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Procès Fofana, La France qui dit non
Par Guy Senbel pour Guysen International News
Article mis en ligne le 17 juillet 2009
dernière modification le 19 juillet 2009

Trois jours après le verdict à l’issue du procès du Gang des barbares, la ministre française de la Justice a demandé au parquet de faire appel des condamnations inférieures aux réquisitions de l’avocat général. Le verdict du procès a été jugé trop ’’indulgent’’ à l’égard des complices de Youssouf Fofana par les représentants des organisations juives. Elles ont aussi reproché le huis clos : un procès discret, fermé, à l’image du silence qui a tué Ilan. Car Fofana a tué dans le silence des complices.

La ministre française de la Justice n’est pas allée seulement dans le sens des organisations juives françaises. Elle est allée dans le sens de l’histoire. Quatorze complices de Fofana seront à nouveau jugés. Le nouveau procès du Gang des barbares, qui devrait se dérouler dans un an, sera le procès de la complicité, de la collaboration, et de l’indifférence au crime antisémite. Avec le procès Fofana, une page importante de l’histoire judiciaire a été écrite.

Cette semaine, la France a dit non. Non au silence et non à l’indulgence. Certains ont cru voir dans cette rare initiative de demande de révision d’un procès un simple acte politique : Michèle Alliot-Marie aurait pris ses marques à la chancellerie… Mais Place Vendôme, c’est la philosophie de son action qu’elle entend appliquer : ’’Je suis ici pour faire respecter la loi’’.

’’Inquiète’’, la magistrature a mal accueilli la décision de la Garde des Sceaux, reprenant à son compte la formule du chercheur de nazis Simon Wiesenthal, ’’Justice n’est pas vengeance’’… C’est pourtant dans la dignité et la pudeur que la famille d’Ilan a vécu ce procès caché, regrettant devant micros et caméras que la jeune femme ayant servi ’’d’appât’’ fût condamnée à neuf ans de prison seulement…

Il ne faudrait pas que les polémiques et les débats sur le procès du Gang des barbares occultent la barbarie du crime. Car c’est un crime antisémite qui a été commis, un supplice de trois semaines qu’a subi Ilan Halimi, parce qu’il était juif. Nu, ligoté, bâillonné, torturé. Inquisiteurs et assassins, Fofana et les siens ont brûlé un Juif.

C’est bien là tout le sens de la révision du procès de Youssouf Fofana et de ses complices : quels sont les facteurs qui ont conduit Fofana et sa bande à ’’passer à l’acte’’, à séquestrer, torturer et tuer un homme parce qu’il était juif ? Le crime est alimenté par des mythes qui ont fomenté la haine. Et la propagation de cette haine n’est pas tolérable au sein de la République française, elle est même illégale.

L’assassinat d’Ilan Halimi a été un choc, il reste un traumatisme pour les pouvoirs publics, un crime odieux qui avait plongé la France dans l’effroi. Au cours de l’hiver 2006, au moment du crime, Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur, avait plaidé pour un ’’devoir de vérité’’.

Car les crimes antisémites sont des crimes contre la République. Vichy a éteint la République, instauré des lois raciales, marqué les Juifs, décidé de la déportation des enfants. La restauration des institutions républicaines après la Deuxième guerre mondiale a rendu aux Juifs leurs droits. La lente et difficile prise de conscience de la Shoah en France a rendu aux Juifs leur histoire. La révision demandée par Michèle Alliot-Marie leur rendra justice.
Il s’agira de mettre au grand jour le caractère antisémite du crime. L’antisémitisme n’est pas seulement une ’’circonstance aggravante’’, comme l’expriment les juristes. L’antisémitisme est la ’’raison’’ du crime.

Ilan Halimi est mort parce que dans une certaine mythologie antisémite, les Juifs sont riches et dominent le monde… Ilan est mort parce que les Juifs sont devenus, chez les intégristes musulmans, un bouc émissaire idéal.

Le martyre palestinien pour étendard, les islamistes des banlieues ont trouvé dans la cause palestinienne, comme d’autres à Téhéran, une légitimité à exprimer leur haine des Juifs et d’Israël. Là, croupissent les rumeurs sur l’empoisonnement d’Arafat ou les ’’crimes sionistes’’ chers à Dieudonné. Là, les idées révisionnistes de toutes sortes circulent vite. Nicolas Sarkozy l’avait confirmé en février 2006 à l’Assemblée nationale, lors des perquisitions, la police avait trouvé des documents relatifs au Comité de soutien aux Palestiniens, et des brochures salafistes… Youssouf Fofana puise dans l’intégrisme islamique l’idéologie qui vient absoudre ses intentions meurtrières.

Le nouveau procès sera l’occasion d’approfondir l’enquête en visitant cette fois les coulisses d’un crime méticuleusement préparé. La révision du procès sera aussi l’occasion de dénoncer l’existence de l’antisémitisme ’’des banlieues’’, vengeur, agressif et violent, organisé.

Ce soir, nous pensons à la mère d’Ilan, Ruth Halimi.
Ce soir, nous pensons à Guilad Shalit. Soldat de Tsahal et citoyen français, il est l’otage du Hamas, depuis trois ans, trois semaines, et deux jours.



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