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Quand Le Monde réécrit l'histoire
par David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit international
Article mis en ligne le 15 mai 2008

Les changements intervenus à la tête du grand quotidien du soir, et surtout, le départ d’un certain responsable éditorial, ont manifestement eu une influence sur le recadrage de la ligne éditoriale du journal. La preuve en est, par exemple, la tonalité sympathique de l’éditorial, paru dans le numéro daté du 14 mai : « Israël, 60 ans, et après », relevé sur ce site et par la Newsletter quotidienne du CRIF.

Et, cependant, on ne peut que déplorer le manque d’objectivité, voire le parti pris systématique de certains de ses journalistes, correspondant ou ancien correspondant en Israël.

Nous avons déjà eu l’occasion de relever, à différentes reprises, la partialité des articles de l’actuel correspondant, Michel Bôle-Richard, et nous croyons devoir mentionner, aujourd’hui, la présentation d’une citation de l’actuel premier ministre palestinien, Salam Fayyad, telle qu’elle apparaît dans l’article sur « Le maigre bilan de l’action de Tony Blair au Proche-Orient », paru dans le numéro daté du 15 mai.

Ce responsable palestinien se serait indigné, selon le journaliste du Monde qu’Israël puisse célébrer ses 60 ans d’existence alors que « le peuple palestinien gémit sous le joug de <ses> implantations, des crimes de <ses > colons, de l’état de siège et des pratiques d’occupation de <son> armée ».

Et comment croyez-vous que Michel Bôle-Richard présente Salam Fayyad » ?

C’est « un économiste plutôt réservé ».

On ne voit pourtant guère de différence avec les vues de responsables du Hamas.

Mais, ce qui nous a, surtout, choqué ce sont des affirmations que Gilles Paris, qui fut plusieurs années – et jusqu’en 2006 – correspondant du journal en Israël et ne fit pas, il est vrai preuve, à l’époque, de l’impartialité qui sied à un journal d’information, a cru devoir introduire dans un article, paru également dans le numéro daté du 15 mai : « Liban : l’impossible endiguement chiite ».

Nous passerons sur la tonalité empreinte d’un antiaméricanisme primaire qui se dégage de l’article, puisque le journaliste, aujourd’hui affecté au service international du journal, croit devoir évoquer, également, le « fiasco d’une politique de la canonnière » en Irak.

Nous relèverons également,  - « ligne éditoriale » anti-sarkozyste du journal oblige -le sous-titre « atlantisme ostensible » pour critiquer certaines initiatives françaises dans la région, que refléterait « la normalisation avec les Etats-Unis ».

Et nous retiendrons essentiellement le passage, dans lequel Gilles Paris évoque « la relance par les Etats-Unis d’un processus politique israélo-palestinien, en novembre 2007…. ». Pour ce journaliste, ni la conférence d’Annapolis, ni la conférence des donateurs, réunie à Paris, le mois suivant, « n’ont permis de débloquer (la) situation ».

Jusque là, nous dirons que le journaliste français a – malheureusement – raison.

Toutefois, là où Gilles Paris « fait la chanson et la chante » c’est lorsqu’il considère à propos de cette situation « que les autorités militaires et politiques israéliennes (la) jugent pour l’instant sous contrôle et, donc préférable, compte tenu de l’état de l’Autorité palestinienne et de son chef, Mahmoud Abbas, à toute initiative diplomatique qui remettrait en cause le statu quo ».

Autrement dit, c’est encore et toujours la faute d’Israël, qui, pourtant à notre connaissance, ne se satisfait pas du statu quo. Celui-ci est précisément dû à l’attitude d’attentisme de l’Autorité (sic) palestinienne, dont les déclarations de son chef de gouvernement, que nous avons relevées au début de cet article, ne témoignent guère d’une volonté de rechercher la paix.

 D’ailleurs, même si ce sont les actions terroristes initiées à partir de la Bande de Gaza, sous mainmise du Hamas, qui retiennent – hélas – l’attention, il ne faut pas oublier que le laxisme des autorités palestiniennes oblige les Israéliens à intervenir, en permanence, à titre préventif, en Cisjordanie.

Et, oubliant totalement le développement des actions terroristes menaçant la sécurité d’Israël et la vie de ses citoyens, Gilles Paris en vient à stigmatiser de façon plus nette ce qu’il présente comme un « cruel accéléré du dérapage du processus d’Oslo entre 1993 et 2000 » ( ?), à savoir « le décalage entre les discours, optimistes jusqu’au déraisonnable comme la promesse ou le souhait, suivant les formules, d’un Etat palestinien d’ici à la fin de l’année 2008, et les blocus qui valent aux Palestiniens une misère et une désespérance sans précédent dans une histoire pourtant riche en heures sombres » (souligné par nous).

Bien évidemment, il n’y a pas « faute de la victime », à savoir, après le double langage, voire le double de jeu d’Arafat, après Oslo, le manque de volonté de son successeur d’éradiquer la violence anti-israélienne.

Non, est en cause « l’incapacité des puissances mondiales à imposer aux autorités israéliennes une révision de leurs paradigmes, qui leur serait pourtant in fine profitable » ( ?).

Mais ce qui nous a surtout choqué c’est l’affirmation selon laquelle « il » (sans doute le dérapage du processus d’Oslo) « accrédite aussi la thèse du double langage, de la tromperie et du cynisme de la part de ceux qui prétendent inscrire leur action dans la clarté et les principes du droit ».

Nous sommes bien loin du titre de l’article consacré au Liban, tant un parti-pris anti-israélien anime l’ancien correspondant du Monde, dans ce pays.

Et cela même si, comme l’a relevé la Newsletter du CRIF, ce même Gilles Paris, a, sur le site Internet du journal donné l’occasion à Alain Dieckoff de présenter l’ouvrage collectif sur « L’Etat d’Israël », qu’il a dirigé et, récemment, . publié aux éditions Fayard,



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