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Le pessimisme raisonné de l’ONU
David Ruzié, professeur émérite des universités, spécialiste de droit international
Article mis en ligne le 25 avril 2006
dernière modification le 29 avril 2006

Le service de presse des Nations Unies a résumé l’exposé fait, lors de la dernière réunion du Conseil de sécurité, consacrée, à la question du Moyen Orient, lundi 24 avril 2006, par Monsieur Alvaro De Soto, coordonnateur spécial du Secrétaire général pour le Moyen-Orient par cette formule : « Israël/Palestine :les chances de créer deux Etats s’amenuisent ».

Le représentant de Kofi Annan, a déclaré qu’ « il n’est pas exagéré de dire que la perspective de réaliser la solution de deux Etats (Israël, la Palestine)....se soit à présent réduite, en raison d’une combinaison de facteurs ».

Parmi ces facteurs évoqués par le haut fonctionnaire des Nations Unies figurait, bien évidemment, « le changement radical de position du nouveau gouvernement palestinien vis à vis de principes acceptés de longue date par l’OLP...au nom du peuple palestinien et son incapacité à répondre aux principes exposés par le Quatuor ».

Rappelons que ce Quatuor (ou Quartet), composé des Etats Unis, de la Russie, de l’Union européenne et de l’Organisation des Nations Unies demande aux nouveaux responsables gouvernementaux palestiniens : la renonciation à la violence, la reconnaissance de l’Etat d’Israël et le respect des engagements précédemment pris par la Partie palestinienne, notamment les accords d’Oslo et les accords subséquents.

Si, déjà, on peut légitimement douter du respect par l’OLP des principes acceptés, en 1993, à l’issue de la négociation, menée sous les auspices des Etats-Unis, par Rabin et Arafat, comme en témoigne le déclenchement de la seconde Intifada, en septembre 2000, et la vague d’attentats meurtriers anti-israéliens qui s’en est suivie, la position du Hamas a au moins, pourrait-on dire, le « mérite » de la franchise.

Cela a été jusqu’à présent un triple non, comparable au triple non des Etats de la Ligue arabe, lors du sommet de Khartoum, en 1967, où Israël proposait - on l’a oublié - la restitution de tous les territoires contre la paix.

Il suffit de rappeler la justification abjecte du récent attentat de Tel Aviv, au milieu des fêtes de Pessah, rappelant le massacre de Netanya, il y a quelques années, en mars 2002, lors de la même célébration religieuse.

Mr Alvaro De Soto n’a pas hésité à citer, lui même, devant les 15 membres du Conseil de sécurité, qui pouvaient les avoir oubliés, les termes utilisés par le gouvernement palestinien qui avait estimé que l’attaque était « une résistance légitime, un acte d’autodéfense et une conséquence naturelle de l’agression et de l’occupation israélienne ».

Mais, toujours soucieux de maintenir un parallélisme dans la condamnation des deux Parties, le représentant du Secrétaire général a cru devoir, relever, également, que « du côté israélien on continue d’assister à la création de faits accomplis sur le terrain, notamment l’expansion de colonies de peuplement et la construction de la Barrière sur un tracé qui dévie des frontières de 1967, qui soulève des préoccupations sur le fait qu’il ne sera jamais possible de réaliser un Etat palestinien contigu et viable » (souligné par nous).

On ne peut que déplorer la persistance à vouloir méconnaître la portée juridique limitée de la Ligne verte, telle qu’elle découle des accords d’armistice de Rhodes de 1949, que nous avons souvent évoqués ici.

Une ligne de cessez-le-feu n’a jamais constitué, ipso facto, une ligne frontière.

Et ce n’est pas la grossière erreur commise par les juges de la Cour internationale de justice, en 2004, dans leur avis consultatif qui peut faire loi.

Reste qu’effectivement on peut - mais ce n’est qu’une opinion - s’interroger sur l’opportunité, dans cette période transitoire, de développer, officiellement, les implantations et surtout de tolérer le pullulement d’implantations de fait.

Mais, lorsque le coordonnateur des Nations Unies déplore, à juste titre, la situation humanitaire dans le « Territoire palestinien », il semble oublier que la limitation du nombre de camions autorisés à transiter et la multiplication - jusqu’à 476 postes de contrôle - se justifient par des considérations de sécurité.

Certes, le risque zéro n’existe pas, mais lorsqu’on compare la situation au Moyen Orient avec celle qui prévaut en Irak et même en Afghanistan, on ne peut que rendre hommage au courage et à la ténacité des forces armées israéliennes, qui parviennent à déjouer, par ces moyens, de nombreux projets d’attentats terroristes.

On ne se lassera jamais de déplorer qu’après avoir en 1947 contribué à la création de l’Etat d’Israël, l’Organisation mondiale et les Etats qui la composent n’ont jamais été capables d’assurer la sécurité de cet Etat.

Le slogan simpliste, qui continue, implicitement, à inspirer les Nations Unies (« Les territoires contre la paix ») fait fi des milliers de victimes israéliennes de 1948 à 1967.



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