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Les indigents de la République
Montségur
Article mis en ligne le 1er mars 2005

Indigence : Etat de pauvreté d’ordre intellectuel, moral ; indigence d’idées, indigence intellectuelle - Grand Larousse Universel.

S’il est un des traits de l’époque que nous vivons qui mériterait d’être souligné, pour ce qu’il peut avoir d’éclairant- dans le sens de rendre visible - ce serait bien dans les affinités électives de certains qu’il nous faudrait le quérir.

Affinités électives d’une certaine mouvance, selon la formule consacrée à gauche de la gauche, ou de l’écologie dite politique ( celle qui se préoccupe plus de politique que d’écologie ), tiers mondiste par destin, figée à tout jamais dans la posture coupable, pénitentielle, de l’occident criminel, hégémonique, en un mot : colonial. Car il est de notoriété publique que seul l’occident se commit dans la colonisation...

De cet agrégat de pensées confuses, qui voudrait en tant que finalité dernière ne penser le présent et le futur qu’au travers du prisme, O combien déformant parce qu’insufisamment exploré, ou exploré sous l’angle unilatéral que nous lui connaissons, du passé colonial, en l’occurrence français, nous parvient, comme un écho de nos propres insuffisances à faire vivre le corps de l’Etat nation, une des dernières Tartufferies en date, je veux parler ici de la pétition mise en ligne sur le site internet oumma.com, intitulée : Nous sommes les indigènes de la République.
Pétition qui aura, contre toute intelligence, rassemblé autour de son concept séparatiste nombre d’esprits dits progressistes.
Cette pétition sera bientôt suivie d’Assises, dont on se prend à espérer que celles-ci sombreront dans les sables mouvants de l’ethnicisme identitaire, et, pour clore le cycle et respecter la tradition, suivie d’une manifestation le 8 mai 2005, en souvenir de la répression sanglante des émeutes de Setif du 8 mai 1945.
L’on objectera ici le respect du au devoir de mémoire, et que, si celui-ci s’opére en toute légitimité vis-à-vis de la Shoah, il n’en demeure pas moins que d’autres populations- pour faire court victimes du fait colonial ou esclavagiste - ont même légitimité pour revendiquer une équité en terme de regard porté.

Certes....

Sauf qu’au même titre qu’un Diablepris puisant aux sources de la haine anti-juive et du ressentiment anti-occidental le pseudo argumentaire que nous avons ressenti - et dans ce nous, nombre de descendants d’esclaves africains - comme un crachat ( crachat à la mémoire de la souffrance et des morts quelque soit leur origine ) . En effet, en quoi cette entreprise de souillure publique serait-elle à même de contribuer à l’émergence d’un débat sur ce sujet, en terme de reconnaissance et de respect de la dignité humaine ? (il serait opportun de souligner ici le silence assourdissant du microcosme parisien et de l’autorité publique lors de sa prestation au Zénith, devant 5000 personnes, prestation qui n’avait rien à envier dans l’abjection ).
Au même titre donc, le plaidoyer pro-domo des indigents de la République s’élabore et se construit autour d’une idée maîtresse soutenant l’édifice : la République est l’ennemie.
A abattre, la Gueuse !

Oublié le fait que de la naissance de la République vient l’abolition de l’esclavage, oublié le fait que c’est bien au nom de l’idée que certains se faisaient de la République, les résistants de toujours face à l’injustice, que ceux-ci inscrivirent leur combat dans des idées universelles de solidarité, de fraternité, et agirent afin de repousser les frontières de l’oppression. Oublié le pacte républicain qui nous lie les uns aux autres et son mode de fonctionnement qui veut, pour conquérir de nouveaux droits ou en sauvegarder d’anciens, que chacun, chacune, de quelque origine soit-il issu, ne se réalise que par la vertu du vouloir et du réaliser ensemble.

Désormais, c’est dans la revendication ethnique ou religieuse que la rue s’exprime et que la Loi devrait se faire.
Et surtout, contingentons bien nos ouailles, ou supposées telles.
Là est bien le projet et la perversité de celui-ci.
Postulat : La République est l’ennemie. Au nom de la laïcité, elle m’interdit le port du voile islamique dans les établissements relevant de son autorité. Au nom de la laïcité, elle s’alarme des nombreuses dérives communautaristes - ainsi qu’en fait état un récent rapport - conséquences de la stratégie de sape et de subversion issue de l’Islam radical.
Ainsi, l’universalisme républicain se confronte à un particularisme qui ambitionne l’universalité.
Qui ambitionne sans jamais l’atteindre, car imagine-t-on une universalité s’illustrant par le refus de la mixité et la dévalorisation de l’être féminin ? Imagine-t-on une universalité trouvant sa source dans un code normatif hiérarchisant les droits de chacun selon les hasards de la naissance ?
Mais encore, le travail de mémoire, et d’Histoire bientôt, autour du drame de la Shoah, en tant qu’universel du mal absolu et universel de le souffrance humaine - juive mais transcendant cette judéité pour s’accomplir dans l’humain - son exemplarité à l’adresse de toutes et de tous a-t-elle encore un rapport avec une souffrance (réelle) que l’on se veut pour soi, exclusivement, non pas pour s’opposer au mal à naître, mais opposer au naître mal ? Et dans ce naître mal, s’y enraciner. En bon indigène.

Certains, certaines, ont fulminé, après coup, sur le fait que leur signature apposée sur cette pétition-manifeste en accompagne d’autres, telle celle d’un Tariq Ramadan et autres communautaristes et radicalistes de l’antisionisme antisémitisme. Tout les autorise à se désolidariser publiquement de cette officine de manipulation et de balkanisation des esprits.

En premier lieu, le souci de ne pas enfermer dans une représentation de l’Autre, cet Autre qui ne le souhaite pas.



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