Le 7 novembre 2012, Barak Obama a été proclamé nouveau Président des Etats-Unis grâce à l’importance des grands électeurs conquis lors des élections : le nombre de 270 suffisaient et il en a obtenu 303 contre 206 pour son challenger Mitt Romney. Il n’en demeure pas moins que pour un Etat qui se targue d’être champion de la démocratie, le résultat obtenu reste contestable en ce qu’il ne traduit pas exactement la volonté populaire.
Dans le système électoral américain, le vainqueur n’est pas désigné en fonction du suffrage universel mais d’un nombre de grands électeurs variables d’un Etat à l’autre. Par ailleurs, lorsqu’un camp remporte les élections dans un Etat donné, ce sont tous les grands électeurs qui votent dans le sens de la majorité acquise. Au final, Barak Obama a remporté les élections alors qu’un nombre plus important d’américains a voté en faveur de Mitt Romney, ce qui est parfaitement antidémocratique. En ce sens, le système électoral américain est imparfait, alors que les prérogatives du Président des Etats Unis, l’un des personnages les plus puissants de la planète, sont considérables.
Cette observation doit également se conjuguer avec les choix politiques américains. Les Etats unis sont partie en guerre contre le monde de l’Orient où ils se sont promis d’exporter les valeurs démocratiques alors que les populations locales n’en veulent pas. Par ailleurs, les Etats-Unis n’ont jamais fait de publicité sur leurs véritables intentions au regard du contrôle des ressources naturelles qui s’y trouvent, notamment le pétrole en Irak et la culture du pavot en Afghanistan (qui produit 80 % de la consommation mondiale). La volonté d’apporter une lumière à une civilisation qui ne réclame rien, ne pouvait que conduire à un choc des civilisations, source de disharmonie.
La situation en Europe est également tourmentée. L’interpénétration des civilisations au sein desquelles les modes de vie sont incompatibles, est fatalement source d’une grande désillusion. L’Europe s’est construite sur le principe d’une coexistence des Etats nations avant de mettre un terme au concept de nationalité, déduit de la situation géographique (avec des frontières et une monnaie spécifique), et induisant des prorogatives accordées aux individus par l’Etat d’appartenance, à l’origine d’un véritable sentiment national, d’un vouloir vivre collectif et d’une fierté des individus liés entre eux par la langue, la religion, l’histoire, les traditions. Désormais, l’Europe a fait de ses membres un agrégat humain sans âme, sans liens et sans émotions collectives. Même le sport est incapable de faire survivre le sentiment de fierté nationale compte tenu des origines disparates des joueurs qui composent les équipes européennes. En réalité, non seulement il n’y a plus de sentiment d’appartenance nationale mais on peut même parler de désamour entre les Etats et leurs ressortissants, obligés de modifier leur résidence étatique en fonction des pressions fiscales et sociales locales, ou encore des systèmes de permis de conduire à point mis en place dans certains Etats, qui discriminent exclusivement leurs ressortissants ou leur résidents. Pour conduire dans un Etat membre, il est préférable de résider dans un autre Etat pour éviter la double sanction instituée en cas d’infraction.
A ces choix politiques européens, il convient de rappeler la disparition du service militaire qui a entraîné la perte du patriotisme, sans oublier la généralisation de la laïcité (prélude à l’athéisme) qui a définitivement disloqué l’unité populaire. Pour sa part, l’implantation de l’Islam au cœur des Etats anciennement nation, contribue à achever la déliquescence des unités nationales.
Cela n’est peut être pas surprenant.
Les sociétés occidentales se sont construites sur l’accueil, la générosité, le don, l’amour, ce qui correspond dans la structure séfirotique au Hessed qui est encore l’ouverture des formes closes, la dynamique de l’être, son souffle vital, mais aussi la mise en mouvement de toute chose. Symboliquement, le Hessed est représenté par une droite qui représente la liberté et la réalité en développement.
Inversement, la culture musulmane, est enfermée dans la Loi et le jugement, ce qui correspond dans la structure séfirotique au Din, véritable organisation contre l’anarchie. Théoriquement, le Din devrait permettre au monde de durer mais dans la Kabbale, il est représenté par un point ou un cercle, fermé, sans espace et sans temps, telle une configuration close. Ainsi, la nécessité est enclose à l’intérieur de ses lois, et cette fermeture interdit tout progrès de la liberté et partant, de l’humanité.
Ce que l’on nomme choc des civilisations n’est finalement rien d’autres que l’incompatibilité entre le Hessed occidental et le Din oriental. En effet, le Din, encore appelé Guevoura, représente la force, la rigueur et le jugement. Or, le Hessed occidental et Din oriental ne peuvent coexister sans tiferet, structure séfirotique qui représente l’harmonie. Le mot signifie « beauté » ou « splendeur » qui est l’intermédiaire entre le Hessed et le Din, c’est-à-dire un compromis, une synthèse entre les deux, avec un but : « que l’être humain se développe pour accéder à son potentiel le plus élevé ».
Actuellement, Hessed occidental et Din oriental ne peuvent coexister puisque aucun Tiferet n’est susceptible de les relier. En principe, Hessed et Din ne peuvent coexister dans le Ségol, qu’avec le tiféret. Le Ségol fournit d’ailleurs une explication de la notion du bien et du mal : le bien correspond à ce qui est en accord avec la dynamique et la force créatrice qui anime l’individu alors que le mal s’y oppose. Le mal refuse la réalité du monde imparfait et donc la possibilité de perfectionnement actionné par la liberté. Le mal fige et affaiblit la spontanéité de la libre volonté et entrave la perfectibilité de l’homme. C’est le problème du Din oriental qui enferme l’individu, et la raison de la crispation avec le hessed occidental. Sans tiferet, aucune combinaison n’est possible, ni lumière, capable de s’en dégager.
Le même phénomène se retrouve encore au Moyen Orient où la société israélienne, en mouvement, se heurte à l’opposition de la société palestinienne enfermée dans un Din absurde d’une soi disant Loi internationale qui fonderait leur droit au retour avec la résolution 194 de l’Assemblée Générale des Nations unie du 11 décembre 1948, ou encore avec la Loi islamique qui réfute tout droit aux juifs de s’établir dans ce qu’elle considère la Palestine historique. Plus gênant, les palestiniens ont, dans le système islamique, une mission historique : combattre les juifs jusqu’à la fin des temps.
Cette obligation religieuse est d’autant plus impérieuse que subsiste le risque, à défaut, de voir les juifs établir le troisième Temple à l’emplacement même de l’Esplanade des Mosquées, à même de réduire à néant la Vérité de Mahomet et son message que les musulmans considère universel.
Reste également pour les musulmans, l’espoir de voir l’Etat juif s’effondrer de l’intérieur, faute de pouvoir y parvenir de l’extérieur. La société israélienne est éprouvée par ses propres faiblesses comme la dissociation de sa jeunesse avec les principes Bibliques, le mélange des populations à même de modifier la représentation juive en Israël ou de façon plus fondamental, les atteintes plus systématiques au noyau familial avec la multiplication des divorces et des familles recomposées.
L’enjeu du troisième millénaire sera certainement de trouver le tiféret entre les deux mondes, occidental et oriental, pour éviter que les deux ne disparaissent.