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Quelques leçons indésirables d’histoire
Par Jonathan Tobin - Jewish World Review
Article mis en ligne le 15 septembre 2005

Qu’arriverait-il si des mosquées étaient brûlées - et autres questions stupides.

Il y a plusieurs années, avant de venir à Philadelphie, j’accompagnais l’ancien gouverneur du Connecticut lors de son premier voyage en Israël.

En ma qualité de journaliste, je suivais John Rowland, considéré alors comme une étoile montante du Parti Républicain, alors qu’il était entraîné autour de Jérusalem dans une visite tourbillonnante conduite par des guides du ministère des affaires étrangères israélien.

Mais en filant notre chemin autour de la Vieille Ville, je commençai à m’irriter un peu. La visite sur les sites de plusieurs synagogues en ruines dans le quartier juif ne soulevait pas la moindre mention de la part du guide sur le fait que la légion arabe jordanienne les avait faites exploser après s’être emparé de la place contre les défenseurs juifs submergés par le nombre.

Pas davantage, la vue du cimetière du Mont des Oliviers n’engagea le guide à indiquer que le cimetière avait été profané par les Jordaniens pendant leur occupation de la partie de cette ville avant la réunification de Jérusalem par Israël en juin 1967.

Frustré qu’une opportunité d’informer un dirigeant américain sur l’histoire de la cité fût manquée, je soulevais ma casquette de journaliste et intervins dans la conversation.

Il en résulta une riposte coléreuse du guide, qui me dit de le laisser faire son travail et de ne pas ajouter à la confusion du côté du gouverneur.

MAUVAIS SOUVENIRS
Dans le long terme, les messages mêlés reçus par Rowland ce jour-là n’auront pas d’effet sur les relations américano-israéliennes, puisque plutôt que de monter vers le plus haut bureau national auquel il aspirait alors, il se retrouve en prison fédérale pour sa confusion, où il purge une peine pour fraude et malversations. Comme on disait à Rome, « Sic transit gloria ».

Mais le souvenir de ce tour guidé malsonnant me revint en lisant les réactions de beaucoup d’Israéliens aux récents évènements à Gaza. La destruction des synagogues, laissées dans les implantations juives à Gaza,
par des foules palestiniennes lundi, était un sinistre rappel d’autres foules arabes qui ont détruit des sites juifs dans le passé.

Cela me fit revenir à l’esprit la foule sanglante à Naplouse qui détruisit le tombeau de Joseph au début de l’intifada en Octobre 2000.

Alors, comme maintenant, comme les évènements scandaleux étaient dévoilés, il y eut un puissant courant dans l’opinion juive qui nous conseillait de ne pas prendre cela tellement au sérieux. L’excuse pour le saccage du tombeau de Joseph était que la yeshiva en ce lieu était un facteur irritant pour la population arabe de la ville.

Alors également, on nous dit aujourd’hui que les conséquences du « mardi gras palestinien » à Gaza cette semaine ne devraient pas nous contrarier. C’était la faute d’Israël de n’avoir pas détruit eux-mêmes les synagogues avant de partir puisque ces sites étaient des symboles de la présence juive haïe.

La priorité, selon les éditorialistes du Haaretz, qui imite le style du « New York Times d’Israël », est « d’éteindre les flammes », et de ne pas critiquer les Palestiniens pour ce que Silvan Shalom, l’actuel ministre israélien des affaires étrangères, a justement désigné comme de la « barbarie ».

En allant plus loin que le vrai « New York Times », qui a signalé les incendies seulement en passant, le correspondant du « Philadelphia Inquirer » en Israël, Michael Matza l’a omis complètement dans son communiqué. Des lecteurs de ce journal n’ont été informés des actes de vandalisme que dans la légende d’un dessin de foule palestinienne faisant la fête en haut d’une synagogue démolie à Netzarim.

Mais Yossi Klein Halevi, membre éminent du « Shalem center », m’a écrit dans un mail à ce sujet : « Nous ne pouvons nous attendre à ce que le reste du monde ressente une rage plus grande que celle ressentie au Haaretz ».

