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« Paris doit encore être une promesse » estime Nathalie Kosciusko-Morizet reçue par leB’nai B’rith France
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 7 mars 2014

Ils étaient une bonne centaine à avoir répondu à l’invitation du B’nai B’rith le 5 mars dernier pour rencontrer Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate de l’UMP à la Mairie de Paris, dont la clarté des analyses, la grande transparence, la conviction auront été très appréciées. Interrogée par Serge Dahan, Président du B’nai B’rith et Aris Hauptschein Président de la Région Paris -Île de France, elle rappelait que Paris doit rester une promesse, estimait qu’insécurité, antisémitisme et antisionisme doivent être combattus frontalement, se prêtait aux questions de la salle, adoptant l’une des propositions de l’association. Soirée qui s’est déroulée en présence de plusieurs élus. Anne Hidalgo, candidate PS avait été reçue il y a peu.

Y
D’emblée, Nathalie Kosiusko-Morizet – NKM - se démarquait du discours classiques des hommes politiques. Car, non, estime-t-elle, il ne faut pas dire « les Juifs ont toute leur place à Paris », ce qu’elle n’aime pas car « cela légitime la question ». Il faut, dit-elle « inverser la question et se demander quelle place à Paris dans le cœur des Juifs, comment faire pour que Paris soit encore une promesse de réalisation de soi, de liberté, de vie sûre, de vie heureuse, ce qu’elle soit être ». Une réflexion que lui a inspiré son voyage de juillet dernier, un voyage dans le high-tech israélien, riche d’enseignements, à l’issue duquel elle imagine une « coopération intelligente » entre start-ups israéliennes et la Ville de Paris.

« Dans certains milieux, il est scandaleux d’être antisémite mais élégant d’être antisioniste ».

Mais ce voyage incluait un détour par Netanyha où elle entendit « avec un petit pincement » certains dire qu’ils venaient du 19ème, d’autres du 20ème, d’autres encore qu’ils font des allers / retours. L’alyah, dit-elle, doit, en effet, être « un véritable choix » et ne pas venir « d’un sentiment d’inquiétude ». Une inquiétude qui règne, causée par « des propos qui sont des poisons dans la société et des actes ». Des propos bien installés qui la choquent. Ainsi, dit-elle, « dans certains milieux, il est scandaleux d’être antisémite mais élégant d’être antisioniste. On le voit vivre sur des affiches.. or l’antisionisme pave la voie de l’antisémitisme...Il faut demander aux gens de se positionner et s’ils en voient les risques ». NKM se posant la question de savoir si des candidats se sont abstenus sur la question du vote sur l’étiquetage des produits israéliens – censés venir des implantations - ou ont voté pour » lors d’un . Il y a, dit-elle , « une ambiguïté qui s’installe depuis des années ».

Pour mémoire, concernant ce vote, le 11 juin 2013 « une séance du Conseil municipal du XIVème arrondissement de Paris examinait le vœu 36 sur « l’étiquetage obligatoire différencié des produits en provenance des colonies israéliennes en Palestine », présenté « par Emmanuelle Becker, Aline Arrouze, le groupe Communiste et élus du Parti de gauche ». Suivant un réquisitoire contre l’État hébreu, il était suggéré que « le Conseil de Paris demande au Maire de Paris d’intervenir auprès du gouvernement afin qu’il prenne les mesures nécessaires pour qu’un étiquetage différencié faisant la distinction entre « produits des colonies » et « produits israéliens » soit mis en place ...Un vœu adopté grâce aux votes de gauche, PS en tête ». Le lendemain à Ramallah le Maire de Paris sortant, Bertrand Delanoë recevait un vrai faux passeport palestiniens des mains de Mahmoud Abbas

Quant aux actes, elle évoquait le Rapport du SPCJ, cette année 2012 « méchamment exceptionnelle » en matière d’antisémitisme, et, les deux choses qui l’y ont frappé : « qu’on s’habitue à cette idée qu’1% de la population française concentre 40 % des actes antisémites » et que « dans les actions et menaces poussant les Juifs au départ Paris est devant les autres ».
Elle note également « une tendance qui n’est pas bonne aujourd’hui, avec cette émigration inter-parisienne car il y a un malaise à vivre à l’Est, au Nord-Est de Paris ».

« Ces petits renoncements qui tracent le chemin des grands renoncements ».

Pourtant, pour NKM « il ne faut pas traiter cela par le silence. Ainsi, dit-elle, « pour Guilad Shalit cela a été une erreur de ne pas afficher sa photo sur la Mairie de Paris comme cela avait été fait pour d’autres otages, pour éviter un choc frontal. Mais ces petits renoncements tracent le chemin des grands renoncements ».

