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Le Hamas est prêt à une coexistence pacifique avec Israel à l’intérieur des frontières de 1967
Par Khaled Meshaal, le samedi 16 décembre 2006
Article mis en ligne le 11 janvier 2007

Amis lecteurs, ne soyez pas surpris, nous publions effectivement intégralement l’interview du chef du Hamas de décembre 2006 dans une « adaptation » en français avec l’original en anglais comme référence indispensable au double, triple voir même quadruple langage de ce mouvement terroriste ... (Desinfos)

Cette interview de Khaled Meshaal a été réalisée en anglais à la fin novembre 2006, à Damas, par Rainer Rupp, journaliste et économiste allemand. Elle a été publiée initialement le samedi 16 décembre par le quotidien allemand « junge Welt », distribué dans toute l’Allemagne. Voir l’article en ligne à l’adresse URL suivante : http://www.jungewelt.de/2006/12-16/001.php

Rainer Rupp : M. Khaled Meshaal, en votre qualité d’homme politique éminent du Hamas, vous figurez sur la liste des personnes à assassiner des services israéliens. Comment êtes-vous devenu membre de la résistance islamique contre l’occupation israélienne ?

Khaled Meshaal : De fait, je suis un des fondateurs du mouvement Hamas ; à l’intérieur de ce mouvement, la personnalité la plus éminente était feu le Sheikh Ahmad Yassine.

Quand le Hamas fut fondé, en 1987, j’avais trente et un ans. J’étais parmi ceux qui avaient mis sur pied des branches du mouvement en Palestine et en-dehors de la Palestine.

Mais l’idée même du Hamas avait commencé à germer dès le début des années 1970. Le dialogue interne et les délibérations se poursuivirent durant plus de dix ans, aux fins de créer un mouvement dirigé contre l’occupation israélienne.

Mais le projet même du mouvement m’occupait déjà le cour et l’esprit à l’époque où j’étudiais encore à l’Université du Koweït.

A l’âge de vingt-et-un ans, j’ai représenté le mouvement islamique au sein de l’Union Générale des Etudiants palestiniens de cette université.

RR : Depuis des années et des années, il est suggéré, dans les médias occidentaux, que les services israéliens auraient joué un rôle déterminant dans la création du Hamas. Je suppose que vous avez eu vent de cette histoire ?

Khaled Meshaal : Malheureusement, ce bobard est véhiculé par des Arabes, des Arabes palestiniens. C’est une tentative de porter atteinte à l’image de notre mouvement. Pour nous, cette accusation est tellement ridicule que nous ne nous donnons même pas la peine de la démentir. C’est tellement illogique !

Comment Israël irait-il créer une organisation qui se consacre à la lutte contre lui ; comment cela peut-il être ?

RR : L’idée serait que les Israéliens auraient aidé à créer le Hamas afin de diviser la résistance palestinienne et d’affaiblir le Fatah. ?

Khaled Meshaal :De fait, durant les années 1970, la principale force qui combattait contre Israël était le mouvement Fatah. Par conséquent, Israël concentrait sa répression militaire contre le Fatah et contre d’autres groupes, moins nombreux, de la résistance palestinienne, qui existaient alors.

A l’époque, toutefois, le Hamas n’avait pas encore été réellement créé. Nous ne commencions qu’à peine à bâtir notre base sociale au sein de la société palestinienne, en nous focalisant totalement sur les questions sociales, en organisant une aide sociale, en construisant des hôpitaux et des écoles, en nous occupant des malades et des nécessiteux.

A l’époque, nous étions engagés exclusivement dans des actions pacifiques. C’est la raison pour laquelle Israël ne faisait alors rien contre nous.

En effet, à l’époque, les Israéliens ne savaient pas ce qui nous traversait l’esprit. Mais alors même que nous nous concentrions apparemment uniquement sur l’action sociale, en même temps, nous nous entraînions déjà, dans le plus grand secret, et nous préparions nos futurs projets de résistance.

