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Le Vatican à côté de la plaque
David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit international
Article mis en ligne le 19 juillet 2006

Selon Le Figaro du 19 juillet, « le Saint-siège est favorable à un dialogue avec le Hezbollah, comme avec le Hamas ». Et le reste de l’article reflète, une fois de plus, une position, dans l’ensemble, hostile à Israël.

Ainsi, contrairement à certaines informations relevant simplement que Benoît XVI « a déclaré qu’il soutenait la déclaration du G8 sur le conflit entre Israël et le Liban » ( Guysen.Israël.news ), le quotidien du matin précise que le pape « a condamné les actes terroristes et les représailles militaires et demandé le respect du droit international et non celui du plus fort » (souligné par nous).

Autrement dit, une fois de plus, pour le Vatican, le principal responsable de la situation est Israël.

Et le correspondant du journal au Vatican évoque les prévisions catastrophistes de la diplomatie vaticane pour qui « Israël pourrait payer le prix fort de son esprit va-t-en guerre » (souligné par nous).

L’ Osservatore Romano, journal officieux du Saint-Siège, n’hésite pas à accuser l’ONU d’ « immobilisme » et « fermement regretté l’incapacité de la communauté internationale d’imposer un cessez-le-feu ».

Nous ne nous rappelons pas de telles déclarations, durant la seconde guerre mondiale, lorsque Hitler mettait en œuvre la « solution finale ».

Le chef de la diplomatie vaticane n’hésite pas à déclarer que « le droit d’un Etat de se défendre ne dispense pas du respect des normes du droit international ».

Sans doute peu au courant des choses militaires, le cardinal Angelo Sodano n’a pas constaté que, malgré sa puissance de feu, Tsahal a réussi, jusqu’à présent, à « limiter » les pertes collatérales du côté libanais.

Certes, il y a eu plus de 200 morts - sans que l’on sache d’ailleurs si toutes ces victimes étaient effectivement des civils innocents ou des « activistes » ou des « militants »...armés.

Mais pourquoi le Vatican ne rappelle-t-il pas au Hamas, comme au Hezbollah, dont il tient à souligner qu’ils ont été démocratiquement élus, que le droit de la guerre interdit d’utiliser un environnement civil pour camoufler des armes et entreprendre des actions militaires ?

Et quand on essaye de nous faire croire que selon le « clergé local » les chrétiens n’ont rien à craindre du Hamas, il semblerait que l’ « on prenne les enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages ».

Certes, dans l’immédiat, les paroles agressives à l’égard d’Israël, régulièrement, prononcées par Mgr Sabbah, archevêque latin de Jérusalem, protègent les chrétiens d’une animosité d’un mouvement islamiste, qui prône la charia et la lutte contre les infidèles.

Mais qu’en sera-t-il demain ?

Allant bien au delà de la simple mention - ci-dessus évoquée - de l’approbation de Benoît XVI de la déclaration de Saint-Pétersbourg du G8, l’ Osservatoro romano n’hésite pas à regretter que ce texte a condamné le Hamas et le Hezbollah, tandis qu’il « s’est contenté d’appeler les Israéliens à la modération ».

Et suprême injure, cette attitude ne serait qu’ « un calque de la position des Etats-Unis, infatigables défenseurs de la position israélienne ».

Bref, il serait temps d’échapper à l’emprise de Satan et de son suppôt.

Le Vatican enclin au « pragmatisme », qui devrait laisser de côté « des présupposés idéologiques » ( ?) se prononce pour un « plan d’action équilibré sur le plan juridique et politique », qui « tienne compte des populations civiles ».

Malheureusement, le contexte de cette formule n’implique pas que l’on prenne en considération le droit de la population israélienne à vivre en paix, alors que depuis plus de 58 ans le droit à l’existence de l’Etat d’Israël est contesté.

Le Vatican ne s’est guère ému, entre 1948 et 1967 - alors que l’idée d’un Etat pour le peuple palestinien n’était pourtant pas à l’ordre du jour -, des pertes subies par la population israélienne pour assurer sa survie.

Et apparemment, les « diplomates » du Vatican n’ont pas dû lire l’interview qu’a donnée le Premier ministre palestinien, le 11 juillet dernier, au Washington Post .

Dans sa chronique, publiée dans le numéro du 19 juillet du Monde , Daniel Vernet, nous apprend que pour Ismaïl Haniyeh , il s’agit de résoudre « les questions essentielles de 1948 plutôt que les questions secondaires de 1967 ».

Et pour ceux qui n’auraient pas compris, le directeur des relations internationales du quotidien précise : « autrement dit la question de l’existence même de l’Etat juif plutôt que ses limites ».

Serait-ce sur cette base là que le Vatican, qui a, lui-même, mis plusieurs décennies à reconnaître Israël, appelle à la négociation ?

Il risque fort de ne pas être entendu, ni en Israël, ni, d’ailleurs, par toux ceux épris de justice.



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