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Israël, la mémoire et la paix
Par Guy Senbel pour Guysen International News
Article mis en ligne le 2 mai 2008

Cette semaine, nous souhaiterions attirer l’attention de nos lecteurs sur la commémoration de la Shoah en Israël. 63 ans après la fin de la Deuxième guerre mondiale au cours de laquelle l’Europe a été le théâtre du plus abominable des crimes perpétrés contre l’humanité, le peuple d’Israël se souvient des six millions de Juifs qui périrent dans les ghettos de Varsovie ou de Bialystok, dans les fosses creusées sur les collines de Babi Yar, dans les camps de Treblinka ou de Majdanek. Un jour de deuil national pour se souvenir, et méditer.

A dix heures du matin, jeudi 1er mai, une sirène a retenti pendant deux minutes dans tout Israël. Au garde à vous, le visage grave et pensif, des larmes sur des joues, les mains crispées, six millions d’Israéliens pensent aux six millions de juifs exterminés, à l’anéantissement d’une civilisation millénaire, dans le silence du monde.

A l’instar des responsables politiques comme le vice Premier ministre Shaoul Mofaz, qui compare volontiers le président iranien Ahmadinejad à Hitler, les Israéliens expriment aujourd’hui leur crainte d’une nouvelle Shoah. Un sondage publié cette semaine dans la presse israélienne nous apprend que 52% des jeunes israéliens estiment qu’une nouvelle Shoah se prépare.

Présent à la Marche des Vivants, à Auschwitz, le Chef d’Etat major Gaby Ashkenazi a déclaré devant les 12 000 participants qu’Israël prenait très au sérieux les appels lancés pour la destruction de l’Etat juif, faisant allusion aux menaces formulées par le Président iranien.

Mercredi 30 avril, à Yad Vashem, Ehoud Olmert a rappelé que « ceux qui nient l’Holocauste sont ceux qui refusent de reconnaître la légitimité d’Israël ». La négation de la Shoah, particulièrement en vogue dans certaines régions et pays du Moyen Orient, participe même d’une stratégie de dé légitimation d’Israël.

Le négationnisme iranien est connu, sa logique aboutit à « rayer Israël de la carte ». Les Palestiniens du Hamas développent à leur tour des théories similaires.

Sur Al-Aqsa TV, la chaîne de télévision du Hamas, un documentaire consacré à l’Holocauste a été diffusé le jour anniversaire de la Révolte du Ghetto de Varsovie. Ce documentaire défend la thèse selon laquelle les Juifs auraient planifié et perpétré « leur Holocauste » dans le but de débarrasser leur « nation » du « fardeau que représentaient les faibles et les handicapés »...
Les commentaires sont particulièrement abjects, « David Ben Gourion et les juifs sataniques ont mis en place un complot diabolique, accusant ensuite les Allemands de crime contre l’humanité pour mieux s’attirer la sympathie internationale » et donc revendiquer la création d’un Etat juif. Interviewé dans le film, le directeur du « Centre Palestinien de Recherche Stratégique », Amin Dabur, déclare que « l’Holocauste est une blague, un plan juif destiné à rendre la jeunesse israélienne plus forte et ambitieuse, la figure des six millions de victimes juives n’est que propagande ».

Les théories sur le « mensonge d’Auschwitz » ne sont pas réservées aux révisionnistes d’extrême droite en Europe ou en Amérique du Nord. Il faut aussi s’employer à les combattre à Téhéran, Gaza ou Damas. De ce point de vue, le courage politique de quelques responsables politiques est à saluer. Après avoir décoré Marek Edelman, un des responsables de l’Insurrection du Ghetto de Varsovie, de l’ordre de Commandeur de la Légion d’honneur le 15 avril dernier, Nicolas Sarkozy a rappelé lors de sa visite à Tunis le 30 avril que « la France ne transigerait pas avec la sécurité d’Israël, parce qu’il y a la Shoah, parce qu’il y a l’histoire du 20ème siècle, et parce que c’est un fait politique majeur ».

Appelant tous les pays concernés à adhérer à l’Union pour la Méditerranée, Nicolas Sarkozy a proposé à Tunis un « rendez-vous historique » que ni la Libye ni la Syrie ne doivent manquer. Il ne s’agit ni plus ni moins d’un appel à la normalisation des relations entre les Etats de la région.

En Israël, la question de la paix avec la Syrie est à l’ordre du jour. Mais comment envisager une sécurité durable avec Damas si Bachar El Assad ne renonce pas à « dialoguer » avec l’Iran, le Hamas ou le Hezbollah libanais ?
La paix avec les Palestiniens est aussi inscrite à l’agenda des Américains. Condoleezza Rice sera le 3 mai en Israël pour faire le point sur l’avancée des négociations, alors que des pluies de Qassam tombent sur le Néguev occidental, alors qu’une des conditions de la trêve devrait être la libération des soldats de Tsahal. Ce soir, nos pensées vont vers Guilad Shalit, Eldad Reguev et Ehoud Goldwasser, enlevés et retenus en otage par le Hamas et le Hezbollah, depuis 678 jours.



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