Les Israéliens, ne voyant pas ce danger, concentrèrent leur action répressive contre d’autres formations palestiniennes, et pas contre nous.
Et c’est cette inaction des Israéliens envers nous que certains éléments arabes palestiniens hostiles au Hamas avancent comme « preuve » d’un soutien fantasmé d’Israël à la création du Hamas.

RR : Récemment, les relations du Hamas avec le Fatah se sont considérablement tendues. Y a-t-il toujours une possibilité de former un gouvernement d’union nationale ?

Khaled Meshaal : Il existe une atmosphère positive, entre les mouvements Hamas et Fatah, au sujet de la formation d’un tel gouvernement d’union. Depuis un mois, nous avons donné notre accord de principe sur la formation d’un tel gouvernement.

Toutefois, dernièrement, des obstacles ont commencé à apparaître.
Le premier de ces obstacles, c’est le fait qu’il y ait eu des efforts en vue de la formation d’un « gouvernement de technocrates », et non pas en direction de la formation d’un gouvernement d’union nationale - c’est la manière dont ils veulent écarter le Hamas du gouvernement.

Quand au deuxième obstacle, c’est l’insuffisance persistante des garanties que le blocus contre nous sera effectivement levé.

RR : Des garanties ? Des garanties. de l’Occident ?

Khaled Meshaal : Oui, des Etats-Unis. Nous avons conclu un accord aux termes duquel, une fois que nous aurons formé un gouvernement d’union nationale, le siège contre nous sera levé. Le Hamas est très sérieux, sur ce point.

Nous voulons mettre un terme aux souffrances du peuple palestinien.
Mais, étant donné que notre mouvement a obtenu la majorité des votes et donc qu’il détient la plupart des sièges au parlement palestinien, nous avons également le droit de disposer d’une influence prépondérante au sein du gouvernement.

Le principal dilemme, aujourd’hui, tient au fait qu’il y a certaines forces qui nous dénient ce droit.

RR : Une des questions principales est l’ainsi dite reconnaissance du « droit d’Israël à l’existence ». Le Hamas est-il prêt à modifier sa position sur cette question ? En particulier depuis que l’Occident a fait clairement savoir que c’était là une condition sine qua non de la levée du blocus à l’encontre d’un gouvernement palestinien à direction Hamas. ?

Khaled Meshaal : Je pense que le monde occidental doit avoir compris, aujourd’hui, que le Hamas ne reconnaîtra jamais Israël. Comment pourrais-je reconnaître celui qui occupe mon pays ?

Il est illogique d’exiger du Hamas qu’il reconnaisse Israël. C’est moi, la victime. L’homme qui n’est pas libre, c’est moi.
Celui qui vit dans la diaspora, loin de son pays, c’est encore moi.

Israël a obtenu une sorte de pays, qui a été imposé comme « fait accompli » par les Nations unies. Nous, nous n’avons pas de pays. Plus de la moitié des Palestiniens vivent dans l’exil, pour la majorité d’entre eux dans des camps, et ils ne peuvent rentrer chez eux.

A cause d’Israël, ils ne peuvent rentrer chez eux, et nous devrions reconnaître Israël ? Mais qui est dans son tort : c’est nous, ou bien c’est Israël ?

RR : Mais la théorie des deux Etats, dont les Américains font la promo, envisage un Etat palestinien à côté d’un Etat israélien :est-là, également, quelque chose d’absolument inacceptable pour le Hamas ?

Khaled Meshaal : Non. Non. Permettez-moi de vous dire que le Hamas n’établira un Etat palestinien qu’à l’intérieur des frontières de 1967, qui incluent Jérusalem Ouest [je pense qu’il s’agit de Jérusalem Est ! note du traducteur ...] et la Cisjordanie.

Jusqu’à présent, Israël ne nous reconnaît pas ce droit. Tous les Palestiniens l’exigent. Mais Israël persiste à violer les droits des Palestiniens, et l’Occident ne veut pas contraindre Israël à reconnaître les droits des Palestiniens.

Même quand le président Bush a évoqué un Etat palestinien, le moins qu’on puisse en dire, c’est que cet Etat était loin d’être défini avec une extrême précision.

