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Dans l’affaire des 2 journalistes français otages en Irak on a assisté à une évolution du discours journalistique et de l’opinion publique fort intéressante.
Norbert Lipszyc
Article mis en ligne le 3 septembre 2004

Cela a commencé par « comment a-t-on pu nous faire cela, nous qui avons une politique pro-arabe et qui avons lutté contre la guerre en Irak ». Puis est venu le temps des interrogations : « Qui a fait cela ? Que peuvent-ils en attendre ? », sous-entendu : ce fut certainement une erreur.

 Puis est venue la revendication, et la réaction a été une réaction de peur face à un possible affrontement en France entre la communauté nationale et les musulmans de ce pays. Les organisations islamistes ont alors pris les devants et sont venues soutenir la France, condamner cette prise d’otage, ce qui a provoqué d’abord un soulagement (et une justification a posteriori de la politique française), puis une certaine gêne : « voyez qui sont nos alliés ».

Seuls les spécialistes du terrorisme ont compris qu’on assistait à une victoire majeure de l’islamisme et des terroristes dans cette affaire, et qu’en fin de compte, le sort des 2 journalistes n’avait plus aucune importance.

Pourquoi ont-ils gagné ? Il y a deux niveaux de réponse.

1. D’abord au niveau national : les plus radicaux des musulmans ont acquis droit de cité. France-Inter a pu dire dans un journal du matin que l’attitude des organisations islamiques de France a montré à quel point leur intégration était plus forte qu’on ne le pensait. Ce qu’ils n’ont pas vu, c’est que désormais ces organisations islamiques françaises ont structurellement leur mot à dire sur la politique française, interne comme externe. Non pas seulement en tant que citoyens comme tout citoyen, mais en tant que communauté.

2. Ensuite au niveau international : la France a confirmé publiquement son état de dhimmi, son acceptation de soumission aux dirigeants islamistes dans le monde et à ce titre toutes celles-ci ont déclaré que la France devait être protégée, comme un dhimmi doit l’être, des actes terroristes.

On a appris ce même jour sur Radio J que dans les années 70, la Norvège avait été sollicitée par les USA pour livrer du pétrole à Israël et que ce pays avait dépêché un émissaire à Tunis pour demander à Yasser Arafat l’autorisation de livrer du pétrole à Israël, ce qui explique le choix de la Norvège par la suite pour servir d’intermédiaire lorsque Arafat a voulu obtenir son « porte-avion ». Voilà un exemple type de l’attitude de dhimmi d’une bonne partie des pays européens.

La question que personne ne pose c’est pourquoi les 2 otages français ont été ceux qui ont provoqué une telle levée de boucliers dans le monde entier. Pourquoi l’assassinat horrible de 12 Népalais n’a été qu’une petite incidence par rapport au drame terrible, au scandale absolu que représente la prise d’otage de 2 Français, journalistes de surcroît ? La raison pour laquelle personne ne pose cette question est que tout le monde connaît la réponse : la France cède et a toujours cédé au chantage arabe, et se soumet même avant tout chantage.

Cette prise d’otage, amenant le monde à voir qui sont les alliés de la France, c’est-à-dire les mouvements les plus terroristes de la planète, scelle la rupture entre la France et l’Occident combattant qui résiste encore à l’islamisme. Quelle sera l’effet sur l’opinion américaine et même anglaise en voyant qu’à cette occasion ces alliés de la France se manifestent, au moment même où ils perpètrent de nombreux attentats ailleurs tout en condamnant cette prise d’otage, et que la France manifeste publiquement sa politique de soutien à ces mêmes groupes ? Il est logique que tous les mouvements islamistes soutiennent la France dans cette affaire : un dhimmi qui accepte son statut de dhimmi doit être protégé par les musulmans. Chirac et ses ministres des affaires étrangères successifs ont revendiqué ce statut (c’est ce qu’ils appellent la « politique pro-arabe » de la France), tout comme ceux de Mitterrand ou de Giscard avant lui.

Après une première réaction de révolte, l’opinion française a été reconnaissante envers tous les mouvements islamiques et islamistes de France qui sont venus publiquement apporter leur soutien aux otages français (et à eux seuls). Les femmes voilées sont devenues les héroïnes des médias. Et du coup on a beaucoup insisté sur le nécessaire « dialogue » dans l’application de la loi sur la laïcité, sur la nécessité de trouver des arrangements. Et les organisations islamiques sont venues dans les locaux des ministères pour lancer leurs appels à la libération des otages, devenant ainsi symboliquement les porte-parole de la France. L’état de dhimmi a ainsi été réaffirmé. L’Occident est désormais divisé de manière irréversible et l’Islam combattant dispose d’une base avancée sûre en Occident pour affirmer son pouvoir sur l’Europe d’abord avant de s’attaquer aux Amériques.

Cette situation peut-elle changer encore ? Peut-il y avoir un sursaut de résistance dans ce pays ? J’en doute fort, mais ceci, seul l’avenir le dira.



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