« Une tolérance zéro »

Concernant la sécurité « le Maire de Paris doit revendiquer une police municipale, une police de quartier ». Citant une autre expérience faite ce jour même elle évoquait une rencontre dans le 19ème avec des habitants « victimes de trafics au quotidien » ou ne pouvant porter de kippa. « Le Maire de Paris doit être au combat sur ces choses-là, il ne faut pas chercher d’excuses. Quand on a peur on ne peut pas passer au reste. Le Maire de Paris doit se doter de tous les outils nécessaires, il doit y avoir une présence sur le terrain, un doublement des caméras, ce qui n’a rien de liberticide, des arrêtés contre la mendicité agressive, une lutte contre les incivilités ». NKM donnant l’exemple de New York avant et après l’intervention du Maire Guiliani, passé d’une ville dangereuse à une ville sûre ».
Elle veut, dit-elle, « la mis en œuvre d’une tolérance zéro ».

« Le manque de clarté dans la prévention laisse le chemin aux violences...il ne faut pas être trop tolérant à l’école même si cela est difficile, il ne faut pas renoncer à y enseigner la Shoah, surtout alors que les témoins disparaissent, il faut se demander comment le Mémorial de la Shoah peut être plus actif. Il ne faut pas être défensif mais offensif ».

A propos des déplacements de population, Serge Dahan, Président du B’nai B’rith France, déplorait que « les Juifs ne peuvent plus habiter où ils veulent, il y a des arrondissements où les Juifs sont interdits, ce qui est un drame républicain ». Il concluait « qu’il faut des réponses d’urgence »... Réponse de NKM : « Il faut déployer les outils là où sont les besoins, il y en a ». Elle donnait l’exemple d’une « cour d’immeuble du 19ème redevenue vivable après la pose d’une caméra ».

A une question portant sur « les territoires perdus de la République », en référence à l’ouvrage paru il y a une dizaine d’années sur ce thème, la candidate répondait « il n’est que temps de les récupérer, car passé certaines limites on n’y arrive pas ».

Son livre « le Front anti-national » et les « apparentements entre l’extrême-droite et l’extrême-gauche »

Réponse catégorique à une question posée sur de possibles alliances avec le FN : elle rappelait avoir écrit « le Front anti-national » sur le sujet il y a environ quatre ans. « Il n’y a pas de continuum entre ma famille politique et l’extrême-droite », dit-elle « mais des apparentements entre l’extrême-droite et l’extrême-gauche ». Ajoutant que « les mêmes slogans » avaient été entendus récemment dans une manifestation plutôt d’extrême-droite et une autre plutôt d’extrême-gauche ».

Elle aimerait, d’ailleurs à ce propos « que la gauche soit aussi claire », rappelant à nouveau ce vote en faveur de l’étiquetage des produits israéliens.

Claude Goasguen, député-maire du 16ème, venu assister au débat – et qui, pour mémoire, avait fait afficher sur sa mairie la photo de Guilad Shalit - évoquait d’ailleurs « un débat lunaire du Conseil de Paris » à propos de ce vote, rappelant que le boycott est une illégalité et que la gauche l’a soutenu. Par ailleurs, dit-il, si, ce jour-là, « Anne Hidalgo n’était prétendument pas là, tout le groupe socialiste a voté pour »...

A propos d’une conférence au sein d’une université parisienne dans le cadre de « la semaine de l’apartheid israélien », il soulignait que les universités sont indépendantes mais que le M aire de Paris avait cassé un projet qu’il avait de jumelage d’une université israélienne avec Dauphine. Jumelages qui existent pour quelques grandes écoles, notait-il.

Une proposition du Livre Blanc du B’nai B’rith reprise

Dorothée Anis, membre du B’Nai B’rith en charge de sa rédaction, présentait « Le Livre Blanc pour la citoyenneté et contre l’antisémitisme », en détaillant des propositions phares. Suivit cette réflexion de NKM qui, ayant « fait une école militaire » - pas n’importe laquelle puisqu’il s’agit de Polytechnique - disait sa « nostalgie du service militaire, un creuset donnant des opportunités pour rectifier des erreurs, des défauts... ». On peut imaginer, par ailleurs, ajoutait-elle que « les professeurs de la Ville de Paris apportent un soutien au professeurs de l’Éducation Nationale ». Idée jugée « très intéressante » par Claude Goasguen, précisant qu’il s’agit là « d’un corps de onze mille personnes ».

Une autre question portait sur les carrés juifs dans les cimetières. « Une question sensible à laquelle il faut être attentif », dit-elle, notant que lorsqu’elle était Maire de Longjumeau elle avait signé nombre de dérogations pour permettre d’inhumer dans le carré juif de sa commune des personnes venues d’autres villes.

Nombre d’élus assistaient à cette soirée très appréciée qui s’est déroulée au centre Communautaire de Paris, rue Lafayette. Parmi eux des élus du 16ème, les Conseiller de Paris Céline Boulay-Esperonnier et Pierre Auriacombe, l’adjoint au Maire Marc Lumbroso, Jérémy Redler, conseiller d’arrondissement, ou Murielle Gordon Schor, adjoint au Maire du 17ème. On remarquait également Claude-Gérard Marcus, ancien député-maire du 16ème ou Déborah Pawlik, tête de liste de NKM dans le 10ème.



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