Et Ariel Sharon, ainsi, plus récemment, qu’Ehud Olmert, ont exprimé beaucoup de réserves au sujet de la proposition de Bush. Ils rejettent l’idée d’un Etat israélien à l’intérieur des frontières de 1967.

Ils veulent un Etat d’Israël incluant des parties de la Cisjordanie. En réalité, le président Bush a même donné son accord à la proposition formulée par Sharon, selon laquelle Israël conserverait la totalité de Jérusalem.

Et il a exprimé son accord avec Sharon à propos du choix du dirigeant palestinien idoine, prêt à accepter toutes ces concessions exorbitantes.

RR : Ai-je bien compris ; vous avez dit que vous seriez prêts à négocier avec Israël et à l’accepter à l’intérieur de ses frontières de 1967, c’est-à-dire avant qu’il entreprenne ses guerres d’agression et qu’il ne vole les territoires palestiniens [sic ! note du traducteur] ?

Khaled Meshaal : Exactement. Maintenant, c’est clair.

RR : En Occident, le Hamas est généralement présenté comme étant absolument opposé à toute discussion avec Israël. Son unique volonté serait de jeter les juifs israéliens à la mer. ?

Khaled Meshaal : Cela n’est pas la réalité. Tuer des juifs, ce n’est pas notre but.
Depuis des siècles, en Palestine, nous vivons pacifiquement avec des juifs et avec des chrétiens de nombreuses obédiences. Si nous luttons contre Israël, c’est parce que cet Etat occupe notre terre et opprime notre peuple.

Nous combattons Israël afin de mettre un terme à cette occupation. Nous voulons vivre libres sur notre terre, exactement comme les autre peuples.
Mais le mouvement sioniste est venu, du monde entier, occuper notre terre. Et le véritable propriétaire de ces terres a été chassé de chez lui. C’est ça, la racine du problème.

En raison de multiples facteurs, nous acceptons aujourd’hui d’édifier un Etat palestinien à l’intérieur des frontières de 1967. Mais cela ne signifie nullement que nous reconnaissions Israël.
Mais nous sommes prêts à conclure une trêve sur le long terme avec lui. En acceptant le statut d’Israël, sans pour autant le reconnaître.

RR : Donc : pas de reconnaissance ? Cela ne signifie-t-il pas poursuite des tensions, et finalement, guerre ?

Khaled Meshaal : Non. Il y a beaucoup d’exemples, dans le monde, dans lesquels la non-reconnaissance ne constitue absolument pas un facteur de guerre. Par exemple, la Chine et Taiwan ne se sont pas reconnus mutuellement, mais elles font du commerce entre eux et coopèrent. En écartant toute reconnaissance formelle, nous ne voulons tout simplement pas accorder à Israël la légitimité, étant donné que c’est lui qui, pour commencer, nous a pris nos terres.

RR : Nous ne révélons pas un secret en disant que depuis de nombreuses années, sous les gouvernement Fatah, les services de sécurité palestiniens ont été formés et équipés par les Américains, et nommément par la CIA.
N’est-il pas, par conséquent, raisonnable de supposer que beaucoup de gens, au sein du mouvement du président palestinien Mahmoud Abbas, sont en train de travailler en secret pour les Américains et les Israéliens, dont certains, très vraisemblablement, à des postes éminents ?
Jusqu’à quel point pourriez-vous faire confiance au Fatah, dès lors que vous seriez amenés à bâtir un gouvernement d’unité nationale ensemble ?

Khaled Meshaal : Nous connaissons bien ce problème, nous et d’ailleurs tous les Palestiniens. Mais tous les gens qui travaillent pour le Fatah ne sont pas tous à mettre dans le même sac. Il y a, au sein du Fatah, une énorme motivation pour la « nationalité ».

Ce sont nos partenaires dans la résistance. Mais il y a les autres, ceux dont vous avez parlé. C’est un fait. Nous connaissons très bien ce problème, et nous le traitons. De plus, une relation n’est pas toujours, nécessairement, basée sur la confiance.

RR : Pensez-vous que ce problème est, lui aussi, à la base des difficultés que vous avez, en ce moment précis, avec le Fatah, en ce qui concerne la formation d’un gouvernement d’union nationale ?