Il est vrais que les Torahs et d’autres objets sacrés dans ces « Schuls » avaient été emportés avant que les bâtiments ne soient incendiées. Et vous pouvez discuter si les communautés qu’elles servaient étaient détruites, quelle grande affaire de détruire aussi les synagogues ?

Après tout, quantité de synagogues dans des villes américaines n’ont-elles pas été démolies ou, plus couramment, vendues à des églises ? Nous ressentons une pointe de regret, mais pas d’indignation au sujet de « Schuls » adorées desservant aujourd’hui des gens d’autres croyances. Pourquoi se soucier du destin de bâtiments vides qui ne contiennent plus de Juifs pour y prier ?

La réponse est que la motivation du glissement démographique dans les villes américaines n’est pas l’extinction de l’histoire juive. Mais les incendies à Gaza sont encore un autre exemple de la coutume originale des Arabes palestiniens de tenter d’effacer toute preuve de la vie juive dans le pays, à chaque fois qu’ils le peuvent.

Cela n’est pas un argument pour dire que le retrait de Gaza était une erreur. Mais le fait que les Palestiniens triomphants n’ont pu s’empêcher de laisser seulement une ancienne synagogue en place sur ce territoire est un rappel effrayant que les deux parties ne voient toujours pas le conflit de la même manière.

Pour les Palestiniens, ce n’est pas une incompréhension tragique entre deux peuples, mais plutôt un jeu à somme nulle dans lequel il y a seulement des gagnants et des perdants.

Vous n’avez pas besoin de demander la réaction qui aurait eu lieu si des foules juives avaient démoli ou incendié une mosquée musulmane cette semaine dans quelque lieu en Israël.

NE DEMANDEZ MËME PAS !
Mais pourquoi poser seulement une telle hypothèse improbable quand la simple menace que des Juifs puissent prononcer des prières sur le Mont du Temple à Jérusalem est suffisant pour mettre l’Islam international dans tous ses états ?

Le fait qu’il y a 1300 ans, des Musulmans triomphants ont choisi de paver le lieu le plus saint du judaïsme et d’y implanter des mosquées est considéré comme un jugement inviolable de l’histoire. Le ‘Waqf’ musulman, qu’Israël autorise à gérer le lieu de façon autonome, a passé les quelques dernières années à saccager les antiquités juives sur le site, sans la moindre protestation du gouvernement.

La simple mention de ces faits est considérée non seulement de mauvais goût, mais équivalente à une invitation à la guerre mondiale.

Comment se fait-il, devons-nous nous demander, que les sensibilités juives puissent être blessées dans l’impunité, alors que les sentiments musulmans doivent être non seulement respectés (comme ils le devraient), mais satisfaits pour ne pas « provoquer » davantage de terrorisme ?

En effet, le Département d’État a désormais une section dédiée à calmer les sensibilités musulmanes blessées, dirigée par l’ancienne gourou de la communication du Président Bush, Karen Hughes. Les Juifs qui se sentent mal au sujet des « Schuls » de Gaza doivent se contenter de lettres à la rédaction en mots contenus dans le « Times’ ou « The Inquirer ».

Qui devons-nous blâmer pour cela ? Personne d’autre sue nous-mêmes. Affligés comme nous le sommes d’un infatigable désir de nous élever au-dessus du conflit, nous craignons inévitablement d’abandonner la discussion avant même qu’elle ne commence. Et alors nous nous demandons pourquoi tant de gens ne comprennent pas notre point de vue de l’histoire.

Cela ne devrait pas passer par une émeute ou un incendie criminel, mais tant que des Juifs ne commenceront pas à parler pour nous-mêmes, notre histoire et nos droits, il n’y a pas de raison que personne d’autre s’en soucie.


http://www.jewishworldreview.com/09...

Adaptation française de Simon Pilczer, volontaire de l’IHC



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