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Point détaillé d’Ehoud Barak d’une situation préoccupante qui réaffirme la détermination d’Israël et le soutien américain
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 26 juillet 2012

Le ministre de la Défense d’Israël s’exprime à nouveau en détail, après l’avoir fait sur la Syrie depuis le Plateau du Golan. Devant le Collège National de Défense il évoque la situation « la plus complexe et compliquée » à laquelle l’État hébreu ait eu à faire face. Mais il redit aussi à quel point Israël est prêt à toute éventualité et a le soutien sans faille de l’Administration américaine, en dépit de divergences normales. En revanche, souligne-t-il, il y a dans la paralysie de la communauté internationale face à la situation syrienne une leçon essentielle à tirer.

Depuis le Plateau du Golan Ehoud Barak livrait il y a quelques jours son analyse précise de la situation syrienne et de ce qu’elle comporte Aujourd’hui, c’est devant le Collège National de Défense qu’il fait un tour d’horizon très détaillé d’une situation qu’il décrit comme étant « la plus complexe et compliquée » à laquelle Israël ait eu à faire face à ce jour. Il évoque les menaces qui pèsent sur le pays aujourd’hui, existentielle dans le cas de la menace iranienne, mais aussi la détermination d’un pays qui est prêt à toute éventualité et le soutien total de l’Administration américaine, ne taisant pourtant pas des différences d’opinion qu’il estime normales et ne portent pas sur l’essentiel.

Selon le ministre, négociations avec l’Iran et sanctions n’aboutiront à rien et le danger est global. Quant à la situation en Syrie et l’impuissance de la communauté internationale, cela est porteur d’une leçon essentielle pour Israël, dit-il.

Ses déclarations viennent en écho aux diverses prises de position récentes du Premier ministre Benyamin Netanyahou et du ministre des Affaires étrangères Avigdor Liberman .

Voici la déclaration d’Ehoud Barak in extenso :

« En ce milieu de l’année 2012, Israël se trouve confronté à quelques-uns des défis les plus complexes et compliquées auxquels notre direction politique et militaire aient jamais eu à faire face.
Il se peut que nous ayons à prendre des décisions difficiles, des décisions cruciales concernant la sécurité nationale d’Israël ... Depuis deux ans maintenant la région qui nous entoure a été turbulente et bruyante, avec des défis sur le plan de la sécurité qui vont croissant quotidiennement.

« Le Printemps Arabe, qui est lentement devenu un été islamique, nous apprend qu’au moment de vérité, nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes. Les forces de défense relèveront ce défi avec la plus grande prudence et nous resterons vigilants et prêts, nous préparant pour tout changement de situation et tout tournant majeur, si cela se produit ».

A propos de l’attaque terroriste en Bulgarie :

« L’attaque terroriste perpétrée il y a quelques jours à Burgas par le Hezbollah - inspiré et peut-être également autorisé par les Iraniens - prouve que la branche opérationnelle du réseau terroriste [continue] de prendre pour cible des citoyens israéliens. Ce soir, je tiens à redire, une fois de plus, que nous allons mettre la main sur ces meurtriers, ainsi que sur ceux qui les ont envoyés ».

A propos de la Syrie :

« Nous suivons de très près ce qui se fait en Syrie. Nous l’avons dit et nous le pensons : l’État d’Israël n’acceptera pas le transfert de systèmes d’armes avancés depuis la Syrie au Hezbollah. En Syrie, les massacres et le meurtre du peuple syrien - par les forces gouvernementales et les forces irrégulières du gouvernement - se déroule sous les yeux du monde ...

Bachar el-Assad et son régime ont perdu toute légitimité. Nous verrons que chaque jour qui passe accélèrera la chute de son régime. La difficulté qu’a la communauté internationale à formuler une réponse à l’effusion de sang et à la mort d’innocents nous sert une leçon. Cela illustre les limites qu’a la communauté internationale à pouvoir mobiliser une volonté politique, à s’unir pour un même but ou à être capable d’agir. Même lorsque la situation l’exige ».

A propos de la Turquie :

« La Turquie est aux côtés d’Israël un facteur stratégique clé pour parvenir à un équilibre régional stable ou qui convient, d’où l’importance d’un retour à la normale des relations avec la Turquie. Israël n’a aucun intérêt à voir que continuent des frictions entre les deux pays ».