Khaled Meshaal : Oui, c’est le cas. C’est un des problèmes. Malheureusement, il y a bien les facteurs que vous dites, et aussi des pressions au service d’agendas politiques étrangers, qui influencent négativement l’arène politique palestinienne.

Mais les forces patriotiques sont celles qui vont l’emporter. Le peuple palestinien a confirmé cela, lors des dernières élections [parfaitement] démocratiques.

RR : Le Hamas est-il un mouvement de fanatiques religieux, comme on le dit en Occident ? Un mouvement avec lequel personne ne puisse composer ?
Pourtant, le Hamas a été admis et même invité à Moscou par le gouvernement russe, et ici [en Syrie], vous êtes les hôtes d’un gouvernement laïc. Tout ceci n’est-il que déguisement ? Quel est le véritable Hamas ?

Khaled Meshaal : Eh bien, laissez-moi vous donner un exemple : nous avons, par exemple, de bonnes relations avec des chrétiens.

RR : Travaillez-vous vraiment avec les chrétiens, en Palestine ?

Khaled Meshaal : Mais oui. Avec certains d’entre eux. Cette image de fanatisme religieux, qu’on nous colle sur le dos, a été fabriquée par Israël et l’administration américaine. C’est une image fallacieuse, qui ne reflète pas la réalité.

Vous savez que l’administration américaine s’arroge le droit de catégoriser et de classifier les gens de la manière qui lui convient.

Mais comment des pays d’Europe respectables, comme la Grande-Bretagne, l’Allemagne ou la France, peuvent-ils se laisser influencer par cette grossière propagande ?

Ne devraient-ils pas rechercher la vérité par eux-mêmes ? Ne devraient-ils pas se forger une opinion sur la base de la raison, et non pas en fonction de rumeurs et de ’on-dit’ ?...

Mais comment l’Occident devrait-il découvrir la vérité au sujet de la Palestine et du Hamas ?
Tout d’abord, les journalistes occidentaux devraient venir ici, afin de rencontrer les gens et de voir les choses de leurs propres yeux.

Allez en Palestine, et voyez de quelle manière les gens y survivent. Ecoutez ce que les gens ont à vous dire. Entendez les responsables du Hamas et des autres mouvements palestiniens. Vous devez découvrir la vérité grâce à des contacts directs, et non pas par l’intermédiaire de tiers.

Et si vous voulez en savoir plus sur le Hamas, alors allez rencontrer des gens du Hamas. Nous sommes prêts au dialogue.

Si vous recherchez les raisons pour lesquelles le Hamas a remporté les élections, sachez que c’est parce que le peuple palestinien a confiance en nous et aussi parce que le Hamas reflète les sentiments et les aspirations du peuple palestinien. Et si vous examinez le Hamas attentivement, alors vous n’y découvrirez aucune forme de corruption, aussi minime soit-elle.

En revanche, vous constaterez que le Hamas est très proche du peuple, et qu’il répond véritablement aux besoins du peuple. Dès lors que les Palestiniens ont élu le Hamas, la volonté populaire doit être respectée, y compris par l’ Occident.

RR : Mais quid des reproches de fanatisme religieux, formulés à votre encontre ?

Khaled Meshaal : C’est facile à réfuter. Si le Hamas était effectivement un mouvement de fanatiques religieux, il n’aurait tout simplement pas été élu par le peuple palestinien, parce qu’en Palestine, il y a plusieurs partis et groupes sociaux. Il y a notamment des chrétiens, qui travaillent avec nous.

Par exemple, un des députés de Gaza, élu sur la liste du Hamas, est un médecin chrétien. Et la majorité des musulmans et des chrétiens ont voté pour lui. En réalité, les idées du Hamas sont des idées modérées.

Nous pratiquons la tolérance envers tout le monde. Et nous traitons les musulmans et les chrétiens sur un pied d’égalité. Sur ce plan, nous travaillons avec tout le monde, qu’il s’agisse de gens religieux, libéraux ou laïcs, que ce soit à l’intérieur de la Palestine ou à l’extérieur.

