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Opération Pilier de Défense : manifestations à Montréal entre obscurité et lumière
Hélène Keller-Lind
Article mis en ligne le 17 novembre 2012

Slogans de haine contre Israël et le Premier ministre canadien, banderole noire, drapeaux palestiniens, tunisien et algérien pour une manifestation anti-israélienne d’étudiants de l’université Concordia de Montréal conduite par une étudiante en journalisme férue de désinformation le 15 novembre au soir. Hommage aux valeurs démocratiques et d’ouverture d’Israël, évocation des réalités de la région, liste des crimes de guerre commis par le Hamas contre qui l’État hébreu doit se défendre, volonté de paix ont été les thèmes d’une réunion le lendemain, en pleine lumière, avec pour orateurs l’ancien ministre de la Justice canadien Irwin Cotler, les rabbins Steinmetz et Poupko, et Sarah Firestone de Hillel. Les drapeaux étaient aux couleurs d’Israël, du Canada et du Québec.

Contraste saisissant entre deux manifestations qui ont eu lieu à Montréal, l’une le 15 novembre, l’autre le 16 novembre, en réaction à l’Opération Pilier de Défense déclenchée par Israël en réponse aux dizaines de tirs de roquettes et missiles lancés récemment par le Hamas et d’autres organisations terroristes depuis la Bande de Gaza sur une population civile israélienne de plus d’un million et demie.

Ombre et haine

La manifestation du15 novembre était organisée par le mouvement Solidarity For Palestinian Human Rights, notamment par l’un de ses membres, Sara Shaltony, étudiante en journalisme et sciences politiques de l’Université Concordia. La manifestation réunissait une petite centaine de personnes, des étudiants pour la plupart, avec une majorité d’Arabes. Pourtant les organisateurs osaient un « Montréal est avec Gaza »...


Crédit photos : Hugues de Cumont

Des drapeaux palestiniens, bien sûr, mais aussi un drapeau tunisien et un drapeau algérien étaient brandis. Pendant la marche au pas de charge, encadré par des motards de la police, sur un petit trajet au centre commerçant de Montréal, bien qu’il se soit agi en principe de soutien aux Gazaouis, des slogans haineux, en anglais et en arabe, ont été répétés par les manifestants suivant l’organisatrice qui les scandait au mégaphone. Alors même qu’une grande partie de la population israélienne s’apprêtait à passer la nuit dans des abris, après qu’une jeune mère de famille et deux autres Israéliens ont été tués par des roquettes terroristes, ces manifestants accusaient Israël de terrorisme, d’apartheid, de racisme, d’occupation, bref tous les clichés habituels, et accusaient le Premier ministre du Canada de complicité [ Stephen Harper et son gouvernement, tout comme les États-Unis ou la France affirment qu’Israël a le droit de se défendre, on le sait ] . Autre slogans : « Viva Palestina » ou « Gaza n’a pas d’armée, ne peut se défendre ou attaquer, c’est un génocide.... » ou encore « Intifada, Intifada »... En avant de la marche une grande banderole noire était déployée en travers de la rue, cachant à demi le peu de manifestants. En lettres blanches « Gaza, je me souviens », en référence, pour la dernière partie, à la devise du Québec et sa fidélité au passé. Ces slogans étaient autant d’incitations à la haine et à la violence.

Un jeune Juif a tenté par deux fois de défendre Israël de l’intérieur du groupe de manifestants. Il n’y parviendra pas, bien entendu. Il lui sera conseillé d’aller manifester pour Israël ailleurs.

La veille une manifestation similaire, avec aussi peu de monde, avait été organisée. On y criait aussi « From the River to the Sea, Palestine will be free »...[ de la rivière / fleuve - du Jourdain - à la mer - Méditerranée – la Palestine sera libre ]. Le journaliste de La Presse l’ayant couverte y remarquait un Juif anti-israélien...

Une étudiante en journalisme adepte de la désinformation, même état d’esprit chez des journalistes confirmés

La page Facebook de Sara Shaltony, l’étudiante en journalisme, meneuse de manifestation, est édifiante. Les vidéos qu’elle y poste relèvent systématiquement de la désinformation. Comme celle avec Ali Abunimah, journaliste palestino-américain qui s’exprime d’un ton précieux depuis Chicago sur Al Jazeera et parle d’un soi-disant « appétit irrationnel de violence de la part d’Israël », qui aurait « provoqué le Hamas » et « n’agit pas pour se défendre ». Il poursuit en évoquant les enfants de Gaza qui, selon lui, et contre toute évidence, « ont tout juste le nombre de calories leur permettant de ne pas mourir de faim... ». Il y a, bien sûr, sur cette Page l’inévitable scène d’un père portant un enfant blessé qui entre dans un hôpital....Oui, mais, est-ce cette photo repiquée d’une séquence vielle de trois semaines tournée en Syrie et recyclée ici ? Bref, nous sommes dans l’obscurité du mensonge et de la haine.