A propos de l’Iran :

« Et de tous les défis que j’ai mentionnés, se trouve par dessus tout le défi de l’Iran. Un Iran nucléaire est une menace pour l’ordre mondial tout entier. Cela mènera à une course aux armements nucléaires dans la région ; des pays comme l’Arabie saoudite, la Turquie et la nouvelle Égypte ne pourront pas être à la traine. Cela mettra également en marche un compte à rebours pour la fuite des connaissances ou de la technologie nucléaires, [qui, éventuellement] finiront entre les mains d’éléments terroristes. Avec l’énergie nucléaire, si elle y parvient, l’hégémonie de l’Iran deviendra une réalité, ce qui conduira à l’intimidation de ses voisins, une implication accrue de l’Iran dans le terrorisme à la fois régional et mondial. Je suis tout à fait conscient des difficultés qu’il y a à contrecarrer les tentatives que fait Iran pour se doter de l’arme nucléaire. Cependant, il est clair pour moi qu’affronter la menace elle-même sera sans aucun doute beaucoup plus compliqué, beaucoup plus dangereux et beaucoup plus coûteux en termes de ressources et de vies humaines.

C’est le moment pour le monde entier de s’unir - unité d’action, unité de but, et de [ réunir une ] volonté politique pour mettre fin - rapidement et avec détermination – au programme nucléaire iranien. Les sanctions aujourd’hui sont plus rigoureuses que par le passé. La diplomatie est active. Et malgré cela, nous pensons que cela ne sera pas suffisant et que ces actions ne déboucheront pas sur l’objectif final [souhaité], à savoir l’arrêt du programme nucléaire iranien. Les Iraniens sont déterminés à continuer à tromper le monde entier, afin de se doter d’armes nucléaires. Quiconque en veut la preuve n’a qu’à voir les négociations de ces derniers mois, y compris les plus récents pourparlers à Moscou. Le programme nucléaire iranien représente un défi pour Israël, un défi unique qui peut se transformer en menace existentielle. Il n’existe pas de manière responsable de l’ignorer.

A propos des relations avec les États-Unis :

« Nous conduisons un dialogue continu, proche et ouvert avec l’Administration américaine – même si nous ne sommes pas toujours entièrement d’accord. Les liens en matière de sécurité entre nous et l’Administration actuelle sont au plus haut niveau qu’ils aient jamais été. En matière de sécurité l’Administration *américaine* renforce constamment l’étendue des capacités d’Israël. La décision d’étendre le système du Dôme d’Acier [Iron Dome] avec le soutien financier des États-Unis est un exemple de plus de ce lien profond et de cet engagement.

Je crois de tout mon cœur qu’il n’y a pas de contradictions ... On peut exercer notre totale souveraineté politique et notre responsabilité en matière de sécurité pour nos propres décisions, tout en maintenant à la fois la relation spéciale que nous avons avec les États-Unis, notre allié le plus important. Cependant, il existe quelques différences entre l’Amérique et Israël, la source de ces différences étant les rythmes différents du passage du temps, des différences entre nos capacités, ainsi que d’autres disparités dans notre puissance respective et des différences dans les contraintes que nous avons. Cela [ cette réalité] fait que chaque [pays] a ses propres conclusions et points de vue particulier ... qui sont parfois différents.

Cependant, la chose la plus importante ici est le fait qu’en fin de compte, l’Amérique comprend que le gouvernement d’Israël - et lui seul - a la responsabilité ultime des décisions qui touchent à la sécurité et à l’avenir de l’État d’Israël. Et le fait qu’Israël et l’Amérique partagent une même position : *à savoir* que nous devons empêcher la nucléarisation de l’Iran nucléaire avec détermination, [ en sachant ] qu’il faut garder toutes les options sur la table. Ayant dit tout cela, et en dépit du fait que ce sont des défis complexes – j’ai confiance en la force d’Israël et en sa résilience militaire, nationale, économique et humaine. J’ai confiance en notre capacité à faire face à tous les défis avec responsabilité, sérieux, détermination et un jugement sûr ».

A propos de la loi Tal :

« La sécurité nationale comprend différents éléments. Pas uniquement la force de Tsahal, mais aussi l’économie et la société. Dans ce domaine nous avons à apporter les modifications nécessaires à la loi Tal. Nous attribuons une importance primordiale à ce sujet et nous y travaillons - au sein de l’establishment de la défense - en tenant compte des besoins et des exigences de l’armée israélienne pour élaborer des règles qui apporteront des changements à la fois profonds et fondamentaux. Ces changements seront basés sur l’élargissement et l’approfondissement du partage du « fardeau », une compensation appropriée pour ceux qui servent et une intégration des ultra-orthodoxes dans le personnel allant croissant. Et tout cela, dans la mesure du possible, par le dialogue et en bonne intelligence. Parce que nous sommes un peuple ... nous sommes des frères ».



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