Et nous avons des relations avec les pays du Moyen-Orient, mais aussi avec l’Europe et avec l’Afrique. Le Hamas est un mouvement ouvert. Nous ne combattons pas Israël parce que les Israéliens sont des juifs, mais bien parce qu’ils occupent notre terre.

RR : L’Occident vous reproche de commettre, dans votre lutte contre Israël, des actes terroristes ?

Khaled Meshaal : Non, je n’accepte pas ce reproche. Il y a une énorme différence entre le terrorisme et la résistance. Le terrorisme, nous sommes contre.

La Résistance, cela n’a rien à voir avec le terrorisme. Ce qu’Israël est en train de faire, c’est ça, le terrorisme. Quant à nous, nous résistons.

Tout simplement parce que nous ne faisons que réagir contre l’agression israélienne et contre l’occupation de notre territoire par les Israéliens. La résistance, c’est notre droit légitime à l’autodéfense.


Traduit de l’anglais par Marcel Charbonnier, membre de Tlaxcala, le réseau de traducteurs pour la diversité linguistique. Cette traduction est en Copyleft pour tout usage non-commercial : elle est libre de toute reproduction, à condition de respecter son intégrité et de mentionner auteurs et sources.




Interview with Hamas-Leader Khaled Meshaal

Hamas ready for peaceful coexistence with Israel within the borders of 1967.

By Rainer Rupp

Khaled Meshaal is the political leader of the Palestinian Hamas movement, which earlier this year came to power with a large majority in the free and democratic election in Palestine. In summer 2006 the Israeli Minister of Justice Haim Ramon publicly confirmed his government's order to kill Khaled Meshaal. In 1997 in the Jordanian capital Amman Meshaal survived a assassination attempt by Israel's secret service Mossad by a narrow margin. Currently the leading Hamas politician lives in Syrian asylum in Damascus under strong security. Khaled who is a physicist is married and has three daughters and four sons. He was interviewed by Rainer Rupp (RR), a German journalist for the daily “junge Welt”, published in Berlin with nation wide distribution.

R.R.
Mr. Khaled Meshaal, as a leading politician of Hamas you are on the assassination list of the Israeli intelligence service. How did you become a member of the Islamic resistance movement against Israeli occupation?

K.M.
Actually, I am one of the founders of the Hamas movement. Inside Hamas the most prominent figure was the late Sheik Ahmed Yassim. When the Hamas movement was established in the year 1987 I was 31 years old. I was among the people who had built up branches inside and outside Palestine. But the very idea of Hamas started already at the end of the seventies. The internal dialogue and deliberation lasted for more than ten years in order to establish a movement against Israeli occupation. But the very project of the movement had already been in my heart and in my mind when I was still at Kuwait-University. At the age of 21 I represented the Islamic movement in the students General Union at university.

R.R.
For many years there has been the suggestion in the Western media that Israeli intelligence was instrumental in the creation of Hamas. I suppose you know about this story?

K.M.
Unfortunately this tale is told by some Arabs, Palestinian Arabs. It is an attempt to distort the image of our movement. We consider this charge as something so ridiculous, that we don't even bother to deny it. It is so illogical. How come, that Israel should establish an organisation that will combat Israel, how is that possible?

R.R.
The argument is, the Israelis helped to create Hamas in order to divide the Palestinian resistance and weaken the Fatah movement.

K.M.
Indeed, during the seventies the main Palestinian force that was combating Israel was the Fatah-movement. Consequently Israel concentrated its fighting against Fatah und the other, smaller groups of Palestinian resistance, which existed in this period. At that time, however, Hamas was not yet properly established. We were only starting to build our social base in Palestinian society, by focussing entirely on social affairs, organizing help, building hospitals and schools, looking after the sick and deprived. In that era we were only involved in peaceful actions. This is why Israel did not do anything against us.
Because they did not know at the time, what was going on in our minds. But, while we were focussing outwardly only on social and educational work, at the same time we were secretly already training and preparing for our future resistance projects. Because the Israelis did not see this danger they concentrated their actions against other brigades, not against us. And it is this Israeli inaction against us, which some Palestinian Arab elements unfriendly towards Hamas present as “proof”, that Israel was supporting the creation of Hamas.