Une autre manifestation, présentée comme étant de soutien au peuple palestinien, est prévue le 18 novembre à partir de l’université Concordia. Cette fois elle devrait faire recette puisqu’elle aura lieu un dimanche à 13 h et on annonce que d’autres groupes apporteront leur soutien à con organisation : la Confédération des Syndicats Nationaux et la Coalition pour la justice et la paix en Palestine qui manifestait devant le consulat d’Israël à Montréal le 16 novembre au soir. On y retrouvait les mêmes banderoles sombres et slogans haineux et les mêmes manifestants pour partie même si, selon Le Journal de Montréal, une organisatrice plus habile déplorait qu’il y ait des victimes des deux côtés. Ajoutant que « les Israéliens sont aussi victimes des décisions de leur propre gouvernement ». Toutefois, dans le reportage, le quotidien fait porter la responsabilité de la situation actuelle sur le seul Israël. On lit, en effet, que ces protestations se font contre « les récentes attaques d’Israël envers la population de Gaza » Un raccourci ne relevant pas de l’information, mais de l’incitation à la colère contre l’État hébreu. D’autant que la journaliste montréalaise ajoute, se faisant accusatrice, « Selon l’AFP, 28 Palestiniens ont péri dans près de 500 raïds Israëliens et trois Israëliens ont été tués par une roquette palestinienne au cours des derniers jours ». Pas un mot des quelques 700 roquettes et missiles tirés au hasard contre la population israélienne à ce jour.

Lumière, véracité de l’analyse et désir de paix

Tonalité bien différente pour la manifestation de soutien à Israël organisée par Hillel Montréal le16 novembre, au milieu de la journée, dans la lumière, devant le consulat d’Israël, sur fond de drapeaux israéliens, québecois et canadiens. Avec quatre orateurs. Sarah Firestone, co-Présidente de Hillel à l’université McGill de Montréal, brillante étudiante en sciences politiques qui soulignait qu’Israël, ce « rêve devenu réalité », et le Canada partagent les mêmes valeurs démocratiques, citant Benyamin Netanyahou qui a dit : « si les Arabes déposent leurs armes aujourd’hui il n’y aurait plus de violence, si les Juifs déposaient leurs armes aujourd’hui ; il n’y aurait plus d’Israël ».

Émotion du rabbin Steinmetz et d’Irwin Cotler, ancien ministre de la Justice du Canada, député libéral de Mont Royal, évoquant des membres de leurs familles respectives qui habitent en Israël et leur font vivre au quotidien la réalité d’un pays soumis à des tirs incessants qui ont atteint aujourd’hui les portes de Tel Aviv et Jérusalem. Le mot paix a été prononcé plusieurs fois pour déplorer, comme le fit Irwin Cotler, que cette paix ait été rendue impossible par le refus palestinien et arabe qui débuta par un rejet du projet de partition de l’ONU, voici près de 65 ans, suivi d’une agression arabe contre le tout jeune État hébreu ayant pour but de le détruire. Si ce partage initial avait été accepté il y aurait aujourd’hui deux États pour deux peuples, soulignait l’ancien ministre. Qui dénonçait et détaillait par ailleurs les crimes de guerre du Hamas tels que les tirs contre des populations civiles, l’utilisation de civils pour cacher leurs infrastructures terroristes et leurs rampes de tirs, ou encore leur charte qui planifie un génocide. Quant au Rabbin Poupko, il notait, entre autres, que si ceux qui manifestent contre Israël étaient réellement soucieux des droits de l’homme comme ils le proclament, alors on les aurait vu défiler contre les massacres perpétrés en Syrie, ce qui n’a pas été et n’est pas le cas. Sur le plan politique, Irwin Cotler rendait hommage au Premier ministre canadien qui soutient Israël et le fait de concert avec l’opposition à laquelle il appartient.

Ce rassemblement s’est terminé avec la Hatikva.

Par ailleurs, et dans le même esprit, dans un éditorial publié dans Le Devoir, le consul général d’Israël à Montréal ; Joël Lion, rappelant qu’Israël a agi en état de légitime défense, déplorant que la plupart des médias le taisent, concluait : « la communauté internationale devrait agir de manière à faire cesser les attaques contre Israël depuis la bande de Gaza sans attendre que nous soyons acculés à agir en dernier recours pour protéger nos citoyens » .



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