons fait hériter les contrées orientales et occidentales de la Terre que Nous avons bénie. Et la très belle promesse de ton Seigneur sur les enfants d’Israël s’accomplit pour prix de leur endutance (promesse de la Terre Promise accomplie, ndlr). Et Nous avons détruit ce que faisaient Pharaon et son peuple, ainsi que ce qu’ils construisaient. » (7) Sourate 17, versets 103 et 104 : « (Pharaon) voulut donc les expulser du pays. Alors Nous les noyâmes tous, lui et ceux qui étaient avec lui. Et après lui, Nous dîmes aux Enfants d’ Israël : » Habitez la Terre « . Puis, lorsque viendra la promesse de la (vie) dernière, Nous vous ferons venir en foule (prophétie divine de la résurrection d’Israël sur Sa Terre accomplie lors de ce XXème s, ndlr). » (8)

QU’EN PENSE LE PROFESSEUR KHALEEL MOHAMMED, ATTACHÉ AU DÉPARTEMENT DES SCIENCES RELIGIEUSES DE L’UNIVERSITÉ DE SAN DIEGO EN CALIFORNIE ? (9)

" J’ai pour mission d’aider à faire revivre la beauté de l’islam pratiqué autrefois, ce qui n’est pas très à la mode aujourd’hui. Le Coran est imbibé de plusieurs principes qui reposent sur un thème commun : Dieu n’aime pas l’injustice et s’épanche sur ceux qui souffrent (exposé aussi dans la Bible hébraïque, ndlr). Le personnage le plus cité dans le Coran est Moïse. Il conduit un peuple qui est tourmenté et rejeté pour la seule raison qu’il adore Dieu (précisé aussi dans la Bible hébraïque, ndlr).

L’idée qu’Israël n’appartient pas aux Juifs est une idée moderne... qui vient du rejet du colionalisme européen mais certainement pas du Coran.

L’idée maîtresse de mon analyse repose en cet endroit du Coran où Moïse dit que :

la Terre Sainte est ce que Dieu a « prescrit » pour les Israélites (les biblistes le savent, ndlr).

Dans les deux conceptions, la conception juive et la conception islamique, le terme « prescrit » inclus l’idée d’une finalité, d’une décision immuable - non sujet à changement. De même que la Thorah écrite est immuable alors que la Thorah orale représente le changement au fil du temps, le Coran écrit est le Coran décrèté, nul ne peut le changer.

Aussi... si Dieu a écrit dans le Coran qu’Israël est pour le peuple de Moïse, qui peut changer cela ?

Et... ce n’est pas écrit pour seulement être lu mais pour être vécu puisque divinement ordonné.

Bien sûr le Coran fait référence à l’exil mais il laisse une porte ouverte pour le retour... en disant aux Juifs que s’ils tiennent leurs promesses, Dieu aussi tiendra Sa Promesse divine à leur égard.

Le problème qui se pose étant que, lorsque les musulmans, au VIIème s, sont rentrés en Terre Sainte, ils étaient bien conscients de ce qu’ils faisaient... ils savaient qui étaient les propriétaires légitimes. Mais encore... l’érudition moderne montre que les documents musulmans de l’époque ont été écrits longtemps après et ne sont pas aussi fiables qu’on ne le pensait.

Comment à présent faire comprendre que Jérusalem n’était pas dans la géographie musulmane ?

Les musulmans sont entrés en Terre Sainte et ont mis leurs conditions, l’une d’elle fut l’interdiction pour les Juifs d’entrer encore dans la ville Sainte. N’ayant pas agi selon le mandat divin, tel que perçu par les adeptes des religions abrahamiques, ils ont encouragé au crime...

Les fruits de cette action montrent la situation actuelle dans laquelle Israéliens et Palestiniens innocents meurent chaque jour.

J’attire également votre attention sur le fait que tous les exégètes de la période médiévale, sans exception à ma connaissance, ont tous reconnu qu’Israël appartenait aux Juifs au vu de leur droit d’aînesse. Comme, par exemple, ces deux exégètes célèbres, Muhammad al-Shawkani et Ibn Kathir.

Quand les musulmans ont conquis Jérusalem, ils auraient dû le faire avec l’Idée du droit à la restitution aux propriétaires juifs.

Vous me demandez d’où la réforme de l’islam viendra ? Si elle doit se faire, elle viendra de l’Occident. Des voix des femmes vont se faire entendre très fort... on commence déjà à les entendre. Les femmes en seront les pivots. (10)


(1) Sur le site de Tariq Ramadan, pour retrouver les paroles citées, voyez l’émission TV en VIDÉO (ouvrir le forum au bas de l’article : Tariq Ramadan, Égypte, la Voix du peuple, et l’Histoire, 31 janvier 2011) et écoutez l’émission RADIO : Tariq Ramadan sur RTL, 31 janvier 2011.

(2) Tariq Ramadan, Aux sources du renouveau musulman D’al-Afghani à Hassan al-Banna un siècle de réformisme islamique, Éd. Tawhid, 2002, p.357.

(3) QU’ORGANISE CETTE « ORGANISATION SPÉCIALE » ?
« Sa première arrestation (celle de Moustafa Machour, » le numéro deux des Frères musulmans « à cette époque, selon l’auteur) remonte à 1948, quand la police du Caire intercepte une Jeep remplie d’explosifs et de documents. Ils démontrent l’existence, au sein de la confrérie (des Frères musulmans, ndlr) d’une » Organisation spéciale « responsable à la fois d’attentats contre les troupes britanniques et des actions antisémites qui viennent de secouer la capitale égyptienne. Moustafa Machour est alors le vice-président de l’Organisation spéciale. Au sein de ce groupe d’élite, dont les membres prêtent serment sur un Coran et un pistolet, il côtoie Youssef Nada, le futur banquier du Mouvement islamique. »
Extrait du livre de Sylvain BESSON, La conquête de l’Occident Le projet secret des islamistes, Éd. du Seuil, 2005, p.152.

(4) Ibid., p.356 et 357.

(5) Élie BARNAVI Ambassadeur d’Israël en France, 1397, une résolution historique ?, journal Le Monde, 19 mars 2002.

(6) Le Saint Coran et la traduction en langue française du sens de ses versets, Éd. Complexe du Roi Fahd, Arabie Saoudite, p.111.

(7) Ibid., p.166.

(8) Ibid., p.292.

(9) Traduction paraphrasée, synthétisée, non exhaustive.

(10) Jamie Glazov, The Koran and the Jews, FrontPageMagazine.com, Thursday, June 03, 2004.



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