R.R.
Recently Hamas' relations with the Fatah movement have been very strained. Is there still a chance for a national unity government?

K.M.
There is a positive atmosphere between the movements of Hamas und Fatah to create a unity government. Since one month we have agreed in principle on the creation of such a unity government. Recently, however, some obstacles have started to appear. The first obstacle was that there were efforts to bring us back to a “government of technocrats”, not forward to the national unity government. This is how they want to remove Hamas from the government. And the second obstacle is that the guarantees for lifting the blockade are still not sufficient.

R.R.
Guarantees? Guarantees from the West?

K.M.
Yes, from America.

We made an agreement, that once we have formed a government of national unity, the siege shall be lifted. Hamas is very serious about this. We are keen to end the suffering of the Palestinian people. But as our movement got the majority of votes and has most seats in parliament we also have the right to have the major influence in this government. The main dilemma now is that there are forces, which deny us this right.

R.R.
One of the key issues is the so-called recognition of “Israel's right to exist”. Is Hamas prepared to change its position on this matter? Especially as the West has made this issue a condition sine-qua-non for the lifting of the blockade against a Hamas-led Palestinian government.

K.M.
I think the Western world has understood by now that Hamas will never recognise Israel. How can I recognise the one who occupies my land? It is illogical that it is demanded of Hamas to recognise Israel. I am the victim. I am the man who is not free. I am the man living in the Diaspora away from my land. Israel has got a kind of a nation that was imposed as a “fait accompli” by the United Nations. We don't have a nation. More than half of the Palestinian people are living in the Diaspora, mostly in camps and they can't go home. Because of Israel they can't go home and we should recognise Israel? Who is actually in the wrong, us or Israel?

R.R.
But the 2-state theory which the Americans are promoting - envisages a Palestinian state next to an Israeli state. Is this also absolutely unacceptable for Hamas?

K.M.
No. No. Let me say that the Hamas movement will only establish a Palestinian state within the borders of 1967 that includes the West of Jerusalem and the Westbank. Up till now Israel does not recognise this right for us. All the Palestinians are demanding is this right. But Israel keeps violating Palestinian rights and the West is unwilling to force Israel to recognise the Palestinian rights.
Even when President Bush talked about a Palestinian state, it was not clear cut. And Ariel Sharon and recently Ehud Olmert have made a lot of reservations about Bush's proposal. They are rejecting the idea of an Israeli state within its 1967 borders. They want an Israeli state, which includes parts of the Westbank. Actually President Bush had even agreed to Sharon's proposal for Israel to keep all of Jerusalem. And he agreed with Sharon to choose the right Palestinian leader who would accept all this.

R.R.
Have I understood you correctly that you would be prepared to negotiate with Israel and accept it within its borders of 1967, before it started its wars of aggression, stealing Palestinian land?

K.M.
Good, that has been made clear.

R.R.
In the West Hamas is generally depicted as being absolutely against talks with Israel and that Hamas only wants to drive the Israeli jews into the sea.

K.M.
This is not correct. Killing Jews is not our aim. For centuries we have lived in Palestine peacefully with Jews and Christians of all kind. We are fighting Israel because it occupies our land and oppresses our people. We are fighting Israel to finish this occupation. We want to live freely on our land just as other nations. We want to have our own country just like other people. But the Zionist movement came from all over the world to occupy our land. And the real owner of the land has been kicked out. This is the root of the problem.

Because of many factors, we now accept to build a Palestinian state within the borders of 1967. But that doesn't mean that we recognise Israel. But we are prepared to make a long term truce with Israel. Accepting the status of Israel without recognising it.

R.R.
But, no recognition? Doesn't that mean continued tensions and war?

K.M.
No. There are plenty of examples where no recognition does not mean war. China and Taiwan for example have not recognized each other but they trade and cooperate with each other. - By withholding a formal recognition we just don't want to give Israel the legitimacy for having taken our land in the first place.

R.R.
It is no secret, that for many years under the Fatah-government the Palestine security services have been trained and equipped by the Americans, namely the CIA. Is it therefore not reasonable to assume, that a whole lot of people in the movement of the Palestinian president Mahmud Abbas are secretly working for the Americans and Israelis, some possibly in top positions? How far could you trust Fatah if you were to build a national unity government together?

K.L.
This problem is well known for us and for the rest of the Palestinians. But not all of the people of Fatah are of this kind. There is a huge motivation within Fatah which is “nationality”. They are our partners in the resistance. But there are others, the people you spoke about. That is a fact. We know the problem quite well and we are dealing with it. Moreover, the relationship is not, by necessity, always based upon trust.

R.R.
Do you think that this problem is also at the root of the difficulties you are having right now with Fatah in creating a unity government?

K.M.
Yes, that's right. This is one of the problems. Unfortunately, there are these factors and pressures which are following foreign agendas that influence negatively the Palestinian arena. But the patriotic forces are the ones that are going to win. The Palestinian people have confirmed this in the latest democratic elections.

R.R.
Is Hamas the movement of religious fanatics, as it is portrayed in the West? A movement with which one cannot deal? Yet, Hamas has been accepted and invited to Moscow by the Russian government and here (in Syria) you are guests of a secular state. Is this all a disguise? Which is the true Hamas.

M.K.
Well, let me give you an example. We have for instance good relations with Christians

R.R.
Are you actually working together with the Christians in Palestine?

K.M.
Yes, with some of them.

This image of religious fanaticism has been fabricated by Israel and theAmericanadministration.It is an image thatdoes not reflect the facts. You know that the American administration gives itself the right to classify people just the way they like. But how can respectable states in Europe, like Britain, Germany or France, be influenced by this propaganda. Should they not search for the truth themselves? Should they not form their views on the basis of reason instead of rumours and hearsay.

But how should the West discover the truth about Palestine and Hamas? First the Western journalists should come here to meet the people and see the facts with their own eyes. Go to Palestine and see how the people live. Listen to what the people have to say. Listen to leaders of Hamas and other Palestinian movements. You should learn the truth through direct contacts and not through others. And if you want to know about Hamas then go and meet the people from Hamas. We are ready for dialogue.

If you are looking for reasons, why Hamas won the election, then it is because the Palestinian people trust us and because Hamas reflects the feelings and the aspirations of the Palestinian people. And if you scrutinize Hamas closely then you will not find any corruption whatsoever. But you will find that Hamas is very close to the people, that it is really serving the needs of the people. And if the people of Palestine elected Hamas, then the will of the people should be respected, also by the West.

R.R.
But what about the reproach of religious fanaticism?

M.K.
That is easy to refute. If Hamas was a movement of religious fanatics, it wouldn't have been elected by the Palestinian people, because in Palestine there are many groups. And there are also Christians, who work together with us. For instance one of the Members of Parliament in Gaza who was elected on the Hamas list is a Christian doctor. And the majority of Muslims and Christians gave him their vote. The fact is, that the ideas of Hamas are moderate. We practice tolerance with everybody. And we deal with Muslims and Christians at the same level. And on this level we deal with everybody, either religious, liberal or secular, either inside or outside of Palestine. And we have relations within the Middle East but also in Europe and Africa. Hamas is an open movement. We do not combat Israel because they are Jews but because they are occupying our land.

R.R.
The West is reproaching you, that in this fight against Israel you are committing acts of terrorism.

M.K.
No. There is a major difference between terrorism and resistance. We are against terrorism. Resistance is not terrorism. What Israel is doing is terrorism. What we are doing is resistance. Because it is a reaction against the Israeli aggression and a reaction against the Israeli occupation of our land. The resistance is the legal right to defend ourselves.
END.

This interview with Khaled Meshaal was conducted in English at the end of November 2006 in Damascus by Rainer Rupp, German Journalist and Economist. The interview was first published on Saturday, Dec. 16th in the German daily newspaper “junge Welt” with nation wide distribution. See: http://www.jungewelt.de/2006/12-16/001.php


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